Grands principes et petits choix

La tradition exégétique juive raconte une discussion entre les anciens Sages pour identifier le verset le plus important de la Torah. Un rabbin propose le passage biblique qui est devenu plus tard le début du Chéma Israël: « Écoute Israël, YHVH est notre Elohim, YHVH seulement » [Deut. 6: 9], tandis qu’un autre suggère : «Et tu aimeras ton prochain, il est comme toi» [Lév. 19:18]. Mais l’opinion considérée comme ayant plus d’autorité est celle qui opte pour un passage beaucoup moins connu: «Un agneau tu l’offriras le matin, le deuxième au crépuscule» [Ex. 29:39], qui fait référence au Tamid, le sacrifice biquotidien qui était offert dans le sanctuaire à l’époque biblique.

C’est une idée très audacieuse. De quelle manière un élément rituel serait-il considéré comme supérieur aux grands principes théologiques ou moraux, tels que l’unité divine ou l’amour du prochain?

La réponse est que ce qui guide vraiment notre vie, le diapason sur lequel notre vie s’accorde, n’est pas vraiment le résultat de grands principes, mais de nos petits choix quotidiens, et de notre manière de les suivre de manière cohérente, chaque matin et chaque soir, comme l’ancien sacrifice. Après tout, les sacrifices étaient des moyens de communiquer notre présence et notre aspiration à une relation avec une entité complètement transcendante et éloignée, séparée de nous d’une manière qui me fait penser à la distanciation sociale et émotionnelle que nous vivons aujourd’hui.

Cette période de confinement et de limitations que nous traversons aujourd’hui depuis bientôt un an pourrait constituer une concrétisation du principe «Un agneau tu l’offriras le matin, le deuxième au crépuscule», c’est-à-dire un contact régulier avec ceux qui sont isolés, et souvent en détresse. Peu d’entre nous peuvent concrètement guérir les malades, ou contribuer très généreusement à la réalisation de nouveaux services hospitaliers. Mais nous pouvons tous choisir de contacter certaines personnes tous les jours avec discipline et régularité, sans attendre une inspiration souvent irrégulière et hésitante. Nous pouvons transformer une époque qui pourrait être humainement aride en une période fertile de relations et de proximité, malgré tout. Ce type de choix pourrait changer radicalement la nature de cette époque, et une partie de cette richesse pourrait s’étendre même au-delà, quand peut-être nous en aurons encore plus besoin.

Nous avons peu de contrôle sur ce qui va se passer demain et à long terme, mais nous avons le pouvoir de déterminer nos actions aujourd’hui, et de transformer ce moment de distanciation en un temps de proximité, à travers le choix d’offrir chaque jour l’équivalent de l’ancien sacrifice biblique. L’offrande de notre temps, de notre présence régulière, matin et soir.

Par le Rabbin Haïm Cipriani

 

Quelques recettes pour le Seder de Pessah

Kehilat Kedem organise chaque année un Seder de Pessah.  Comme vous le savez, cette année encore, ce ne sera pas possible. Alors, voici quelques recettes que nous aurions pu vous proposer au cours du repas.

Au bas de la page, vous trouverez également un lien pour préparer de mille et une façons la Harosset, la seule préparation du plateau du Seder, les autres éléments étant juste à poser.

Entrées

(4 personnes)

Salade de poivrons et tomates

  • 4 poivrons rouges
  • 3 poivrons verts
  • 1 boite (moyenne) de chair de tomates
  • 3 gousses d’ail

Faire griller les poivrons que vous avez auparavant épépinés et coupés en deux, face bombée dessus. Un fois bien grillé/limite brulé, retirez du four et mettez dans un sachet en plastique (un secret pour retirer la peau beaucoup plus facilement). Attendez que les poivrons aient refroidi puis retirer la peau. Coupez les poivrons en lamelles dans le sens vertical.

Faire chauffer 3 CS d’huile d’olive dans une grande sauteuse puis verser les poivrons. Au bout de 5 à 10 mn, sur feu doux, ajouter l’ail et versez la chair de tomates. Salez/poivrez.

Remuez pour que cela n’attache pas. Laissez cuire 10 à 15 mn.

Salade israélienne

  • concombres de taille moyenne
  • 2 grosses tomates
  • poivron vert ou rouge
  • Huile d’olive
  • Jus de citron frais (au moins un citron)
  • Sel
  • Poivre –  facultatif
  • Za’atar – facultatif
  • 2 c. à soupe de persil frais haché (feuille plate)
  • 2 cuillères à soupe de menthe fraîche hachée
  • ¼ oignon rouge, finement coupé en dés, ou 2 oignons verts, finement coupé en dés
  • 2 feuilles de laitue romaine, hachées

Coupez en petits dès tous les légumes. Peler les concombres est facultatif. Placez-les dans un grand bol, en ajoutant les ingrédients. Juste avant de servir, mélangez avec l’huile d’olive, puis ajoutez le jus de citron, les herbes et les épices. Servir immédiatement.

Plats principaux au choix

(6 personnes)

Soupe au chou et aux fèves

  • 500 g de bœuf (macreuse ou jarret)
  • 700 de fèves vertes fraîches sans peau ou surgelées
  • 3 gros oignons
  • 1 chou vert
  • 1 tomates et éventuellement un peu de concentré de tomates
  • 1 bouquet de coriandre fraîche
  • 3 branches de céleri
  • huile d’olive
  • Coriandre en poudre
  • sel poivre

Nettoyez et épluchez les fèves. Pelez et émincez finement les oignons. Faire revenir la viande avec tomates,  oignons et céleri ciselé finement. Rajoutez alors les fèves, puis le chou ciselé, la coriandre, sel et poivre. Rajoutez de l’eau. Laissez cuire plusieurs heures.

Msoki (plat tunisien)

  • 1 épaule d’agneau désossée coupée en morceaux
  • 1kg épinards (surgelés)
  • 250 g petits pois
  • 500g de fèves vertes surgelées
  • 3 feuilles de Romaine ou ½ salade
  • ½ chou vert
  • 1 tomate
  • 1 chou rave
  • 4 carottes
  • 1 poireau
  • 2 pommes de terre
  • 1 navet
  • 4 fonds d’artichaut surgelés
  • 1 tête de fenouil
  • 3 oignons
  • 2 branche de céleri avec feuilles
  • 3 courgettes
  • 5 gousses d’ail
  • Sel/poivre
  • 1 CS de concentré de tomates
  • 1 CS paprika
  • ½ CC de noix de muscade rapée
  • 1 pincée de cannelle
  • 1 CS de coriande moulue
  • 1 CC d’harissa (à affiner à la fin selon le goût désiré)
  • 1 CS fleurs de rose en poudre (si vous avez)
  • 1 bouquet de coriandre
  • 3 branches de menthe
  • ½ bouquet d’aneth
  • 1 bouquet de persil plat
  • 2 à 3 galettes rondes La Bienfaisante

Coupez tous les légumes en dés. Ciselez le chou après avoir enlevé le cœur et les premières feuilles. Placez les légumes dans une bassine d’eau. Faire revenir à l’huile l’agneau, l’ail et l’oignon avec les dés de tomates. Faites dorer 10 mn. Ajoutez les herbes ciselées, le paprika, la cannelle, la coriandre moulue, la fleur de rose et la muscade. Salez, poivrez. Complétez avec la harissa et le concentré de tomates. Versez ensuite les légumes égouttés, les épinards, les petits pois et les fèves. Remuez régulièrement. Ne mettez pas d’eau au début de la cuisson car les légumes vont rendre l’eau puis rajoutez l’eau verre à verre. Laissez cuire à couvert pendant plusieurs heures. Quinze minutes avant de servir, coupez la galette en morceaux. Comptez ½ matsa par personne. Mettez le Msoki dans une soupière. La préparation doit être à peine aqueuse.
Servir très chaud.

La Harosset (pour le plateau du seder)

Quelques idées

 

Bereshit: commencer, re-commencer

Par Bonnie Buckner

 

Il y a peu, nous étions sur le point d’entrer en Terre promise. Maintenant, nous faisons rouler le parchemin pour commencer. A nouveau.

Il me semble que nous sommes un peuple créateur. Notre Torah – notre Guide – ne s’intéresse pas à ce qui se passe en Terre promise, mais au cheminement qui a créé un peuple digne d’elle. Avant d’arriver, on recommence. Peut-être que le cadeau n’est pas le paradis, mais la capacité de recréer. Nous les personnes qui sommes issues de notre ancêtre Abraham, le centenaire qui a donné naissance à un fils – recommencer, à la fin.

Le cadeau n’est pas le paradis mais la capacité de recréer

Dans Bereshit, nous ouvrons dans le drame du chaos et du vide. Elohim, planant au-dessus des profondeurs des possibles. Cela pourrait être n’importe quoi. Ou rien. La création commence par la déclaration du choix. Elohim, choisissant la lumière, la concrétisant avec la voix, en parlant : « Que la lumière soit !’ Et il y eut de la lumière » (Genèse 1:3).

Tout au long du premier chapitre de la Genèse, la création est parlée dans l’existence. Séparer – hivdil – une possibilité d’une autre. Choisir et dire, et c’était ainsi. Au chapitre deux, notre Créateur prend Adam, le premier humain, et le place devant les êtres oiseaux et les êtres animaux pour « voir comment il les appellerait » (Genèse 2:19). Enseigner à nous, humains, le pouvoir créateur de distinguer, de déclarer, de faire naître quelque chose. « … tout ce que l’homme, en tant que personnalité vivante, l’appelle, c’est son nom (Genèse 2:19). » L’humain, organisant et créant le monde dans lequel il est placé. En choisissant, l’homme découvre à nouveau la possibilité – « il n’a trouvé aucune aide appropriée pour un homme (Genèse 2:20). »  Être capable de distinguer « pas ceux-là » crée un espace pour « ceux-ci ».

Choisir et parler. Appeler – qui consiste à nous rapprocher de quelque chose (1). Comme l’Adam, nous mettons de l’ordre dans le chaos de nos propres vies, créant nos mondes personnels en choisissant, en nommant, en appelant. « Ce sont ceux que j’aime » crée un Partenaire, les Enfants, la Famille. Ma communauté.

Entre ces deux événements – la création du monde et la nomination et la création par Adam du sien – se trouve l’instruction de l’Arbre « l’Arbre de Vie au milieu du jardin et aussi un Arbre de la Connaissance du Bien et du Mal (Genèse 2 :9). » De toute la multiplicité du Jardin – « toute espèce d’arbre à pousser du sol, agréable à voir et bon à manger (Genèse 2:9) » – il nous est dit de choisir judicieusement. Choisir crée un monde – soit se reposer dans un jardin, soit se sentir exilé ; le bien ou le mal, ou la vie.

A l’autre bout du rouleau – ce long cercle du serpent mangeant sa queue, les commencements devenant les fins devenant les commencements –, on nous dit la même chose. Debout à ce bord de la Terre promise, Moïse nous rappelle : « J’ai mis la vie et la mort devant vous, la bénédiction et la malédiction. Choisissez la vie, afin que vous puissiez vivre – vous et vos descendants (Deutéronome 30 :19). »

Choisir crée un monde

Nous connaissons tous le pouvoir créateur de la parole. Avec un mot, nous pouvons créer un ami. Avec un autre, un ennemi. Une seule phrase peut diviser une communauté ; un autre peut en créer une. Les mots créent des mondes et les détruisent. Abondance ou manque ? Bénédiction ou malédiction ? Lequel choisissons-nous ? Je suis. Je suis quoi? Je suis épouse, père, professeur, ami ? Je suis paisible. Je suis capable. Je suis courageuse. Que pouvons-nous nous déclarer ?

Le Talmud (Berakhot 55b) nous dit comment transformer un cauchemar (hatavat chalom) : Nous devrions amener trois personnes et leur dire « J’ai vu un bon rêve. Ils répondent : C’est bon, et que ce soit bon, que Dieu le rende bon. Puissent-ils décréter sept fois sur vous du haut du ciel que ce sera bien, et ce sera bien. » Après, récitez trois versets de la transformation du mal en bien, trois versets de rédemption et trois versets qui mentionnent la paix.

Ne déclarez pas un cauchemar, mais un bon rêve. Le dire ainsi, et le faire ainsi.

Et le rêve de nos vies ? En choisissant, en parlant, pouvons-nous recréer, transformer nos cauchemars personnels en rêves de paix ? Comme Abraham, recommencer juste au moment où nous pensons que quelque chose est fini ?

Notre liturgie du matin nous dit que Dieu, chaque jour, dans sa bonté, renouvelle les œuvres de la création. Rashi, dans son commentaire de Bereshit 1:1, nous dit que « le texte n’enseigne rien sur la séquence antérieure ou postérieure des actes de la Création ». Rashi, cite Rabbi Isaac : « La Torah, qui est le livre de la Loi d’Israël, aurait dû commencer par le verset ‘Ce mois sera pour toi le premier des mois’ (Exode 12:2) qui est le premier commandement donné à Israël . «  Pourquoi, alors, commencer la Torah avec Bereshit ?

Je trouve en Bereshit le fondement de toute vie – pas seulement la création profonde de La Création, mais le potentiel créatif d’une vie humaine individuelle. En choisissant « ceci, pour moi », mais pas « cela », en traçant le chemin à travers une succession de déclarations. En peuplant chaque vie de ce que nous appelons près de nous – cet amour, ce bonheur, cette communauté. Par le don de création continuelle – la capacité de recréer lorsque le chemin devient étroit ou sombre, de transformer les cauchemars en bien. En choisissant la vie, en créant la vie.

  1. Hirsch, dans son commentaire à Bereshit 2:19 : la racine qof-reish-aleph « appeler » « appeler un autre à venir à nous, à nous rencontrer… d'où, aussi, « nommer ». En nommant une personne ou une chose, ou en l'appelant par son nom, je me l'appelle ou l'évoque dans mon esprit… La traduction du Pentateuque commentée, Samson Raphael Hirsch, traduite en anglais par Gertrude Hirschler, Judaica Press.

 

Version anglophone

Begin, again.

Moments ago we stood on the edge of entering the Promised Land.  Now we roll the scroll to begin.  Again.

It strikes me that we are a people of creating.  Our Torah – our Guide – is interested not in what happens in the Promised Land, but in the journey that created a people worthy of it.  Before we arrive, we start over.  Perhaps the gift is not paradise, but the ability to re-create.  We people who spring from our ancestor Abraham, the centenarian who gave birth – starting over, at the end.

The gift is not paradise, but the ability to re-create

In Bereshit we open in the drama of chaos and void. Eloheim, hovering over the depths of possibility. It could be anything. Or nothing.  Creation begins with declaring choice.  Eloheim, choosing light, speaking it into being: “’Let there be light!’ And there was light (Genesis 1:3).”

Throughout the first chapter of Genesis creation is spoken into existence.  Separating – hivdil – one possibility from another. Choosing and saying, and so it was.  In chapter two, our Creator takes the Adam, the first human, and sets him before the bird and animal beings to “see what he would call them” (Genesis 2:19). Teaching us, humans, the creative power of distinguishing, declaring, speaking something into being. “…everything that man, as a living personality, calls it, that is its name (Genesis 2:19).” The human, organizing and creating the world that he is placed in.  By choosing, man discovers again possibility – “he found no helper fitting for a man (Genesis 2:20).”  Being able to distinguish ‘not those’ creates a space for ‘this’.

Choosing and speaking.  Calling – which is to bring something near to us (1).  Like the Adam, we bring the chaos of our own lives into order, making our personal worlds by choosing, naming, calling. “These are the ones I love” creates Partner, Children, Family.  My community.

Between these two events – the creation of the world, and the Adam’s naming and creating of his – lies the instruction of the Tree “the Tree of Life in the middle of the garden and also a Tree of Knowledge of Good and Evil (Genesis 2:9).” Of all the multiplicity of the Garden – “every kind of tree to grow from the soil, delightful to the sight and good for food (Genesis 2:9)” – we are told to choose wisely.  Choosing creates a world – either resting in a garden, or feeling exiled from it; good or evil, or life.

At the other end of the scroll – this long circle of the snake eating its tail, beginnings becoming endings becoming beginnings – we are told the same thing.  Standing at this edge to the Promised Land Moses reminds us: “I have set life and death before you, blessing and curse.  Choose life, so that you may live – you, and your descendants (Deuteronomy 30:19).”

Choosing creates a world

All of us know the creative power of speech.  With one word we can create a friend.  With another, an enemy.  A single sentence can split a community; another can create one.  Words create worlds and destroy them.  Abundance, or lack?  Blessing or curse?  Which do we choose?  I am.  I am – what?  I am wife, father, teacher, friend?  I am peaceful.  I am capable.  I am courageous.  What can we declare ourselves to be?

The Talmud (Berakhot 55b) tells us how to transform a nightmare (hatavat chalom): We should bring three people and say to them “I saw a good dream.” They reply: It is good, and let it be good, may Gd make it good.  May they decree upon you from heaven seven times that it will be good, and it will be good.” After, recite three versus of transformation from bad to good, three verses of redemption, and three verses which mention peace.

Declare not a nightmare, but a good dream. Saying it so, and making it so.

What about the dream of our lives? Through choosing, speaking can we re-create, transforming our personal nightmares to dreams of peace?  Like Abraham, beginning again just when we think something is at an end?

Our morning liturgy tells us that Gd, everyday, in His goodness, renews the works of creation. Rashi, in his commentary to Bereshit 1:1, tells us the “text teaches nothing about the earlier or later sequence of the acts of Creation.”  Rashi, qotes Rabbi Isaac: “The Torah, which is the Law book of Israel should have commenced with the verse ‘This month shall be unto you the first of the months’ (Exodus 12:2) which is the first commandment given to Israel.”  Why, then, begin the Torah with Bereshit?

I find in Bereshit the foundation for all life – not just the profound creation of Creation, but the creative potential of an individual human life.  By choosing ‘this, for me’, but not ‘that’ – drawing the path through a succession of declarations.  By populating each life with what we call near to us – this love, this happiness, this community.  By the gift of continual creation – the ability to re-create when the path becomes narrow or dark, to transform nightmares to good. By choosing life, creating life.

  1. Hirsch, in his commentary to Bereshit 2:19: the root qof-reish-aleph ‘to call’ “to summon another to come to us, to meet… hence, also, ‘to name’. By naming a person or thing, or by calling it by its name, I call it to myself or evoke it in my mind … The Pentateuch translation with commentary, Samson Raphael Hirsch, translated into English by Gertrude Hirschler, Judaica Press.

 

Souccot ou la fragilité de l’existence

Par le rabbin Haim F. Cipriani

 

Dans le livre du Lévitique/Vayikra, toutes les fêtes de l’année juive sont répertoriées.

Après avoir conclu cette liste, le texte ajoute :

«Ce sont les solennités de YHWH dans lesquelles vous proclamerez des appels de distinction, […] Mais le quinzième jour du septième mois, lorsque vous aurez récolté la moisson de la terre, vous célébrerez une fête pour YHVH pendant sept jours. […] Vous habiterez sept jours dans des souccot/cabanes ; tous les citoyens d’Israël habiteront dans des souccot/cabanes», (Lév. 23 : 37-42).

La fête de Souccot, qui avait déjà été détaillée au sein de la liste, est ensuite reprise et introduite par le mot « mais », pour souligner sa particularité. En fait, Souccot clôt les récoltes agricoles, et conclut la saison des fêtes juives, pour cette raison on l’appelle  Hag haAssif, la fête de la récolte, car en un certain sens elle conserve tout l’héritage de l’année juive.

Souccot : une fête pour lutter contre l’embourgeoisement des esprits

Dans la littérature rabbinique, Souccot est appelée « la fête » par excellence, peut-être parce que la dimension miraculeuse y est pratiquement absente. En fait, aucun événement précis n’est commémoré, mais nous y retrouvons tout simplement la vie quotidienne du peuple d’Israël dans le désert, animée par la confiance mais suspendue et sans certitudes. Quelques jours après Yom Kippour, et à la fin du cycle des fêtes annuelles, c’est-à-dire dans une situation où un équilibre intérieur satisfaisant aurait dû être atteint, nous sommes obligés de quitter nos résidences confortables et de vivre pendant une semaine dans un environnement précaire. cabane, la Soucca.  Pour nous rappeler que la vie est nomadisme, remise en question nécessaire et constante de ce que l’on aurait pu considérer comme acquis.

Si d’un côté il est humain de vouloir cristalliser les choses et de vouloir thésauriser les résultats obtenus, le judaïsme considère l’embourgeoisement de l’esprit comme l’un des risques les plus grands et les plus insidieux. Ainsi, la loi juive prescrit de sortir de la solidité présumée de ses demeures, de ses convictions et de ce que l’on croit acquis, pour célébrer avec joie la fragilité et l’éphémère de la condition humaine.

 

Parasha Vayelekh, l’enseignement pour lutter contre l’infidélité

Gérard Feldman

 

La paracha Vayelekh est très courte. Elle comprend un seul chapitre de trente versets. Son propos peut se résumer ainsi : ha Shem enjoint Moshe de passer le flambeau à Iéhoshouah  qui aura la responsabilité de la conquête de Kenaan.

Egalité devant la loi

Moshe, comme toute la génération du désert, est condamné à y mourir. Son seul « privilège » sera de pouvoir contempler « la terre donnée » (et non pas promise)  du haut du Mont Nevo. Il va devoir rejoindre ses pères, comme son frère Aharon, comme sa sœur Myriam. On le sait, dans cette génération,  seuls Iéhoshouah et Calev vont pouvoir entrer en Kenaan. Seuls, ils  sont restés confiants dans leur Elohim après avoir exploré la terre. (paracha   שלח לך – slakh lekha Livre “Bemidbar” – c.13 -1 à 15 -41.)

On peut noter que, durant cet épisode, Moshe lui-même, submergé par la révolte populaire, n’est pas intervenu pour dissuader les Hébreux d’abandonner. Aharon et lui se sont contentés de « tomber sur leurs faces « ( c. 14 – 5). Moshe a certes supplié à nouveau ha Shem de ne pas exterminer tout Israël à cause de sa rébellion. Ce n’est pas mal, c’est même beaucoup de se battre pour la survie de son peuple, mais c’est tout. Aucun appel de sa part à la conquête de la terre que ha Shem a donné aux Hébreux.

On peut donc penser qu’aux yeux de ha Shem, il n’a pas, en cette occasion,  plus de mérite que les autres Hébreux qui voulaient retourner en Mitsraïm.

Certes la paracha suivante haazinou précisera (ch. 32 – v. 51) que la faute explicitement reprochée à Moshe concerne son comportement à propos des eaux amères de Meriva. Mais on peut se demander si cet épisode lui-même ne renvoie pas en réalité  aux explorateurs. Meriva signifie la querelle,  et c’est bien une terrible querelle que le peuple – sans opposition explicite de Moshe – a fait contre ha Shem dans la paracha שלח לך (slakh lekha) qui relate l’épisode des explorateurs.

La mort de Moshe, sans qu’il puisse entrer en Kenaan, pourrait donc s’interpréter comme  un signe d’égalité entre tous les Hébreux devant la Loi. Même Moshe, le plus grand prophète d’Israël n’a pas droit à un traitement de faveur puisque lui-même ne s’est pas spécialement distingué, en ce moment précis, par son enthousiasme.

Israël contre ha Shem ?

La deuxième question traitée par cette paracha est celle de l’infidélité d’Israël vis-à-vis de ha Shem. Il est dit explicitement au verset 16 : «  (ce peuple) m’abandonnera et renversera l’Alliance que j’ai tranchée avec lui. » Et ha Shem poursuit, et c’est terrible. Il annonce qu’Il ne reviendra pas parmi eux (v. 18). Même quand ils se rendront compte que leurs malheurs viennent de  ce que  je ne suis plus au milieu d’eux,  Je ne reviendrai pas parce qu’ils auront servi d’autres Elohims.

Ce passage a été exploité par les ennemis des juifs pour montrer combien ils sont mauvais, puisqu’ils ne reconnaissent  même pas leur propre Elohim comme ils n’ont pas reconnu ni Jésus, ni Allah ou Mohamed. Bien sûr ces ennemis n’ont pas voulu comprendre que ce texte relevait au contraire d’une capacité d’introspection hors du commun.

Pour les Juifs eux-mêmes, il soulève une des plus grandes questions auxquelles ils sont confrontés tout au long de leur histoire. Et encore plus avec la Shoah. Où était ha Shem alors ? Lui-même dit, dans cette paracha, qu’Il n’était pas là. Volontairement.  Il a laissé les humains se débrouiller entre eux. Y compris son propre peuple.

Certains courants minoritaires du judaïsme, dits « orthodoxes », enfoncent le clou. Il n’y aurait pas eu de Shoah, disent-ils si le peuple juif ne s’était laissé distraire par l’émancipation et s’il était resté fidèle aux mitsvot. Malheureusement pour eux, ces mêmes « religieux » ont été les premières victimes des nazis ! Ha Shem les aurait donc aussi abandonnés malgré leur confiance absolue en Lui ? Comment cela a-t-il pu se produire alors qu’il a même accepté de sauver des idolâtres lors du veau d’or ?

D’autres condamnent la barbarie. Certes, comment ne pas la condamner ?  Mais reste la question : pourquoi cette barbarie a-t-elle eu – momentanément – la force de vaincre et de commettre un génocide ?

Une piste possible est celle de l’affaiblissement du peuple juif dans son ensemble après des siècles et des siècles d’exil. La shekhina (שכינה  ou présence de ha Shem) étant en exil, comment pouvait-elle sauvegarder Son peuple ? Cet affaiblissement s’est traduit pratiquement par les conversions au christianisme ou à l’Islam, par l’assimilation complète ou par la transformation du judaïsme en simple religion. Il était devenu, pour beaucoup,  une sorte de  monothéisme comme les  autres !

Georges Bensoussan note dans son livre Histoire intellectuelle et politique du sionisme combien  des personnalités comme Ahad Haam (1856-1927 – initiateur du sionisme culturel, grand critique de Herzl) ou l’historien  Simon Doubnov (1860 -1941) dénoncent « la servilité interne » du juif assimilé. Beaucoup avaient même fermé les yeux sur les pogroms d’Europe de l’Est pour sauvegarder leur rôle de médiateur entre les autorités et les Juifs.

Le peuple juif s’est ainsi dispersé, y compris dans sa propre diaspora ! Il s’est atomisé en individus isolés. Pas étonnant qu’il se soit  trouvé ainsi affaibli,  livré à ses persécuteurs. C’est cela l’abandon de « ha Shem » en termes profanes.

Mais la paracha vayelekh ne nous laisse pas sur cette note ultra pessimiste et même mortelle.

Il y a une issue : la rédaction du Cantique haazinou. C’est par leurs textes, et leur enseignement, que les Juifs peuvent se retrouver comme peuple et retrouver ha Shem en leur sein.

Le cantique ou le texte comme forme de régénération

Jonathan Sandler (voir son livre Pour plus de Lumières) montre que selon nos Sages,  a chaque fois que le peuple hébreu a été presque exterminé ce sont des textes qui l’ont relevé et reconstitué comme peuple :

– le Livre d’Esther lié aux persécutions d’Aman a donné la fête de Pourim qui a donné plus de cohésion au peuple.

– la Michna et la clôture des Talmud  de Jérusalem et de Babylone ont répondu à l’extermination romaine et regroupé le peuple dispersé. C’est la voie indiquée par rabban Yohanan ben Zakkaï après la destruction du Temple en 70 et la création de l’Ecole de Yavné.

– le Choulkhan Aroukh’ a été publié en 1565, en pleine période d’inquisition  et après l’expulsion d’Espagne… Il a unifié les pratiques du peuple en un moment crucial.

–  Après la Shoah la déclaration d’Indépendance d’ Israël a donné une perspective inespérée au peuple pour se reconstituer.

Le Cantique « Haazinou » est inséparable de la paracha « Vayelekh »

Il montre qu’aux pires moments le peuple d’Israël peut renaître à la manière de cet oiseau particulier que Noa’h aurait retrouvé dans son arche en plein déluge selon Rachi. Je veux parler du phénix qui renait de ses cendres,  Cet oiseau  n’aurait pas mangé du fruit de l’arbre défendu, seul parmi les vivants selon le Midrash rabba bereshit 19 – 5  – école de rabbi Yannaï qui cite  : «  comme le phénix j’aurai des jours nombreux  (Iov – 29 -18). C’est pourquoi le phénix se dit חול (hol) en hébreu comme le sable infini et on peut aussi le rapprocher de  יחל ( i’hal) qui signifie : espérer. Ce phénix serait selon Jonathan Sandler une métaphore du peuple juif.

Quoiqu’il en soit le psaume 89 v. 35 le dit très clairement : « je ne profanerai pas mon alliance et ce qui est sorti de mes lèvres, je ne changerai pas  » : לֹא-אֲחַלֵּל בְּרִיתִי; וּמוֹצָא שְׂפָתַי, לֹא אֲשַׁנֶּה.

 Vayelekh dit que l’assemblée d’Israël regroupe hommes, femmes enfants et étrangers résidant (v.12). La haftarah de cette paracha qui est יְשַׁעְיָהוּ  (Isaïe, 55,6-56,8) le confirme, en l’étendant  à tous ceux qui retrouvent le chemin de ha Shem, y compris les étrangers non résidents (הנחר – ha na’har) et aussi les eunuques (הסריס ).

 

Photo : Levi Meir Clancy – Unsplash

Les fêtes dans le texte : à travers la langue, questionner le rite

Un cours hebdomadaire animé par Jean-Pierre Albernhe, grammairien et enseignant à l’Institut protestant de théologie de Montpellier

Pour ce projet ambitieux nous avons choisi pour thème l’étude des fêtes juives, avec une traduction des textes s’y rapportant. Il ne s’agit pas d’un enseignement sur le sujet, mais d’un travail collaboratif de recherche. En étudiant les caractéristiques de chacune de ces fêtes, les textes bibliques associés,  la langue hébraïque, les commentaires existants, chacun pourra faire profiter le groupe de sa compétence et de sa propre réception des textes. Nous prévoyons de nous retrouver une fois par semaine, soit en présentiel au CCJ, soit en visio-conférence. Un document regroupant l’ensemble de ces réflexions sera rédigé en commun.

pas de reponses, mais des questions

L’étude des textes bibliques n’a pas pour but, à notre sens, de trouver des réponses, de nous approprier des vérités toutes faites, mais d’ouvrir à un questionnement. Il s’agit d’interroger, à travers la langue, la multiplicité des sens. Oser ce questionnement, ne pas le fuir, c’est reconnaître notre humanité. Car la vérité de la dimension humaine ne peut être contenue dans les limites d’une réponse, mais peut se révéler dans l’ouverture d’une question.

  S’engager dans une telle voie peut susciter quelques inquiétudes, tout particulièrement sur l’apprentissage de la langue hébraïque. « C’est de l’hébreu », « c’est du chinois », nos expressions ne manquent pour nous prévenir de la difficulté. De nombreuses traductions de qualité ont été déjà faites par des hébraïsants confirmés.  Est-il vraiment utile d’en rajouter ? Oui, si l’on considère que toute traduction enferme nécessairement le sens. C’est pourquoi nous faisons le choix de repartir du texte original pour refaire notre propre cheminement. 

   Nos outils ne seront pas la seule grammaire, mais les multiples facettes de la langue hébraïque.  Son caractère consonantique qui ouvre à une diversité d’interprétations, la spécificité du rapport au temps du système verbal,  la mobilité des lettres et la valeur numérique accordée à chacune, le jeu de mot, la gematria…

C’est dans cet esprit de déploiement de toutes les possibilités d’interprétation que nous inviterons le rite traditionnel à s’arrimer à notre présent. Chemin exigeant mais constamment ouvert au questionnements de chacun.

Cours hebdomadaire en présentiel d’une durée de 2 heures, le mercredi de 14h30 à 16h30.

Le judaïsme contemporain depuis la Shoah

Un cycle de quatre conférences en ligne animé par Georges-Elia Sarfati, professeur des universités, docteur en études hébraïques et juives.

Le génocide des deux tiers du judaïsme sous le Troisième Reich interroge aussi bien la civilisation européenne que le peuple juif. Ce cycle de conférences a pour objet de rendre compte des principaux débats philosophiques et théologiques qui se sont fait jour dès la fin des années 1960 du XXe siècle.

Quelle place la Shoah tient-elle dans la modernité, quels liens entretient-elle avec le processus de sécularisation ? En quoi la Shoah marque-t-elle une mise en crise radicale de la civilisation, en quoi souligne-t-elle son échec ?

Comment le judaïsme historique a-t-il fait face à cet événement qui interroge ses catégories fondamentales (la conception d’une histoire sensée, mais surtout celle d’un Créateur providentiel) ? Quelles catégories de la pensée juive permettent-elles de penser le devenir d’Israël depuis la Shoah, sans risque de dissolution ? Et surtout, quel code éthique est-il permis de déduire de cette épreuve proprement « innommable » ?

Une série de quatre visio-conférences, de 20h à 22h. 

  • Lundi 12 avril 2021
  • Lundi 3 mai 2021
  • Lundi 7 juin 2021
  • Lundi 5 juillet 2021

Si vous vous inscrivez en cours de cycle, vous recevrez l’enregistrement des séances manquées.

 

Tarifs :
Adhérent : 12€ la conférence, 40€ le cycle
Non adhérent : 18€ la conférence, 65€ le cycle

Inscription :

Dans un premier temps, pour vous inscrire, merci de cliquer sur le lien ci-dessous :

Lors de votre règlement, il vous sera proposé d’effectuer un don à HelloAsso, qui propose ses services gratuitement aux associations comme KEHILAT KEDEM. Ce don est facultatif et vous avez la possibilité de le refuser en cliquant sur « modifier » et « je ne souhaite pas soutenir.. ».

Un mail de confirmation vous sera immédiatement envoyé.

Dans un second temps, peu avant le jour de la conférence, vous recevrez le lien ZOOM de connexion.

Si vous avez des questions, n’hésitez pas à nous les adresser via ce formulaire.

 

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Pour revivre les instants musicaux de Shavouot

Chers amis, Présidents, rabbins, musiciens, participants,

Un grand merci pour votre présence à la soirée de Shavouot, où chacun, à sa façon, a contribué à diffuser ce parfum d’union qui a plané sur toute la soirée.

Quatre communautés juives libérales du sud de la France étaient réunies, une première, à refaire !

Il y eut quelques couacs techniques qui portèrent ombrage particulièrement aux performances de certains musiciens. C’est pourquoi, afin de réparer un peu, mais aussi de vous donner le plaisir d’écouter-réécouter leurs prestations, voire d’en découvrir davantage, vous trouverez les liens youtube de chacun ci-dessous

Espérons que ce moment particulier, en hommage à ceux qui défendent L’État d’Israël, nous ait tous offert un souffle d’espérance.

Cordial Shalom à vous tous,

Margot Levine, Présidente de Kehilat Kedem

Liens des extraits de musique de Shavouot

pour découvrir davantage : https://www.youtube.com/results?search_query=basilic+swing+youtube

pour découvrir davantage : https://www.youtube.com/results?search_query=rom4n

et pour les 2ème, 3ème mouvements, Allegro, Largo : Mascitti Allegro

https://youtu.be/0v4nUnmyu9U

https://youtu.be/eFtj_PBRzmo

https://www.youtube.com/watch?v=ejyuAcheSN0

https://youtu.be/E_ufL2-e0Vo

https://youtu.be/5CNGu6St-Z8

pour découvrir davantage :  https://www.youtube.com/results?search_query=claude+Bismut

Photo : Joel Wyncott – Unsplash

Le judaïsme contemporain depuis la Shoah

Un cycle de quatre conférences en ligne animé par Georges-Elia Sarfati, professeur des universités, docteur en études hébraïques et juives.

Le génocide des deux tiers du judaïsme sous le Troisième Reich interroge aussi bien la civilisation européenne que le peuple juif. Ce cycle de conférences a pour objet de rendre compte des principaux débats philosophiques et théologiques qui se sont fait jour dès la fin des années 1960 du XXe siècle.

Quelle place la Shoah tient-elle dans la modernité, quels liens entretient-elle avec le processus de sécularisation ? En quoi la Shoah marque-t-elle une mise en crise radicale de la civilisation, en quoi souligne-t-elle son échec ?

Comment le judaïsme historique a-t-il fait face à cet événement qui interroge ses catégories fondamentales (la conception d’une histoire sensée, mais surtout celle d’un Créateur providentiel) ? Quelles catégories de la pensée juive permettent-elles de penser le devenir d’Israël depuis la Shoah, sans risque de dissolution ? Et surtout, quel code éthique est-il permis de déduire de cette épreuve proprement « innommable » ?

Une série de quatre visio-conférences, de 20h à 22h. 

  • Lundi 12 avril 2021
  • Lundi 3 mai 2021
  • Lundi 7 juin 2021
  • Lundi 5 juillet 2021

Si vous vous inscrivez en cours de cycle, vous recevrez l’enregistrement des séances manquées.

 

Tarifs :
Adhérent : 12€ la conférence, 40€ le cycle
Non adhérent : 18€ la conférence, 65€ le cycle

Inscription :

Dans un premier temps, pour vous inscrire, merci de cliquer sur le lien ci-dessous :

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