2023
Comme un air de yeshiva
Samedi 24 juin à 14h00 à l’IPT, Kehilat Kedem vous propose un rendez-vous exceptionnel, rejoindre et participer à la havrouta (étude entre frères et sœurs dirigée par un rav, celui qui en sait beaucoup) animée en présence par le rabbin, philosophe, talmudiste, linguiste, logo thérapeute, poète, et plus … le professeur Georges Elia Sarfati.
Kehilat Kedem vous invite à une expérience inédite, (pour certains),
bref à une aventure textuelle, ouverte à tous et … dont l’entrée est libre !
Voilà 3 ans que Georges Elia Sarfati nous accompagne et nous guide dans les méandres de la pensée juive, semaine après semaine, nous étudions les parashyot, tous les 15 jours, nous étudions aussi les textes de la tradition du Musar, tous les 15 jours en alternance (le Musar, c’est l’éthique juive). Nous réfléchissons à la multiplicité des visages du judaïsme, selon les sursauts souvent dramatiques de notre histoire, selon l’avancée des sciences, l’évolution de la société … en nous appuyant sur la pensée d’hommes et de femmes qui dans les ténèbres cherchent la lumière.
Ces rendez-vous réguliers, nous les préparons au mieux en étudiant en binôme, mais parfois seul, nous nous cognons aux textes parfois obscurs en première lecture, puis à force de les lire, de chercher et/ou tout simplement de se laisser porter, du sens, ou ce qui nous apparaît comme tel, émerge… mais parfois non. Ne nous laissons pas abattre mais au contraire, battons-nous contre notre sentiment d’errance face à des textes qui nous apparaissent hermétiques ! Tentez l’expérience avec le texte en FJ.
Qu’ils nous interpellent ou non, nous savons, à force de pratiquer ces études, que le commentaire de notre « moreh » (notre enseignant) nous réserve un coup de théâtre, parfois même plusieurs. Et nous voilà tous surpris, enchantés, revisitant le monde avec un nouveau regard : quelque chose en nous s’est transformé.
Faites l’expérience avec quelques extraits de texte de l’école du rabbi Isaac l’Aveugle !
Soyons nombreux à respirer l’air d’une yeshiva un après-midi de shabbat de juin !
A samedi 14h00 à l’IPT avec le texte et vos commentaires en bandoulière !
Margot
Responsable des études à Kehilat Kedem
2023
Trois ans de présidence à Kehilat Kedem
Le 4 février 2020, Kehilat Kedem venait tout juste de fêter ses 7 ans, et je me proposais comme candidate à la présidence. Un mois plus tard, le premier confinement est décrété. La crise sanitaire officielle perdurera jusqu’à en mi 2022.
La septième année de Kehilat Kedem, relayée par les deux années suivantes, sera à quelques égards un tournant dans la jeune histoire de notre communauté :
- Inauguration d’une présidence qui n’est plus plus assurée par les fondateurs de notre communauté, Claude Bismut et Sophie Bismut, quoique leur présence et leur vigilance discrètes demeurent. Chaque jour, nous avons cherché à honorer leur travail, dont je découvre toujours la sagesse, le discernement et la prudence.
- Concomitance avec la pandémie qui nous a obligé à revisiter le fonctionnement de nos activités, tout en en assurant la continuité. Bienheureux les juifs qui, dans de telles périodes tumultueuses, disposent d’un calendrier propre, véritable socle et abri, avec ses shabbatot hebdomadaires et ses fêtes quasi-mensuelles ! Il nous a permis de résister et de continuer sans faille le rythme soutenu et imperturbable de nos rendez-vous qui ont rassemblé les fidèles de notre communauté.
- La crise sanitaire, éprouvante certes, n’a pas été qu’une épreuve difficile. Il nous a fallu composer avec l’incertitude, qui, parfois, peut aussi se présenter comme une invitation à ouvrir de nouvelles portes. Kehilat Kedem a spontanément choisi de profiter de l’imprévisible pour rebondir et exprimer sa vitalité et son dynamisme : augmentation de l’offre de ses activités et élargissement de sa diffusion, multiplication de liens, échanges et partage avec d’autres communautés d’ici et d’ailleurs), nouveaux partenariats avec la communauté juive montpelliéraine, ouverture encore timide sur la société civile, etc.
Rappelez-vous, cette période qui s’étale entre 7 et 10 ans (l’approche de la dizaine !), nous avions appris à lire, à compter et à raconter, nous partions à la rencontre du monde, courageux voire téméraires, poussés par le désir de découvertes et de nouvelles expériences ! Notre réponse, du haut de nos jeunes années, face à une situation inédite fut un formidable élan de créativité, et ce, grâce à l’ardeur enthousiaste des responsables (CA et bureau), eux-mêmes soutenus par tous les membres de la communauté elle-même. Ce soutien mutuel et solidaire s’est peut-être aussi avéré, pour chacun d’entre nous, être un pilier sur lequel s’ancrer, par lequel résister, autour duquel réunir nos solitudes et tirer la force d’affronter les difficultés.
- Kehilat Kedem a rejoint Judaïsme en Mouvement. Au-delà de différents soutiens et bénéfices (rabbiniques, études, transmission auprès des plus jeunes, logistiques, etc.), c’est le sentiment d’appartenir à une grande communauté en mouvement avec laquelle nous partageons les mêmes valeurs qui nous rend plus fort. En rejoignant JEM, nous nous engageons à faire connaître et reconnaître un Judaïsme inclusif, ouvert et sensible aux questions existentielles actuelles, un judaïsme acteur dans la Cité, nous rejoignons le combat pour une reconnaissance auprès des Institutions qui nous gouvernent, auprès de la société française dans son ensemble, afin que la voix du Judaïsme libéral compte et soit entendue.
Quelle belle aventure que ces trois années intenses : joie partagée, travail d’équipe, échanges, rencontres, difficultés -parfois- à surmonter, de bonne fatigue !
Alors, je formule le souhait que Kehilat Kedem continue à se développer et à s’épanouir grâce à une implication croissante de chacun de ses membres, chacun selon son rythme et sa conscience. Kehilat Kedem tout en s’enracinant dans son origine regarde l’avenir, du côté du soleil levant, ainsi que le proclame son nom. Un futur gros de promesses et d’ouvertures dont nous sommes chacun et chaque jour responsables.
Un grand Mazel Tov à Julien Taillandier, nouveau président de notre chère et précieuse communauté auquel je suis heureuse de laisser la place en toute confiance, Un grand Mazel Tov aussi à toute l’équipe qui compose le nouveau CA !
Margot Levine
Photo : Sixteen Miles Out – Unsplash
2021
Kehilat Kedem a dit « oui » à JEM
Au terme d’un referendum interne auquel vous avez été très nombreux à répondre, Kehilat Kedem, à une importante majorité, a pris la décision d’adhérer à Judaïsme en Mouvement (JEM).
Mariage de raison : peser plus lourd ensemble que séparés pour faire avancer et reconnaître les valeurs du judaïsme progressiste en France aux côtés des autres courants du judaïsme. Mais aussi mariage d’amour, autour d’une vision partagée d’un judaïsme éclairé, dans le respect de la laïcité, et conforme à notre charte de valeurs. Et mariage pour le meilleur : l’étude, les offices, les rencontres, les cours et les échanges autour de projets communs, comme pour le pire : les combats actuels et à venir contre l’antisémitisme en France.
Kehilat Kedem se réjouit d’annoncer son adhésion au mouvement JEM, marquant ainsi le renforcement de ses partenariats avec les autres communautés juives libérales de France.
Qu’est-ce que cette adhésion à JEM change pour la communauté ?
Notre engagement dans la voie libérale s’en trouve renforcé, affirmé, affiché. En faisant partie du mouvement JEM, nous contribuons à défendre et valoriser les valeurs spécifiques qui nous sont chères : laïcité, égale dignité de tous les êtres humains, parité homme / femme (avec et aux côtés des hommes, les femmes comptent dans le mynian, elles montent à la Ttorah, mènent les offices, étudient, enseignent). Le mouvement libéral, c’est l’accueil de tous aux activités, quel que soit leur degré de pratique et de religiosité.
JEM, c’est le rassemblement de MJLF (Mouvement Juif Libéral de France) et de ULIF (Union Libérale Israélite de France) avec pour objectif de « réunir des hommes et des femmes pour se déployer partout en France et permettre aux jeunes, aux juifs isolés, aux couples mixtes, à tous, de venir à la rencontre de leur judaïsme ».
Judaïsme En Mouvement nourrit l’héritage de notre Tradition avec rigueur et respect dans un « esprit d’ouverture » et d’adaptation à l’évolution de nos sociétés. Une Tradition vivante et qui se vit, toujours renouvelée, orientée vers l’avenir, une Tradition soucieuse de transmission.
Le partenariat de Kehilat Kedem à JEM contribue à amplifier le combat pour une vision plurielle du judaïsme en France, et ce faisant, à se faire entendre plus fortement auprès des Institutions Politiques qui nous gouvernent. Rappelons que le mouvement libéral rassemble la majorité des juifs dans le monde et est reconnu … sauf en France.
Qu’est-ce qui ne change pas pour notre communauté ?
Notre indépendance, nos projets, nos façons de faire, nos habitudes, notre façon de prier, d’étudier, de se réjouir, de chanter, de partager, bref nos minhagim, demeurent intactes.
Qu’est-ce que ce partenariat nous apporte ?
Faire partie d’un réseau national qui défend les valeurs qui fondent Kehilat Kedem, c’est davantage de solidité, de reconnaissance et de soutiens concrets de toutes sortes : appuis et présences rabbiniques, reconnaissance et soutien pour les rites juifs, aides juridiques, meilleure accessibilité financière aux activités que proposent les synagogues partenaires (tarif adhérent), mise en relation des synagogues partenaires entre elles facilitée pour des projets communs…
Le partenariat de Kehilat Kedem à JEM, c’est une façon de s’inscrire dans la défense d’une vie juive traditionnelle et moderne, c’est aussi développer le sentiment d’appartenance à une grande famille ouverte et accueillante, appelée à croître, dans le respect de la dignité et de la liberté.
Le CA de Kehilat Kedem
2020
Les fêtes dans le texte : à travers la langue, questionner le rite
Un cours hebdomadaire animé par Jean-Pierre Albernhe, grammairien et enseignant à l’Institut protestant de théologie de Montpellier
Pour ce projet ambitieux nous avons choisi pour thème l’étude des fêtes juives, avec une traduction des textes s’y rapportant. Il ne s’agit pas d’un enseignement sur le sujet, mais d’un travail collaboratif de recherche. En étudiant les caractéristiques de chacune de ces fêtes, les textes bibliques associés, la langue hébraïque, les commentaires existants, chacun pourra faire profiter le groupe de sa compétence et de sa propre réception des textes. Nous prévoyons de nous retrouver une fois par semaine, soit en présentiel au CCJ, soit en visio-conférence. Un document regroupant l’ensemble de ces réflexions sera rédigé en commun.
pas de reponses, mais des questions
L’étude des textes bibliques n’a pas pour but, à notre sens, de trouver des réponses, de nous approprier des vérités toutes faites, mais d’ouvrir à un questionnement. Il s’agit d’interroger, à travers la langue, la multiplicité des sens. Oser ce questionnement, ne pas le fuir, c’est reconnaître notre humanité. Car la vérité de la dimension humaine ne peut être contenue dans les limites d’une réponse, mais peut se révéler dans l’ouverture d’une question.
S’engager dans une telle voie peut susciter quelques inquiétudes, tout particulièrement sur l’apprentissage de la langue hébraïque. « C’est de l’hébreu », « c’est du chinois », nos expressions ne manquent pour nous prévenir de la difficulté. De nombreuses traductions de qualité ont été déjà faites par des hébraïsants confirmés. Est-il vraiment utile d’en rajouter ? Oui, si l’on considère que toute traduction enferme nécessairement le sens. C’est pourquoi nous faisons le choix de repartir du texte original pour refaire notre propre cheminement.
Nos outils ne seront pas la seule grammaire, mais les multiples facettes de la langue hébraïque. Son caractère consonantique qui ouvre à une diversité d’interprétations, la spécificité du rapport au temps du système verbal, la mobilité des lettres et la valeur numérique accordée à chacune, le jeu de mot, la gematria…
C’est dans cet esprit de déploiement de toutes les possibilités d’interprétation que nous inviterons le rite traditionnel à s’arrimer à notre présent. Chemin exigeant mais constamment ouvert au questionnements de chacun.
Cours hebdomadaire en présentiel d’une durée de 2 heures, le mercredi de 14h30 à 16h30.