Conversion au judaïsme
Nombre de peuples iront en disant : « Or ça, gravissons la montagne de l’Eternel pour gagner la maison du Dieu de Jacob,
afin qu’Il nous enseigne Ses voies et que nous puissions suivre Ses sentiers »
Michée 4:2
Selon la Loi juive, on est juif par la naissance ou la conversion.
Toute personne qui demande à devenir juive devra présenter ses motivations par écrit. Elle sera reçue par la commission religieuse et par le rabbin référent. Elle sera écoutée, questionnée sur sa démarche, mise en garde sur les difficultés, les risques et les obligations. La motivation du mariage est acceptée dans la mesure où la volonté de conversion correspond aussi à un chemin personnel.
Nous insistons sur trois exigences :
- connaissance de la tradition et de l’histoire juives,
- intégration à la communauté
- pratique personnelle.
De son côté, la communauté s’engage à encadrer et accompagner la personne dans sa démarche.
Important
- Les cours d’introduction au judaïsme et les cours d’hébreu proposés par Kehilat Kedem se font en ligne. Votre localisation géographique n’a pas d’importance. Vous n’avez pas besoin de vous inscrire dans une démarche de conversion pour suivre ces cours.
- En revanche, Kehilat Kedem ne propose pas de conversion « à distance ». En effet, la conversion au judaïsme implique de s’inscrire dans une communauté et dans une pratique régulière; c’est pourquoi nous ne pouvons pas vous accompagner si vous n’avez pas une présence régulière à Montpellier. Si vous ne résidez pas dans l’Hérault ou à proximité, nous répondrons à vos questions et vous accueillerons avec plaisir pour des cours en ligne mais pour ce qui est de votre guiyour, il est préférable de contacter une synagogue de votre région.
- Si vous êtes en questionnement, que vous souhaitez simplement en savoir plus, ou encore que votre réflexion concernant une éventuelle conversion n’est pas encore aboutie, vous pouvez sans problème nous contacter pour poser vos questions, assister à des offices ou participer à des activités.
Et ensuite ?
Il est demandé au candidat à la conversion de suivre un cours d’introduction au judaïsme et d’acquérir des bases d’hébreu (lecture, notions de grammaire et vocabulaire). Si c’est un couple, tous les deux sont tenus d’être présents. Le candidat s’engage aussi à participer activement à la communauté (offices, cours, activités) et à mettre en pratique une vie juive.
La durée du processus de conversion est variable, mais jamais inférieure à une année. La conversion exige en effet un temps d’étude, de réflexion et de maturation. Des entretiens individuels avec le rabbin référent et des examens écrits réguliers permettent d’apprécier l’engagement personnel et d’évaluer le degré de connaissance et de pratique du candidat.
Au bout d’une période qui va généralement de 18 mois à 24 mois, si la volonté a persisté et s’est affirmée, si les trois exigences mentionnées plus haut ont pris forme et vie, le candidat sera présenté devant le Beth Din. Le candidat aura préalablement été interrogé par écrit. S’il s’agit d’un homme, il doit être circoncis avant la présentation devant le Beth Din.
Le Beth Din appréciera les connaissances du candidat ainsi que son implication dans la communauté. Si cette étape est concluante, une date est fixée pour l’immersion dans le Mikvé (bain rituel) et la personne choisit un nom biblique.
Dans le cas d’une confirmation de judaïté (par exemple lorsque le candidat a un parent juif), le processus peut être un peu plus court mais reste dans l’ensemble le même.
Les actes de conversion pratiqués par les Beth Din des communautés non orthodoxes (libérales, réformées, conservatives/ massorties…) ne sont pas reconnus par les autorités consistoriales en France. Toutefois, chaque personne convertie dans le cadre de ces communautés sera reconnue comme Juive par toutes les communautés non orthodoxes à travers le monde (ce qui représente la grande majorité des communautés juives), et sera considérée comme Juive par l’Etat d’Israël, bénéficiant ainsi de la Loi du Retour qui autorise chaque Juif à pouvoir réaliser son « Alya ».
Une fois converti, tout candidat est considéré comme Israël (Bamidbar Rabba VIII, 1)
Questions relatives à la conversion au judaïsme
La durée exacte peut varier en fonction des personnes, de leurs disponibilités, de leur niveau de connaissance. Il n’y a pas de règle absolue, chacun avançant à son rythme. Mais comptez un grand minimum de 18 mois, et le plus souvent davantage. La plupart des personnes concernées achèvent leur conversion en deux à trois ans.
Bien sûr. Vous pouvez sans problème assister à des cours ou des offices, partager des moments avec la synagogue et participer à ses activités sans vous convertir pour autant. Il est même sans doute plus sage de commencer par cela, avant de décider, dans un second temps, si la conversion est ou non une bonne idée pour vous.
Cela dépend des cas. Si vous disposez d’une preuve de la judaïté de vos ascendants (par exemple la ketuba de vos parents ou de vos grand-parents), nous vous mettrons en contact avec un Beth Din, qui jugera de ce qu’il est possible de faire. Dans certains cas, vous pourrez immédiatement être reconnu comme Juif. Dans d’autres, on vous proposera une démarche de confirmation de judaïté ou de conversion.
Non. Nous proposons des cours d’introduction au judaïsme et des cours d’hébreu biblique qui peuvent être pris à distance. Mais si vous vous inscrivez dans une démarche de conversion, la pratique réelle et régulière, au sein d’une communauté, est indispensable.
Oui. L’enseignement du judaïsme libéral est réel et profond. Le Beth-Din est constitué de manière halakhiquement correcte. Les mikvés libéraux sont kasher. Il n’y a donc, d’un point de vue halakhique, aucune raison de juger qu’il ne s’agit pas d’une conversion véritable. La position du consistoire français est une position politique dénuée de fondement religieux.
Non. Kehilat Kedem appartient au mouvement juif libéral, pas au mouvement consistorien. Les conversions pratiquées au sein de Kehilat Kedem sont reconnues par l’ensemble du monde juif libéral (ce qui représente la majorité des Juifs dans le monde), ainsi que par l’Etat d’Israël, mais pas par le Consistoire français.
Oui. Le mouvement juif libéral accueille tous les Juifs, quelle que soit leur origine, dès lors qu’ils souhaitent s’inscrire dans nos valeurs et nos pratiques.
A priori, non. C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles une longue réflexion est nécessaire avant de s’engager dans une démarche de conversion au judaïsme : une fois reconnu comme Enfant d’Israël, il n’existe pas, aux yeux de la Halakha, de processus vous permettant de renoncer volontairement à votre judaïté (pas plus qu’un tel processus n’existe pour une personne juive de naissance, d’ailleurs). Le statut de Juif, du point de vue de la Halakha (la loi juive), est indépendant de vos pratiques ou de vos convictions. Aussi est-il important d’être bien sûr de soi : le judaïsme n’est pas un club dont on pourrait sortir dès qu’on le désire, et le guiyour est un engagement définitif, pour vous et pour vos descendants.
Dans une certaine mesure. Le rabbin doit appartenir au mouvement réformé, être en mesure et disposé à se charger de votre cas, et bien entendu être présent de temps à autre parmi nous. L’aspect humain est ici très important.
On s’attend à ce que vous cherchiez activement à assimiler la culture et le culte juifs : que vous appreniez donc un minimum d’hébreu, de liturgie, d’histoire juive. Tout cela est inclus dans les cours d’hébreu biblique et les cours d’introduction au judaïsme. Au-delà de ce bagage de connaissances générales, on s’attend à ce que vous adoptiez des éléments du mode de vie juif (comme le respect de la kasherout, par exemple) et que vous participiez à la vie de la communauté; cette participation comprend le fait d’assister aux offices, de participer à des études, ou encore de s’impliquer dans divers aspects de la vie de l’association. Bref : pour se convertir au judaïsme, vivre et se comporter comme un Juif est déjà un bon début. Il convient en effet de se souvenir que ces exigences ne sont pas particulières aux personnes en conversion : il s’agit tout simplement de ce à quoi on s’attend de tout membre de la communauté.
Il n’y a aucun avantage à se convertir au judaïsme. D’un point de vue strictement matériel, c’est même totalement inutile, puisque vous n’avez pas besoin d’être juif pour bénéficier des activités proposées par la synagogue Kehilat Kedem ou adhérer à l’association. Vous ne gagnez rien de précis par votre conversion, hormis le fait de compter au minian, ce qui, en pratique, est une charge et une responsabilité, bien plus qu’un avantage. Vous y gagnez, cependant, d’être en accord avec vous-même et avec vos convictions, ainsi que la possibilité de vous engager davantage au service de la communauté.
Les inconvénients sont innombrables. Vous allez devoir étudier, apprendre, et mener de longues introspections. Vous allez devoir pratiquer, vous familiariser avec une langue, une culture et une histoire, apprendre une cuisine spécifique, et ainsi de suite. Si vous êtes un homme, vous allez devoir vous circoncire. Une fois converti, vous ferez partie d’une communauté qui comptera sur vous et serez parfois sollicité pour un minian. Vous courrez le risque d’être confronté à l’antisémitisme et il vous arrivera bien, tôt ou tard, de croiser un imbécile qui considérera que vous avez personnellement à rendre des comptes concernant des événements ayant lieu en Israël, ou pensera que les prises de position des courants les plus réactionnaires et les plus fermés du judaïsme vous concernent également. Aussi est-il indispensable, avant de vous engager, de peser prudemment les choses et de prendre votre décision de conversion en conscience, et avec la pleine connaissance des inconvénients qui l’accompagnent.
Oui. La Halakha (loi juive) interdit strictement de faire une différence entre l’un et l’autre. Le converti est appelé Ben Abraham, ce qui signifie qu’il est réputé fils d’Abraham en personne. Un mamzer [bâtard, issu d’une union illicite : les personnes de plus bas statut social dans le judaïsme médiéval] érudit en Torah a la préséance sur un grand prêtre ignorant, écrivait le Rambam (Horayot 13a) : ce qui compte, ça n’est donc pas la naissance, mais bien l’étude et l’intérêt pour la pensée juive. D’autre part, il faut également noter que la Halakha interdit fortement, et tient pour une faute très grave, de rappeler à un converti qu’il n’a pas toujours été Juif.
Bien sûr. On s’attend d’une personne se convertissant au judaïsme à ce qu’elle adopte les us, coutumes et lois des Enfants d’Israël. La kasherout en fait partie. De plus, une fois converti au judaïsme, vous portez sur vous le poids de l’ensemble des mitzvot et êtes encouragé à toutes les appliquer. Pour autant, tous les membres de notre communauté n’ont pas même conception de ce qui est ou non kasher et la manière dont vous adopterez la kasherout, ainsi que les détails de votre alimentation personnelle, vous regardent seul. C’est une affaire de conscience personnelle. Personne ne viendra chez vous pour inspecter votre réfrigérateur.
Une conversion au judaïsme coûte d’abord du temps et des efforts. Mais effectivement, des coûts financiers sont également à prévoir. Ils peuvent varier selon les cas et le temps nécessaire et correspondent au prix des cours qu’il va falloir suivre, de la participation à divers événements et de l’adhésion à une communauté. Ils peuvent être modulés en fonction des moyens de chacun mais ne sont jamais nuls. Pour une idée générale, vous pouvez consulter cet article.