2024
Shavouot 5784 : Am Israel Haï
« Nous nous souvenons tous du moment précis où nous avons pris la chute du mur de Berlin, l’effondrement des tours jumelles à New York, l’attentat du Bataclan. Le 7 octobre, j’étais de bon matin en Méditerranée, face à une mer bleue et calme … le téléphone crépite. Nous apprenons l’attaque, l’horreur. Sur le WhatsApp familial, notre cousin Ishai, d’Israël : je suis inquiet, pas de nouvelle de Carmela… deux heures après toujours pas de nouvelles de Carmela.
Nous apprendrons quelques jours plus tard que Carmela, notre cousine, et sa petite fille Noia, qui demeuraient au Kibboutz Nir Oz avaient été massacrées par le Hamas, ses petits-enfants kidnappés. Ils ne furent pas les seuls… Colère, sidération, tristesse, nuits blanches.
Comment penser l’avenir après ce choc ?
Nous devons nous battre, contre ceux qui nous veulent du mal mais aussi contre nous-mêmes, notre tristesse, nos peurs, notre sidération, nos peines. Nous devons vivre, continuer à vivre et penser que nous allons vers des promesses d’avenir meilleur, vers une lumière qui ne luit pas encore mais que nous espérons.
C’est malheureusement l’histoire du peuple juif, une suite de persécutions, d’humiliations, de maltraitance, de haine, de massacres et de pogroms. À tel point qu’avec cette pointe d’humour noir, nous aimons à nous rappeler que nos fêtes ont toutes le même thème : On a voulu nous nous faire du mal Dieu nous a sauvé. Qu’est-ce que l’on mange ? C’est ainsi que Pessa’h vient célébrer l’intervention Divine pour notre libération d’Egypte après un esclavage de 210 ans. Que Pourim commémore un événement historique où les Juifs ont échappé à un massacre planifié contre eux dans l’Empire perse antique. Que Hanouka commémore la résistance du peuple juif contre l’oppression religieuse et culturelle imposée par l’empire séleucide.
La fête de Chavouot quant à elle déroge à la règle. Nous célébrons un cadeau de Dieu en notre faveur, le don de la Torah. Nous mangeons certes des gâteaux au fromage, mais personne ne nous voulait du mal … à priori.
En ce Chavouot 5784, nos réflexions seront orientées vers la vie, nos vies, après le 7 octobre. Cette année, dans toutes nos synagogues du Judaïsme en Mouvement, nous avons choisi, sur une proposition du Rabbin Yann Boissière, un thème commun à nos études :
« Am Israël Hai » (עם ישראל חי), une expression hébraïque qui se traduit par « Le peuple d’Israël vit » ou « La nation d’Israël vit » ou « Nous vivrons »
Comme tous les ans, nous étudierons toute la nuit, cette année en allant scruter nos traditions et nos textes pour trouver les ressources qui ont permis la survie du peuple d’Israël, en dépit de tant de haine et d’adversité. Nous trouverons probablement l’amour des mères juives qui s’affairaient aux fourneaux pour préparer de bons petits plats … Certainement aussi l’humour de nos rabbins qui arrivent à rire de tout, y compris des événements les plus tragiques, jusqu’à faire rire Dieu …
2024
Parasha Be’houkotai : hommes au comptant, femmes à crédit…, par le rabbin Floriane Chinsky
Dans la parasha Be’houkotai, D.ieu décrit à Moïse les bénédictions dont bénéficieront les Israélites s’ils obéissent à Ses lois et les malédictions en cas de désobéissance. D.ieu assure cependant que même en cas de trahison de la part d’Israël, Lui n’oubliera pas Son alliance et les ramènera sur leur terre in fine. Les règles concernant la consécration de biens au sanctuaire sont décrites, la manière d’évaluer un bien ou une personne en cas de consécration est établie et le mode de transfert d’un bien consacré vers le domaine profane en convertissant sa sainteté en valeur monétaire est mis en place. Le Lévitique se termine.
Photo de Matheus Ferrero sur Unsplash
2024
Parasha Behar : le shabbat de la Terre, par le rabbin Jonas Jacquelin
Sur le mont Sinaï, D.ieu ordonne à Moïse le repos septenaire de la terre et l’institution de l’année jubilaire, au cours de laquelle les terrains sont rendus à la tribu et les esclaves sont libérés. Sont ensuite précisées les conditions dans lesquelles un Hébreu peut devenir esclave, et comment il peut être racheté.
2024
Parasha Kedoshim : tu aimeras ton prochain comme toi-même – par Floriane Chinsky
« Tu aimeras ton prochain comme toi-même », cette parole du Lévitique, reprise plus tard par les Évangiles, est au centre du judaïsme : placée au coeur du livre central de la Torah, elle est, géographiquement parlant, au centre de nos enseignements. Mais de quel amour s’agit-il exactement ?
Illustration : SHVETS production – Pexels