Juifs du monde arabe : pourquoi sont-ils partis ? Introduction et premières parties

Après la Seconde Guerre Mondiale, les Juifs ont été nombreux à quitter le monde arabe. Lendemains de la Shoah, création de l’Etat d’Israël, période de la décolonisation, période des guerres israélo-arabes, montée des violences, essor des idéologies nationalistes arabes d’une part et du sionisme d’autre part … l’époque était complexe, multiforme. Les exils l’ont été aussi : leurs causes ont été différentes d’un pays à un autre et ils ont fait l’objet d’instrumentalisations nombreuses. En juin 2022, le Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme (mahJ) a consacré un important colloque à l’histoire de ces départs, volontaires ou forcés, en se proposant d’étudier et d’analyser les facteurs politiques, idéologiques, économiques et sociaux permettant d’expliquer les multiples exils des Juifs du monde arabe.

Introduction du colloque : ouverture par Paul Salmona, directeur du mahJ et introduction par Claire Marynower (IEP Grenoble-UGA / Institut universitaire de France) et Joseph Hirsch (mahJ)

conférence inaugurale du colloque, consacrée aux juifs du Maroc et de Lybie

  • Première partie : Du plateau de Gharian à la plaine de Sharon, une micro-histoire de l’aliyah des «Juifs troglodytes» de Libye, par Harvey Goldberg, université hébraïque de Jérusalem. Conférence en anglais.
  • Deuxième partie : Ceux qui ne sont pas partis. Pourquoi certains Juifs du Sud marocain sont-ils restés ? Par Aomar Boum, University of California Daniel Schroeter, University of Minnesota, Twin Cities. Conférence en anglais.
  • Conclusion par Claire Marynower 

première session du colloque, consacrée aux juifs d’Egypte et de syrie

  • Première partie : Regards syriens : le départ des Juifs raconté depuis la Syrie contemporaine. Faedah Totah, Virginia Commonwealth University (Communication en anglais)
  • Deuxième partie : Qu’est-ce qu’un monde qui se dépeuple ? Récits des Juifs d’Égypte. Michèle Baussant, Institut des sciences sociales du politique (CNRS)
  • Troisième partie : Juifs de Tunisie, pourquoi sont ils partis ? Les réponses d’Albert Memmi Joseph Hirsch, mahJ 

Illustration : Sergey Pesterev – Unsplash

 

Juifs d’Ukraine : un patrimoine culturel en péril

Rencontre du Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme, avec Galia Ackerman, Thomas Chopard et Lisa Vapné, animée par Stéphane Bou.

Depuis février 2022, l’invasion russe a mis en danger la totalité des populations ukrainiennes et de leurs patrimoines culturels respectifs. Plusieurs sites juifs emblématiques ont ainsi été mis en péril : Babi Yar à Kiev, Drobitsky Yar à Kharkiv, la synagogue de Marioupol, les cimetières d’Ouman et Hlukhiv…

S’il est trop tôt pour dresser une liste définitive des destructions, il est indéniable que le riche patrimoine des Juifs d’Ukraine est en danger.

Galia Ackerman, historienne spécialiste du monde post-soviétique, Thomas Chopard, spécialiste de l’histoire de l’Ukraine et de celle des populations juives d’Europe orientale et Lisa Vapné, docteure en sciences politiques et spécialiste de l’émigration et de la mémoire juive postsoviétique, répondent aux questions de Stéphane Bou, rédacteur en chef de la revue «K. Les Juifs, l’Europe, le XXIe siècle».

Illustration :  Tina HartungUnsplash

Qol Dodi

Extrait du Cantique des Cantiques, Qol Dodi (La voix de mon bien-aimé) présente le rapport entre D.ieu et Israël comme une relation d’amour passionnée. Nous chantons généralement ce passage lors de nos offices de Shabbat, juste après Mizmor LeDavid.

L’air le plus souvent adopté par Kehilat Kedem pour Qol Dodi

Quelques airs alternatifs pour Qol Dodi

Illustration : Mila Young – Unsplash

Parasha Vayetse : aller vers un ailleurs – par Gabriel Farhi

Jacob fuit la colère de son frère Esaü. Il s’arrête en chemin dans un lieu appelé Louz, où lui apparaît en rêve une échelle qui touche les cieux, et que parcourent des anges. Il aperçoit au sommet l’Eternel, qui lui promet de l’accompagner en exil. A son réveil, Jacob dresse une pierre et renomme le lieu Bethel.

Jacob parvient à Haran, chez son oncle Laban, où il rencontre sa cousine Rachel, près d’un puits (comme Eliezer, qui avait rencontré Rébecca près d’un puits; mais alors que Rébecca avait donné à boire à Eliezer, c’est Jacob qui fait rouler la pierre du puits pour permettre à Rachel de boire). Jacob accepte de travailler sept ans pour Laban afin d’obtenir la main de Rachel mais après la noce, il se rend compte qu’il a été trompé et qu’il a, sans le savoir, épousé la soeur aînée de Rachel, Léa. Au prix de sept années de labeur supplémentaires, il obtient également Rachel. Mais celle-ci demeure stérile, contrairement à Léa. Les deux femmes donnent chacune à Jacob l’une de leurs servantes comme concubine. Ce n’est qu’après la naissance de dix fils et d’une fille que Jacob a enfin un enfant de Rachel : Joseph. Décidant de rentrer en Canaan, Jacob doit encore échapper à Laban, à qui Rachel a dérobé des idoles.

Illustration :  Mohamad Babayan – Unsplash

Doura Europos : premières images de la Bible

Premières images de la Bible : les peintures de la synagogue de Doura Europos à la lumière du dialogue judéo-chrétien (Syrie, IIe-IIIe siècles).

Conférence de Sonia Fellous, CNRS-IRHT, dans le cadre du cycle Art et archéologie du judaïsme du Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme.

En 1932, la découverte des vestiges d’une synagogue (c. + 170 et 245-246) dans la ville de Doura Europos, dans l’actuelle Syrie, révèle au monde les premières représentations figuratives du récit biblique. Le riche programme iconographique qui couvre ses murs remet immédiatement en question l’idée communément admise jusque-là de l’inexistence d’un art juif, fondée sur l’interdit de la représentation formulé dans le troisième commandement de l’Exode (Ex. 20:4 ; Deut. 5:8). Cette découverte permet désormais d’ancrer les origines de l’art paléochrétien dans le répertoire traditionnel juif et de tracer les jalons d’une transmission iconographique juive dans le monde méditerranéen. Le choix et l’agencement des scènes bibliques semble enseigner ou proclamer la profession de foi juive et souligne l’attente eschatologique dans laquelle se trouvaient les juifs de l’Antiquité après la chute de Bar Kokhba et la destruction de Jérusalem (+135). Vingt-six panneaux narrant cinquante-neuf épisodes bibliques, dont le choix et la mise en scène restent encore énigmatiques, forment le programme iconographique le plus riche qui nous soit parvenu à ce jour dans un contexte juif. Ce programme ne prend tout son sens qu’à la lumière des thèmes iconographiques développés dans le baptistère chrétien découvert au même moment (c. +232). Dans cet édifice, plus modeste, le premier dédié au culte chrétien avant la conversion de Constantin, se trouvent pour la première fois représentés sur les murs les miracles de Jésus. La lecture comparée de ces deux programmes iconographiques semble restituer le contenu d’un débat idéologique entre juifs et disciples de Jésus exposé pour la première fois par l’iconographie. Un débat qui suscita la polémique entre juifs et chrétiens de l’Antiquité et restera central dans les préoccupations intellectuelles et religieuses des sociétés médiévales.

En partenariat avec le Centre allemand d’histoire de l’art (DFK Paris) et l’Ecole du Louvre. 

 

Mizmor LeDavid – Psaume 29

Mizmor LeDavid (Psaume 29) est un chant couramment entonné durant les offices de Shabbat. Il repose sur une structure particulièrement précise et significative : ainsi, par exemple, la voix de l’Eternel (Qol Adonaï) revient sept fois dans le poème et suit symboliquement un itinéraire du nord au sud, du Liban au désert du Cadès, mais également des hauteurs aux plaines. Le poème lui-même évoque d’abord l’Eternel, puis Sa création, et enfin le Peuple.

L’air le plus souvent utilisé au sein de Kehilat Kedem pour Mizmor LeDavid :

Quelques autres versions de Mizmor LeDavid

Illustration : Roy Abi Saad – Unsplash

Homosexualité féminine et Halakha

Si l’homosexualité masculine y est formellement proscrite, il n’y a pas trace, dans la Torah ni dans les écrits anciens, d’interdiction de l’homosexualité féminine : seules des sources rabbiniques tardives mentionnent cette interdiction. Il faut sans doute voir dans cette absence le fait d’un impensé, bien plus que d’une tolérance : pour les sources antiques, une sexualité féminine sans homme est tout simplement hors du champ des possibles et du conçu. Elle n’est donc pas interdite, puisque, dans l’esprit des législateurs, elle n’existe pas.

Conférence-débat avec Martine Gross (sociologue), Lise Gutmann (journaliste), Delphine Horvilleur (rabbin JEM), Liliane Vana (docteur en science des religions) et Sarah Weil (militante LGBT).

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Illustration : Ave Calvar – Unsplash

Parasha Toledot : difficile filiation – par Yann Boissiere

Longtemps infertile, Rébecca est enfin enceinte. Mais ses enfants, des jumeaux, se battent déjà en son sein. Il lui est annoncé qu’il en sera ainsi toute leur vie, et même au-delà, au travers des peuples qui descendront d’eux. Le premier à naître, Esaü, est un chasseur vigoureux, aimé par son père Isaac. Le second, Jacob, aime l’étude et rester sous la tente, auprès de sa mère. Un jour qu’Esaü revient de la chasse affamé, il aperçoit Jacob cuisant un plat de lentilles, et les échange contre le droit d’aînesse.

Une famine advient et Isaac doit migrer chez les Philistins. Il y renouvelle le pacte avec eux et s’installe à Beer Sheva. Esaü épouse des femmes du pays, ce qui déplaît à sa mère. Isaac, sentant que la mort approche, souhaite donner sa bénédiction à Esaü mais Jacob, sur les conseils de Rébecca, usurpe sa place. Apprenant cela, Esaü se promet de tuer son frère, qui doit fuir chez son oncle Laban, frère de Rébecca.

Illustration : Alexander Grey – Unsplash

Lekhou Neranena

Allons, chantons en l’honneur de l’Eternel ! Le Psaume 95 (94 dans la numérotation chrétienne) fait partie des « Psaumes royaux » : ceux qui présentent l’Eternel comme un souverain pour Son Peuple. Bien que l’auteur en soit inconnu, la tradition tend à l’attribuer à David.

Lekhou Neranena fait traditionnellement partie des chants d’ouverture des offices de Shabbat.

Quelques versions de Lekhou Neranena

Illustration : Scarlet EllisUnsplash

 

 

Qu’y a-t-il dans le Tanakh ? Par Yeshaya Dalsace

Tanakh (תנ״ך) signifie « כתובים – נביאים – תּוֹרָה» (Torah – Neviim – Ketouvim) et désigne l’ensemble des trois parties de la Bible hébraïque : la Loi (Torah), les Prophètes (Neviim) et les autres écrits (Ketouvim). Cet ensemble canonique correspond à la définition juive de la Bible, qui n’est pas identique à ce que les chrétiens nomment l’Ancien Testament. Dans cette intervention, le rabbin Dalsace revient sur ces notions et les précise.

Illustration : Mick Haupt – Unsplash