2024
Dire le mal
La brutalité du récent fait divers de Courbevoie peut laisser sans voix. Il faut pourtant dire : dire le viol d’une enfant, le passage à tabac, les menaces de crémation, le tout justifié par l’antisémitisme, et doublé d’une inversion accusatoire : la victime “aurait eu de mauvaises paroles à propos de la Palestine”, aurait caché son appartenance au judaïsme ; elle l’aurait donc bien cherché, mériterait son destin. A son judaïsme, déjà suffisant pour justifier une agression et un viol, s’ajoute une version à peine laïcisée et politisée d’un crime de blasphème.
C’est un classique de la pensée antisémite, qui veut que le Juif ne mérite jamais le bien qui lui arrive (il l’a toujours volé, détourné ou mal acquis) mais est toujours le seul responsable de ses propres malheurs. Le bourreau, l’assassin, le violeur, lui, n’est jamais coupable : il n’agit qu’en état de légitime défense, personnelle ou par procuration. Cette rhétorique est la même que celle des tueurs du 7 octobre. Il existe une différence dans l’ampleur de l’acte, non dans sa nature. Sauf que ça n’est pas en Israël que cela se passe. C’est en France, sur la ligne A du RER.
Que des gamins de treize ans se montrent capables de tels actes en dit long sur l’ensauvagement de nos sociétés, la violence installée, la haine du Juif perçue non seulement comme normale, mais comme exonérante. Un Mal banalisé, se nourrissant d’une absence de pensée, d’une soumission aux pulsions les plus noires de l’individu et justifié par la certitude d’appartenir au camp du Bien.
Pour ceux qui adhèrent à cette pensée, qu’ils aient 13 ou 73 ans, on peut blesser, tuer, violer, quiconque pense mal, vit mal, croit mal : le déviant, l’infidèle, bouc-émissaire pour tous les maux du monde, à qui l’on peut faire subir tout ce que l’on veut puisqu’après tout, il n’est pas vraiment humain ; c’est un Juif / bourgeois / sioniste / ennemi du peuple / autre, rayez les mentions inutiles.
Comme tout un chacun, il m’arrive de douter ; il m’arrive d’ignorer dans quel camp se trouve la justice, la morale ou le bien. Il m’arrive de manquer de certitude quant à l’attitude à adopter. Et je vous souhaite de tels moments de doute également : ils sont la marque qu’on n’a pas encore irrémédiablement plongé dans le fanatisme. Mais il y a une chose dont on peut être certain : ni la morale, ni le bien, ne se trouveront jamais dans le camp de ceux qui, au nom de leur cause, trouvent justifiable que l’on viole une enfant.
Ce shabbat, nous adresserons des prières pour le rétablissement de cette jeune fille, bien entendu. Mais cela ne suffit pas. Le collectif des associations juives de Montpellier prévoit des actions dans les jours qui viennent. Vous en serez informés dès que possible.
Julien Taillandier
Président de Kehilat Kedem
Photo de Daniele Levis Pelusi sur Unsplash
2024
Cours d’introduction au judaïsme en ligne : Philippe Haddad au collège des Bernardins
MOOC des Bernardins à partir du 22 avril 2024
Le judaïsme, d’hier à aujourd’hui
Qu’est-ce que la foi d’Israël ? Comment cette foi s’appuie-t-elle sur son livre fondateur, la Bible hébraïque ? Quels liens entre l’histoire du peuple d’Israël et sa tradition religieuse ? Existe-t-il un judaïsme ou des judaïsmes ?
Ce MOOC s’adresse à des personnes non-juives, sans connaissance préalable, ou ayant des connaissances incomplètes ou par ouï-dire du judaïsme, et qui s’intéressent à la religion d’Israël, au peuple d’Israël ou à la culture d’Israël.
L’enseignant, le rabbin Philippe Haddad
2024
Seder de Pessah 5784 : les inscriptions sont ouvertes !
Les inscriptions au seder de Pessah 5784 sont ouvertes !
Cette année, nous avons pris la décision de monter légèrement en gamme. Nous bénéficierons donc d’une salle différente (pour des raisons de sécurité, la localisation sera indiquée aux inscrits seulement, mais il s’agit d’une belle salle, dans Montpellier, accessible par transports en commun comme en voiture ou en vélo, et pourvue d’un parking, à quelques minutes à la fois du centre et d’une sortie d’autoroute) et d’un traiteur dont le personnel assurera un service à table. Ceci devrait rendre la soirée agréable et permettre aux bénévoles qui, chaque année et toute l’année, s’épuisent à faire fonctionner notre synagogue, de profiter de la fête sans avoir en tête le nettoyage, le rangement et les soucis logistiques habituels.
Bien entendu, cette évolution a un coût. Du fait de l’inflation, nous aurions de toute manière été contraints d’augmenter les tarifs, en comparaison à l’année dernière. Nous avons cependant tout fait pour que cette augmentation soit limitée au maximum, l’objectif restant d’être accessibles pour tous. Cette limitation permet aux membres de l’association de bénéficier d’un tarif inférieur au coût individuel moyen, et aux non-membres de bénéficier d’un prix coûtant. Il s’agit donc d’un effort financier pour Kehilat Kedem. Effort que nous ne regrettons aucunement : si notre trésorerie doit servir à quelque chose, c’est bien à assurer la célébration des fêtes.
Néanmoins, et afin de nous aider à couvrir ces coûts, nous encourageons vivement ceux de nos membres qui en ont les moyens à assortir leur inscription d’un don, qui contribuera à rendre la soirée accessible à ceux qui disposent de moins d’aisance financière.
Par ailleurs, si le coût reste prohibitif au regard de vos revenus, contacter le Bureau, afin que nous puissions trouver une solution avec vous. Absolue confidentialité assurée.
Inscriptions au seder de Pessah 5784 à Montpellier : Cliquez ici
2024
Soutenons Bring Them Home Now !
Le Forum des Familles des Otages et des Disparus (Hostage and Missing Families Forum, également connu sous le nom de Bring them home now!) a été créé juste après les attaques perpétrées par le Hamas le 7 octobre 2023, au cours desquelles 1300 civils ont été assassinés, et des centaines ont été pris en otage. Le Forum est basé sur le bénévolat et concentre exclusivement son activité sur le retour des otages.
Le Forum offre aux familles des otages et des disparus un soutien médical, psychologique et émotionnel et des informations régulières sur l’avancée des libérations. Il comprend des membres des familles d’otages ou de disparus, mais également des milliers de sympathisants, partout dans le monde. Les dons adressés à l’association financent des initiatives diplomatiques, médicales et légales, ainsi que des campagnes destinées à sensibiliser le public et les politiques à la cause des otages, en Israël et au-delà.
L’association ne se réclame d’aucun mouvement politique.
Comme évoqué lors de notre assemblée générale annuelle il y a deux semaines, Kehilat Kedem a décidé de lancer au sein de ses membres une campagne d’appels aux dons, afin que nous puissions, collectivement, adresser un soutien à cette association d’aide aux victimes du terrorisme et à leurs familles.