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La haftarah de Bereshit

28/09/2021
George-Elia Sarfati
Parasha & haftarah de la semaine
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Lumière d’un groupe dans le désert
Par Georges-Elia Sarfati

Les Sages ont choisi un passage d’Isaïe (42,5-43,10) en guise d’ouverture prophétique de la section inaugurale de la Torah. La critique historique distingue dans ces versets un propos du Deutéro-Isaïe, qui aurait prophétisé entre -586 et -538, à l’époque de l’exil de Babylone, peut-être même au sortir de cet exil. La formule du messager fait directement lien avec le récit de la création (Ber.1), en même temps qu’elle en suppose les étapes ultérieures (Ber. 1, 20-25) :

« (42, 5) –Ainsi parle le Tout-Puissant, l’Eternel qui a créé les cieux et les a déployés, qui a étalé la terre avec ses productions, qui donne la vie aux hommes qui l’habitent et le souffle à ceux qui la foulent (…) »

La création du monde matériel et celle des espèces vivantes marque la première manifestation de la révélation de l’Eternel. Ses phases sont ici inversées : le propos d’Isaïe donne la préséance aux hommes – tandis que, dans le Sefer Bereshit, ils viennent après les autres vivants (Ber.1, 26-27 ; Ber.2, 5-7) – comme pour suggérer qu’une fois sorti du règne naturel, l’humanité devient responsable des autres créatures, puisque le fait d’habiter en ayant sous son regard ‘’ceux qui foulent la terre’’, signifie peut-être une forme de non-indifférence.

Dépositaire privilégié de la Révélation, le prophète prend également soin de rappeler qu’aux lois physiques de la création de la nature, l’Eternel a ajouté, à l’intention de l’humanité, la divulgation d’une instruction – la Torah – destinée à orienter la conduite humaine dans l’univers créé :

« (42, 21)- L’Eternel s’est complu, pour le triomphe de sa justice, à rendre sa doctrine grande et glorieuse. »

Cette précision revêt ici toute son importance. Elle nous enseigne à discerner qu’à la création d’un univers doté de lois naturelles coïncide celle d’une intelligence (nechama) accessible à la compréhension de lois spirituelles.

La proclamation d’Isaïe offre la version la plus épurée de la théologie hébraïque, celle de l’unicité et de la singularité inaliénable du Créateur. Cette conception fait valoir l’une des innombrables réfutations de l’idolâtrie si caractéristiques de la Bible :

« (42, 8) – Je suis l’Eternel, c’est mon nom ! Je ne prête ma majesté à aucun autre, ni ma gloire à des idoles sculptées. »

Nous comprenons chemin faisant que Son action en appelle à la puissance du don gratuit (la création procède d’une décision libre et volontaire qui s’exprime comme surgissement de la vie), et simultanément à une force spécifique de limitation de toute-puissance qui ne serait pas celle de l’Eternel (la justice). A ce point, la prédication prophétique voit dans Israël la possibilité même de l’introduction d’un sens dans l’histoire :

«(42,6)- Moi, l’Eternel, je t’ai appelé pour la justice et je te prends par la main ; je te protège et je t’établis pour la fédération des peuples et la lumière des nations ; pour dessiller les yeux frappés de cécité, pour tirer le captif de la prison, du cachot ceux qui vivent dans les ténèbres. »

La vocation morale d’Israel

Ce verset forme le cœur de la prophétie, il détermine la vocation d’Israël, en tant qu’’’appelé’’. S’il est une essence historique d’Israël, celle-ci consiste à véhiculer et instituer la justice dans le monde. La forme même de cette vocation s’affirme sous le signe du mandat providentiel (« je te protège et je t’établis »). Ce mandat comporte sa finalité propre : il est de l’ordre de la transmission universelle, dont la finalité s’incarne dans le rassemblement des différentes fractions de l’humanité (« la fédération des peuples »). Une longue tradition exégétique, autant que culturelle, souvent marquée du sceau du lieu commun, a fréquemment associé à l’idée d’Israël l’expression d’Isaïe : « pour la lumière des nations ». Celle-ci traduit une intention autant qu’une direction : il ne saurait s’agir d’une hégémonie politique, mais davantage d’une destination morale, intéressant de proche en proche les entités politiques (les ‘’nations’’). Précisons ici que la « lumière » d’Israël irradie celle qui a présidé à la création (Ber. 1, 3). L’alternance lexicale peuple (am)/nation (goy) indique bien que la « justice » comprise par Israël est appelée à informer les cultures populaires, antérieurement à leur affirmation politique. Cela nous enseigne que le musar /l’éthique juive constitue la véritable assiette des peuples, antérieurement à leur constitution en nations.

Isaïe institue une véritable synonymie entre la présence au monde d’Israël et l’instauration universelle de la justice (tsédèk), dont l’esprit, y compris reçu et réinterprété par les peuples – constituées en nations ou pas – sera susceptible de dissiper l’iniquité et d’éveiller à une autre possibilité de l’histoire, émancipée de l’ignorance (« ténèbres »), comme de la tyrannie (« cachot ») et de l’oppression (« prison »), que celles-ci résultent de l’excès des passions ou de la malignité des pouvoirs.

Mais la vocation d’Israël – qui est obligation morale – ne va pas sans risque, car le Serviteur de l’Eternel lui-même peut aussi bien refuser d’assumer sa mission. A la fois obligé et témoin, Israël – du fait de sa diversité même – diversité qui l’expose aux tentations autant qu’aux écueils d’une histoire éclatée – est susceptible de s’insurger contre la « lumière » – c’est-à-dire l’Instruction – dont il a la charge :

« (42, 19) – Qui est aveugle, sinon mon serviteur, sourd, sinon le messager que j’envoie ? Qui est aveugle comme le favori (du Seigneur), aveugle comme le serviteur de l’Eternel ? Tu as vu de grandes choses et tu n’as pas fait attention; tu avais les oreilles ouvertes sans rien entendre ! »

La profération d’Isaïe retentit d’une tonalité renouvelée, depuis la renaissance d’Israël, puisque la conscience de sa vocation, et la congruence avec l’intelligence de sa tradition demeurent des enjeux toujours actuels. Aux uns, elle rappelle que la moralité ne saurait s’abstraire de l’histoire, aux autres que l’histoire ne saurait se dérouler au mépris de la moralité.  Et à tous, que le souci de l’unité et la conscience de la fidélité conditionne la possibilité d’une histoire sensée :

« (43, 10) – Vous, vous êtes mes témoins, dit l’Eternel, et le serviteur choisi par moi pour reconnaître, pour croire en moi et être convaincu que moi JE SUIS : qu’avant moi, nul Dieu n’a existé, et qu’après moi, il n’y en aura point. »

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BereshitBiblehaftarah
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Dernières nouvelles
  • Shana tova !

    Shana tova ! L’été s’est achevé, et une nouvelle année liturgique débute. Nous venons de célébrer ensemble Roch haShana et Yom Kippur et, avant d’aller plus loin, je tiens tout d’abord, à renouveler mes remerciements à l’égard de tous ceux qui ont permis le succès de ces journées si particulières. Les rabbins Ann-Gaëlle Attias et Haïm Cipriani, bien entendu, mais aussi toutes les personnes qui se sont mobilisées et nous ont permis de faire en sorte que tout se déroule au mieux. Merci aussi, tout simplement, à tous ceux qui ont été présents pour partager ces moments avec nous et ont témoigné, par le simple fait d’être là, et d’être là en nombre, de la vigueur de notre communauté et, plus généralement, du judaïsme libéral en Occitanie. https://www.youtube.com/watch?v=6ZLq_JB8H44&ab_channel=doriadar Nous avons repris le rythme hebdomadaire des offices et nous nous préparons à la célébration de Sukkot et de Simhat Torah. Pour ne pas oublier ceux de nos membres qui vivent isolés, sont trop loin ou pour qui il est trop difficile de se déplacer chaque semaine, nous reprendrons aussi dans les semaines qui viennent les occasionnels offices en ligne, à raison d’une fois par mois environ. Les dates seront publiées prochainement sur le site. Nos autres activités et enseignements ont repris ou vont reprendre peu à peu : certains rapidement, d’autres après la fin des fêtes de Tishri Même pour les activités n’ayant pas encore commencé, j’encourage chacun à s’inscrire ou, a minima, à faire connaître son intérêt : cela nous permet de constituer les groupes et de nous organiser les choses. Yom Kippur n’est pas seulement une date, pas seulement une fête comme les autres. C’est une confrontation à soi-même difficile, profonde, parfois douloureuse mais également fertile et annonciatrice de renouveau. C’est un moment où, en tant qu’individu comme en tant que communauté, on s’interroge, entre autres choses, sur son identité et son devenir : corps vivant, Kehilat Kedem ne se construit qu’avec ce que nous lui apportons, tous et chacun. Chaque année qui passe voit notre communauté évoluer, mûrir, grandir. Elle a besoin de présence, d’énergie, de bonnes idées, de bonnes volontés et de toutes les formes de contribution. Ce moment-charnière me semble donc approprié pour encourager chacun à réfléchir au rôle qu’il entend tenir au sein de la synagogue Kehilat Kedem. Il n’y a pas de mauvaise réponse à cette question, ni, d’ailleurs, de réponse définitive; mais l’an prochain, et dans les années qui suivront, notre communauté ressemblera très exactement à ce que nous en auront fait. C’est donc à chaque membre de proposer et de porter les évolutions qu’il souhaiterait voir advenir. Il n’y a pas de contribution mineure à la vie de la communauté : pour ceux qui n’ont la possibilité d’être présents qu’à petites touches, il y a bien des manières d’être impliqué néanmoins : préparer les hallot avant un office, héberger une personne pour les fêtes, faire l’effort de venir un jour où on n’en avait pas spécialement envie pour permettre qu’un minian soit réuni, participer à l’accueil et à l’intégration des nouveaux membres, assurer du lien social … tous ces petits gestes qui contribuent à tisser nos liens et à renforcer notre synagogue, et tous sont précieux. C’est ce type d’implication qui nous a permis de maintenir et de faire croître notre communauté au cours de la dernière décennie ; et je sais pouvoir compter sur vous, sur nous tous, pour que cet engagement se poursuive (et, je l’espère, s’amplifie), dans cette nouvelle année 5784. Après tout cela, me reste encore à vous dire le plaisir que j’ai à tous vous retrouver en cette fin d’été. C’est chaque année pour moi une joie très profonde que de retrouver notre synagogue pour une nouvelle année liturgique. Non seulement pour les fêtes, mais aussi pour reprendre et recommencer ensemble les cycles de lecture, interroger ensemble, questionner ensemble, jeter un œil nouveau sur les textes et sur le monde. Non pas uniquement dans le cadre, riche mais parfois aride, de l’étude personnelle, mais aussi dans celui du partage et de la multiplicité des visions singulières. Lorsque j’ai rejoint notre communauté, il y a de cela près de dix ans, je ne me doutais pas de tout ce qu’elle m’apporterait, ni de la place qu’elle serait amenée à occuper dans mon existence. La servir aujourd’hui, c’est tenter de lui rendre un peu de ce qu’elle m’a donné. Malgré l’aspect prenant, fatigant, parfois stressant de la tâche, c’est un honneur et un plaisir. Merci à vous, donc, d’être là ou d’arriver, de constituer ce « nous » qui est et fait Kehilat Kedem et que, d’année en année, nous continuons à construire et à découvrir.   Julien Taillandier Président de Kehilat Kedem   Photo de Esse Chua sur Unsplash

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Parasha & Hatftarah
  • Shabbat Sukkot : rétablir l’alliance divine – par le rabbin Floriane Chinsky

    Le shabbat Sukkot est pour bientôt. Et c’est l’occasion de se pencher sur le sens et la signification de cette étrange fête… https://www.youtube.com/watch?v=-sgK-uGlmb0&ab_channel=Juda%C3%AFsmeEnMouvement Photo de Andrew Ridley sur Unsplash

    [suite]
  • Parasha Haazinou : l’Alliance, condition de l’éternité – par Floriane Chinsky

    Avant-dernière section de lecture de la Torah, la parasha Haazinou nous présente Moïse qui, dans un long poème, s’adresse aux cieux et à la terre pour les prendre à témoin de la justice divine. Il encourage le Peuple à se souvenir des bienfaits de l’Eternel et de s’en montrer reconnaissant, tout en rappelant les malédictions qui s’abattraient sur les transgresseurs. Il fait plusieurs allusions à la fin des temps et met en place une perspective eschatologique. Puis D.ieu lui ordonne de gravir le mont Nébo, où il doit mourir. https://www.youtube.com/watch?v=QdFfNznV72k&ab_channel=Juda%C3%AFsmeEnMouvement Illustration : Sam Schooler – Unsplash

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  • Parasha Nitzavim : l’Homme, partenaire du Divin – par Delphine Horvilleur

    Dans la parasha Nitzavim, Moïse parle aux Israélites : il renouvelle l’Alliance, tout en promettant à ceux qui violeraient le pacte un destin semblable à celui de Sodome et Gomorrhe. Mais il promet également que même les exils auront une fin et il dessine une perspective eschatologique, dans laquelle D.ieu ramènera son peuple vers la Terre Promise et la joie. Il affirme que la Torah n’est ni dans les cieux, ni dans la mer mais qu’elle peut être accomplie sur la terre. L’Homme est libre de choisir le bien ou le mal, la vie ou la mort. Mais il se doit de choisir la vie. https://www.youtube.com/watch?v=zyaPisfPNJQ Illustration : Rodrigo Rodriguez – Unsplash

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La parasha de la semaine, par Judaïsme en Mouvement

Cours & conférences
  • Comme un air de yeshiva

    Samedi 24 juin à 14h00 à l’IPT, Kehilat Kedem vous propose un rendez-vous exceptionnel, rejoindre et participer à la havrouta (étude entre frères et sœurs dirigée par un rav, celui qui en sait beaucoup) animée en présence par le rabbin, philosophe, talmudiste, linguiste, logo thérapeute, poète, et plus … le professeur Georges Elia Sarfati. Kehilat Kedem vous invite à une expérience inédite, (pour certains), bref à une aventure textuelle, ouverte à tous et … dont l’entrée est libre ! Voilà 3 ans que Georges Elia Sarfati nous accompagne et nous guide dans les méandres de la pensée juive, semaine après semaine, nous étudions les parashyot, tous les 15 jours, nous étudions aussi les textes de la tradition du Musar, tous les 15 jours en alternance (le Musar, c’est l’éthique juive). Nous réfléchissons à la multiplicité des visages du judaïsme, selon les sursauts souvent dramatiques de notre histoire, selon l’avancée des sciences, l’évolution de la société … en nous appuyant sur la pensée d’hommes et de femmes qui dans les ténèbres cherchent la lumière. Ces rendez-vous réguliers, nous les préparons au mieux en étudiant en binôme, mais parfois seul, nous nous cognons aux textes parfois obscurs en première lecture, puis à force de les lire, de chercher et/ou tout simplement de se laisser porter, du sens, ou ce qui nous apparaît comme tel, émerge… mais parfois non. Ne nous laissons pas abattre mais au contraire, battons-nous contre notre sentiment d’errance face à des textes qui nous apparaissent hermétiques ! Tentez l’expérience avec le texte en FJ. Qu’ils nous interpellent ou non, nous savons, à force de pratiquer ces études, que le commentaire de notre « moreh » (notre enseignant) nous réserve un coup de théâtre, parfois même plusieurs. Et nous voilà tous surpris, enchantés, revisitant le monde avec un nouveau regard : quelque chose en nous s’est transformé. Faites l’expérience avec quelques extraits de texte de l’école du rabbi Isaac l’Aveugle ! Soyons nombreux à respirer l’air d’une yeshiva un après-midi de shabbat de juin ! A samedi 14h00 à l’IPT avec le texte et vos commentaires en bandoulière ! Margot Responsable des études à Kehilat Kedem TELECHARGEZ LE TEXTE A ETUDIER ICI

    […]
  • La Tsedaka : charité ou justice ? Par David Saada

    La Tsedaka est l’un des piliers essentiels du judaïsme. On traduit généralement ce mot par charité. Et on se trompe. Car Tsedaka signifie justice, et ne relève pas du bon vouloir, ni de la vertu, de celui qui la pratique : il s’agit d’un devoir, d’une obligation bornée par des minima, mais également des maxima dans le commandement de donner. Elle est indépendante de la vertu ou de l’absence de vertu du receveur, mais également indépendante des revenus du donneur : le plus pauvre lui-même doit également, à la hauteur de ses moyens, pratique la Tsedaka. De plus, la Tsedaka n’implique aucune espérance de gratitude, ni de reconnaissance. David Saada présente ici ce concept-clef du judaïsme. https://akadem-vod.streaminternet.com/vod/2261_SAADA.mp4 Illustration : Priscilla Du Preez – Unsplash

    […]
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Culture juive
  • Les Kuki : une communauté juive menacée au Nord-Est de l’Inde

    Au Manipur, Etat de l’Inde frontalier avec la Birmanie, une communauté juive comprenant plusieurs milliers de personnes appartenant à la tribu des Kuki est aujourd’hui prise au milieu de violences inter-ethniques qui sévissent depuis plusieurs mois dans la région. Qui sont les Kuki ? Les Kuki constituent un groupe tribal parlant une langue tibéto-birmane qui réside de part et d’autre des frontières entre l’Inde, la Birmanie et le Bangladesh. Parmi ce groupe, qui a été converti au christianisme introduit par des missionnaires protestants à la fin du XIXe siècle, des revendications d’une origine israélite émergent à partir des années 1950. Les Kuki convertis tissent des liens entre des récits bibliques et leur littérature orale et établissent des parallèles entre des pratiques rituelles décrites dans l’Ancien Testament et celles qu’ils observaient avant leur conversion au christianisme. Persuadés d’être les descendants de Menashe, une tribu perdue d’Israël, certains Kuki se mettent à observer shabbat et à célébrer les fêtes juives à partir des années 1970. Ils entrent également en contact avec d’autres communautés juives en Inde et en Israël. Une tribu pratiquant le judaïsme entre Inde et Israël En 1975, le rabbin israélien Eliyahu Avichail fonde une organisation nommée Amishav (« notre peuple » en hébreu) qui se donne pour mission de retrouver les descendants des tribus perdues d’Israël. Il se rend plusieurs fois en Asie pour rencontrer des communautés juives « perdues » dont il accueille par la suite des représentants en Israël. C’est ainsi qu’en 1981, deux hommes appartenant à des groupes tribaux du nord-est de l’Inde (les Kuki et les Mizo) sont invités à séjourner en Israël pour approfondir leurs connaissances du judaïsme dans des centres d’études de la Torah et du Talmud (yeshivot) et diffuser ensuite ce savoir auprès de leurs communautés respectives en Inde. Depuis la fin des années 1980, près de 5000 Kuki et Mizo qui s’autodésignent par l’expression « Bnei Menashe » (les « descendants de Menashe »), se sont installés en Israël avec l’aide d’ONG dont la mission est de faciliter l’aliyah de juifs « perdus » disséminés à travers le monde. En Inde, environ le même nombre de Bnei Menashe attendent avec impatience de les rejoindre. Au Manipur comme au Mizoram, ils pratiquent le judaïsme orthodoxe dans leurs synagogues et certains d’entre eux apprennent l’hébreu. Des synagogues brûlées et des milliers de personnes déplacées Mais au Manipur, l’existence de cette communauté juive est aujourd’hui menacée. A la suite d’une manifestation organisée en mai dernier par les populations tribales de la région, des violences interethniques ont éclaté entre les Kuki et les Meitei, groupe majoritaire numériquement et dominant politiquement au Manipur. Des villages entiers ont été brûlés et de nombreux lieux de culte – églises et synagogues – n’ont pas été épargnés. Sajal, village kuki de 350 habitants dont la majorité pratiquent le judaïsme, a ainsi été entièrement rasé. La synagogue et la Torah de la communauté ont été réduites en cendres. Les villageois ont été contraints de fuir dans la jungle avant de trouver refuge dans un camp militaire. Depuis le début du conflit, de nombreuses personnes ont été tuées, mutilées, ou violées, et on compte actuellement près de 60.000 personnes déplacées. Certaines ont trouvé refuge dans des camps sous protection militaire, d’autres ont fui dans les Etats voisins. Plus de 10.000 Kuki ont trouvé refuge au Mizoram, Etat dominé par l’ethnie des Mizo qui accueille également de nombreux réfugiés politiques des tribus Chin et Kuki fuyant les violences exercées à leur encontre en Birmanie et au Bangladesh. Des Mizo pratiquant le judaïsme ont ainsi accueilli de nombreux Kuki ces derniers mois. Au Manipur comme au Mizoram, ces personnes déplacées vivent dans des conditions très précaires, et ont besoin d’une aide d’urgence, incluant en particulier des distributions de nourriture et des soins médicaux. Si vous souhaitez agir, vous pouvez adresser vos dons à Degel Menashe, une ONG israélienne fondée par des Kuki juifs en 2019, qui vient en aide aux familles kuki du Manipur touchées par les violences interethniques. Sarah Combe et Mayan Kahn >> LE SITE DE DEGEL MENASHE

    [suite]

Témoignages
  • Se souvenir de Sam : histoire, identité et mémoire

    Sam Mandel, de son véritable nom Samuel Mandelbaum, peintre juif déporté à Auschwitz en 1944, ayant survécu à la Shoah et vécu ensuite une vie complexe et multiple, s’est suicidé en 1988. On ne lui connait pas d’enfant. Ce n’est donc pas un membre de sa famille, mais plutôt le petit-fils de l’une de ses amies qui, dans cette série de reportages, tente de comprendre quelle a été la vie de Sam. Se souvenir de Sam est un véritable bijou de radiophonie : huit émissions, d’une demi-heure chacune, explorant les mille facettes d’un individu singulier : des milieux intellectuels et artistiques juifs de Montparnasse dans les années 1930 à la résistance trotskyste, du mouvement des auberges de jeunesse aux expériences psychédéliques, du cinéma de série B au compagnonnage dans le groupe Socialisme ou barbarie. Avec, surtout, l’insupportable culpabilité du survivant, le traumatisme, d’abord nié, qui n’en finit pas de revenir sous diverses formes. L’histoire de Sam, c’est aussi un portrait d’une certaine histoire des Juifs français ou, à tout le moins, d’une partie d’entre eux. A déguster et à partager. Liens vers les épisodes : Episode 1 : la pochette rouge Episode 2 : Ephraïm et Rivke Episode 3 : Auschwitz Episode 4 : Marie Rose Episode 5 : Jean Rondeaux Episode 6 : Auberges de jeunesse Episode 7 : Fragments d’une oeuvre Episode 8 : Disparaitre

    [suite]
Sujets
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Kehilat Kedem, la synagogue libérale de Montpellier

Kehilat Kedem s’inscrit dans le mouvement du judaïsme réformé. Notre synagogue vous accueille quelles que soient vos convictions, vos préférences personnelles, votre vie privée ou votre niveau de pratique religieuse. Elle propose un vaste éventail d’activités, ouvertes à tous. Kehilat Kedem est membre de la WUPJ et de Judaïsme en Mouvement (JEM).

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