Les oreilles d’Haman (Hamantaschn)

Les oreilles d’Haman (ou Oreilles d’Aman, ou Hamantashn, ou Oznei Haman) sont préparées uniquement pour la fête de Purim. Elles sont attestées au moins depuis la Renaissance mais remontent sans doute au Moyen-Âge.

L’origine des oreilles d’Haman n’est pas très claire : comme souvent, plusieurs explications concurrentes existent. Bien sûr, il peut s’agir d’une volonté de détruire symboliquement le méchant de l’histoire, à qui, après tout, on casse déjà les oreilles ; mais derrière cette explication simpliste, se trouvent d’autres éléments symboliques. En effet, les oreilles d’Haman sont un gâteau qui « cache » son contenu ; or la dissimulation et le jeu des apparences trompeuses est l’un des thèmes importants de Purim : dans l’histoire d’Esther, plusieurs révélations d’identité ont lieu, plusieurs changements de statut, et ainsi de suite. La farce sucrée et fruitée dissimulée par le gâteau pourrait aussi représenter le rôle de D.ieu dans l’histoire d’Esther : Il n’y est en effet jamais nommé mais Se dissimule derrière le hasard et les coïncidences.

Le nom peut aussi venir d’un simple hasard linguistique : l’article hébraïque Ha, auquel on aurait accolé le yiddish Mohn, qui désigne la graine de pavot, qui faisait partie de la recette ancienne. Une légende médiévale affirmait en effet que lorsqu’elle se trouvait au harem du roi, Esther observait la kasherout en ne se nourrissant que de graines de pavot et de fruits.

Recette des oreilles d’Haman

Les oreilles d’Haman se préparent en quatre temps : la pâte sablée, la garniture, puis l’assemblage du tout et la cuisson.

Ingrédients pour la pâte sablée

  • 250g de farine
  • 125g de margarine (ou de beurre si le repas ne doit pas comporter de viande)
  • 100g de sucre
  • 1 ou 2 sachets de sucre vanillé
  • 1 œuf
  • 1 demi-sachet de levure chimique
  • Une pincée de sel
  • Optionnel : un peu de sucre-glace pour la finition

Ingrédients pour la garniture

C’est variable. On peut mettre de la confiture si on le souhaite, ou du confit de fruits. Pour ma part, je mets :

  • Environ 250g de fruits séchés (dates, abricots secs, figues, pruneaux, raisins, en proportions à peu près égales)
  • Une grosse pincée de cannelle
  • Une pincée de graines de pavot
  • 20 à 30 g de cerneaux de noix concassés ou de noisettes concassées
  • 10g de pignons de pin
  • Optionnel : amandes effilées

Préparation des oreilles d’Haman

  • Battre l’œuf dans un saladier ; ajouter le sucre et le sucre vanillé.
  • Ajouter la levure, le sel puis la farine ; incorporer avec une cuillère en bois, en tournant régulièrement.
  • Ajouter avec les doigts la margarine, en sablant l’ensemble, puis malaxer plusieurs minutes pour obtenir une pâte homogène.
  • Laisser reposer au réfrigérateur, 45 minutes au moins.
  • Pendant ce temps, préparer la garniture : déposer les fruits séchés dans un saladier ; s’assurer qu’il ne reste aucun noyau, puis les couper en gros morceaux ; ajouter la cannelle et mixer l’ensemble ; si le mélange est trop sec, ajouter un peu d’eau ou même de sirop d’érable ou de miel très liquide. Une fois l’ensemble à peu près homogène, ajouter les noix, les pignons de pin (qui peuvent avoir été torréfiés et pilés) et le pavot. Bien mélanger.
  • Sortir la pâte de réfrigérateur. L’étendre au rouleau à pâtisserie sur un plan de travail. Elle doit être fine.
  • Découper des cercles à l’emporte-pièce ou avec un grand verre.
  • Garnir chaque cercle d’une cuillerée de garniture et rabattre trois côtés pour former un triangle.
  • Optionnel : ajouter quelques amandes effilées sur la garniture qui dépasse du triangle.
  • Disposer les triangles sur une grille de cuisson recouverte de papier sulfurisé.
  • Mettre au four 20 minutes environ, à 180°C (Thermostat 6).
  • A la sortie du four, laisser refroidir cinq minutes, puis saupoudrer d’un peu de sucre-glace.

 

Parasha Pekude : à qui appartient le sacré ? par le rabbin Floriane Chinsky

Dans la parasha Pekude, dernière du livre de l’Exode, est dressé l’inventaire des matières destinées à la construction du Tabernacle. La parasha décrit ensuite la création des vêtements sacerdotaux, celle du sanctuaire et la consécration des Kohanim. Enfin, la gloire divine Se manifeste dans le sanctuaire achevé.

Photo de @felipepelaquim sur Unsplash

Parasha Ki Tissa : faute de patience, par le rabbin Philippe Haddad

Dans la parasha Ki Tissa, D.ieu ordonne à Moïse de recenser les Israélites et de lever un impôt. Il lui décrit la vaisselle rituelle destinée aux ablutions des prêtres et la préparation de l’huile et de l’encens pour le sanctuaire. Il désigne également les artisans pour les travaux du sanctuaire et réitère l’exigence de l’observation du shabbat. Le peuple, ne voyant pas Moïse redescendre du Sinaï, demande à Aaron de créer un dieu qui remplacera Moïse. Descendant de la montagne, Moise découvre le Veau d’Or et brise les tables de la Loi. Il ordonne aux Israélites restés fidèles à l’Eternel (et en particulier la tribu de Lévi) de massacrer les idolâtres. D.ieu déclare alors qu’Il ne résidera plus parmi le peuple; Moïse plaide pour l’expiation des fautes commises, et D.ieu l’entend. Il lui révèle Sa gloire et Ses attributs de miséricorde, puis réitère plusieurs commandements. Moïse passe quarante jours et quarante nuits de plus sur le mont Sinaï, où il grave de nouvelles tables de la Loi. Lorsqu’il descend, son visage rayonne et il doit porter un voile.

Photo de Tobias Schmücker sur Unsplash

Kehilat Kedem a besoin de vous !

A l’approche de l’assemblée générale annuelle, quelques rappels utiles :

Comme chaque année, une partie du Conseil d’Administration est appelée à être renouvelée. Les candidats seront élus par l’assemblée générale. Faute de candidats, le CA actuel pourra, en cours d’année, désigner qui il souhaite afin de compléter ses rangs.

Conditions de candidature

Pour pouvoir être candidat au CA, il faut :

  • Être majeur
  • Être membre de l’association, à jour de ses cotisations
  • Être juif, au sens halakhique du terme
  • Ne pas avoir de conjoint déjà membre actuel du CA
  • Souhaiter s’engager pour la communauté
  • Et, bien entendu, avoir conscience de ce à quoi on s’engage…

Ce à quoi on s’engage

Les membres du Conseil d’Administration :

  • Elisent le Bureau
  • Se réunissent régulièrement, afin de suivre ensemble les différents sujets en cours ; à l’heure actuelle, le rythme est de deux réunions par mois, en présence ou en distanciel, selon les possibilités. Les modalités précises de réunion seront bien entendu à définir, lors d’une première réunion du nouveau CA, après l’AG.
  • Prennent chacun en charge une mission spécifique, dont ils sont responsables en particulier. Voir plus bas.

Ce que vous pouvez faire pour Kehilat Kedem (même hors du CA)

Kehilat Kedem ne fonctionne que grâce à l’énergie et à la bonne volonté de ses membres. Nos possibilités d’action sont définies et limitées par ce que nos bénévoles peuvent et souhaitent faire, et par le temps qu’ils sont en mesure de consacrer à la communauté. Voici quelques-unes des missions qui contribuent au bon fonctionnement de Kehilat Kedem. Chaque membre du CA prend en charge une ou plusieurs de ces missions mais tout membre de Kehilat Kedem peut également y contribuer. Que vous comptiez ou non vous porter candidat au CA, n’hésitez pas à faire connaître votre intérêt, si vous souhaitez vous investir dans l’une de ces missions.

La liste qui suit est non exhaustive mais donne une idée générale des tâches que remplissent nos bénévoles. Les missions qui figurent en gras sont parmi celles pour lesquelles nous recherchons de nouveaux responsables en priorité.

Gestion générale de l’association
  • Organisation générale
  • Comptabilité, cotisations et paiements divers
  • Gestion et mise à jour du site Internet et du compte HelloAsso
  • Relations avec JEM
Organisation du culte
  • Organisation de l’agenda annuel
  • Contacts avec les rabbins
  • Organisation du déplacement des rabbins (voyages, hébergements, repas…)
  • Réservation des salles et traiteurs
  • Gestion logistique (placard, fournitures…)
  • Sécurité
  • Préparation de hallot pour chaque office
  • Prise en charge des offices participatifs
Enseignements
  • Organisation et suivi des enseignements pour adultes
  • Organisation et suivi du Talmud Torah

Note : il s’agit a priori de l’organisation des enseignements, et pas de donner des cours. Mais si vous êtes en mesure et volontaire pour transmettre des enseignements, cela peut aussi être intéressant. 

Relations extérieures
  • Correspondance
  • Rencontres et premiers contacts
  • Relations avec les institutions
  • Relations avec les autres communautés juives
  • Dialogue interreligieux
  • Tzedaka
Relations internes
  • Entraide et Hessed
  • Accueil des nouveaux arrivants
Autres
  • Production de contenus pour le site
  • Recherche de nouveaux locaux
  • Recherche de nouveaux financements

 

… et bien d’autres choses encore. Bref : cette année comme toutes les précédentes, nous avons besoin de vous ! Cette année comme les précédentes, l’étendue et la mesure de nos actions seront en grande partie conditionnées par le degré d’implication de nos bénévoles. Et je sais pouvoir compter sur leur enthousiasme et leur disponibilité.

 

Julien Taillandier
Président de Kehilat Kedem

 

Parasha Tetzave : sommes-nous élitistes ? par le rabbin Floriane Chinsky

Toujours sur le Sinaï. D.ieu décrit précisément à Moïse la manière de préparer l’huile pour la ménorah, ainsi que les habits sacerdotaux pour le Kohen Gadol, les rites initiatiques pour les Kohanim, les divers rituels liés au sanctuaire et les offrandes perpétuelles (sacrifice de deux moutons par jour).

Photo de Xan Griffin sur Unsplash

Parasha Terumah : s’élever en donnant, par le rabbin Yann Boissière

Dans la parasha Terumah, D.ieu décrit à Moïse comment les Enfants d’Israël doivent construire le sanctuaire grâce auquel Il résidera parmi eux. Les détails les plus minutieux du sanctuaire sont ainsi décrits, et notamment l’Arche d’Alliance, son couvercle orné de chérubins, l’autel, le chandelier et ainsi de suite. Dans ce commentaire, Jean Pisané, psychologue, livre une analyse de ce que cette parasha signifie en termes d’identité juive. Il se penche aussi longuement sur les chérubins : étranges créatures, et surtout exception à l’interdiction de représentation, par ailleurs formelle.

Photo : Birmingham Museums Trust – Unsplash

Mishpatim : Fraternité, j’écris ton nom ! Par le rabbin Yann Boissière

Dans Mishpatim, D.ieu énonce à Moïse des lois visant à réguler la vie sociale : y sont promulgués des principes relatifs au serviteur, à la veuve, à l’orphelin, au shabbat, à la shemitta, aux fêtes de pélerinage, et ainsi de suite. D.ieu promet que les sept nations qui occupent Canaan seront expulsée et encourage les Israélites à ne pas se m^ler à elles, ni adopter leurs coutumes. Moïse rapporte les paroles de l’Eternel aux Hébreux, qui acceptent ces lois. Puis Moïse remonte sur le Sinaï, et y demeure quarante jours.

Photo de Seif Amr sur Unsplash

Parasha Yitro : les dix commandements sont-ils universels ? – par le rabbin Floriane Chinsky

Etrange destin que celui des dix commandements, originellement destinés aux seuls enfants d’Israël, et qui, de particularistes, sont finalement devenus universels. Etranges commandements particularistes, également, formulés dans une parasha qui porte le nom d’un prêtre étranger. Un commentaire du rabbin Floriane Chinsky. 

 

2024 : voeux pour une année féconde

Le mois de janvier a filé comme un éclair, et je me trouve presque pris de court pour vous adresser mes meilleurs vœux pour l’année 2024. Certes, ça n’est «que» l’année civile, et en définitive elle nous importe, à bien des égards, moins que l’année liturgique. Mais le passage d’un millésime à un autre est néanmoins toujours l’occasion de faire le bilan des mois écoulés, autant que de se projeter dans l’avenir.

La fin de 2023 a été difficile pour toutes les communautés juives et les malheurs et souffrances qui se sont abattus sur notre peuple continuent à nous affecter, tous et chacun, directement ou indirectement. Mais, confrontés à la douleur, à la crainte, à la montée des périls, nous avons serré les rangs. C’est dans ce type de moment que nous ressentons tout particulièrement le besoin de nous reposer les uns sur les autres, et, ensemble, de faire communauté. Et je tiens à remercier tous ceux qui, au sein de Kehilat Kedem, ont participé à cet effort commun. Je pense bien entendu en particulier aux membres du Conseil d’Administration et aux bénévoles qui ont donné de leur temps et de leur énergie pour établir et renforcer, jour après jour, les liens de notre communauté. Mais je pense également à ceux de nos membres qui, sans nécessairement avoir le temps ou la possibilité de s’investir autant, ont néanmoins participé à cet effort. Par un don, par un geste, par une parole ou parfois simplement par une présence.

Un point à souligner, concernant 2023 : malgré les douleurs et les difficultés, il s’agit d’une année au cours de laquelle nous avons célébré de nombreuses bar ou bat mitzvot. Peut-être est-ce la proximité de Tu Bishvat qui me fait penser cela mais je conserve le sentiment qu’au cœur de toutes ces incertitudes, en ces périodes sombres, nous avons néanmoins contribué à planter des graines de lumière.

Je souhaite mettre 2024 sous le signe du renforcement de notre communauté. Ce renforcement passera par des présences rabbiniques plus régulières et une formation liturgique (proposée à partir du mois de mars) afin que davantage de nos membres puissent apprendre à mener des offices. Il passera également par de nouveaux livres de prières (un mahzor commun à l’ensemble des synagogues JeM, devrait être disponible prochainement), qui contribueront à nous mettre en cohérence avec nos communautés «sœurs». Renforcement de notre action, avec des campagnes d’appels au don sur des projets spécifiques qui vont être lancées. Ces campagnes inscriront l’action de Kehilat Kedem dans une triple dynamique : une dynamique de développement de l’association (acquisition de matériel, réparation de l’existant, recherche de locaux…), une dynamique d’action en faveur d’une cause juive (comme l’aide aux déplacés du sud d’Israël, ou encore le soutien aux familles d’otages) et une dynamique d’action locale, dans la cité, que ce soit par le dialogue inter-religieux, le dialogue avec les institutions de la République ou encore, plus prosaïquement, le soutien à des initiatives d’intérêt local (associations humanitaires, banques alimentaires…). Si chacun de ces piliers a son importance, ce sera à chacun de juger ce qu’il souhaite (et peut) soutenir en priorité, et dans quelle mesure.

Nous retrouverons cette année notre cher rabbin Haïm Cipriani pour la plupart des grandes fêtes, ainsi que pour quelques offices hors des périodes festives. Nous aurons également le plaisir de voir Sophie Bismut beaucoup plus souvent. Une délégation de jeunes (11-15 ans) de JeM-Paris nous rendra visite courant mai, et en juin nous aurons la joie de retrouver cette année encore la communauté de Marseille pour un shabbat commun à Cavaillon. Et ce ne sont là que quelques-uns des temps forts que nous réserve cette nouvelle année.

Bref, vous l’aurez compris : 2024 sera certainement dense, et parfois intense, mais je sais pouvoir compter sur les membres de notre communauté pour qu’elle soit une année riche, à la fois sur le plan spirituel et sur le plan humain. Une année d’enseignements et d’engagements, de partages et de construction. Une année dans laquelle nous renforcerons les liens et la force de notre communauté, tout en contribuant, à notre niveau, à la réparation de la Création. Une année que je vous souhaite, à tous et à chacun, bonne, douce et féconde.

Julien Taillandier
Président de Kehilat Kedem