Mythes et histoires du livre de l’Exode – par Thomas Römer, du Collège de France – Huitième et dernière partie

Ces deux derniers cours achèvent le long cycle, commencé en 2013 et achevé en 2015, de conférences que Thomas Römer a consacré, au Collège de France, à l’étude du livre de l’Exode (Shemot), non d’un point de vue religieux ou théologique, mais en tant que document historique. Il aborde ici le Décalogue et en étudie la structure et les phases de rédaction.

Illustration : David Marcu – Unsplash

Parasha Terumah : le sens des chérubins

Dans la parasha Terumah, D.ieu décrit à Moïse comment les Enfants d’Israël doivent construire le sanctuaire grâce auquel Il résidera parmi eux. Les détails les plus minutieux du sanctuaire sont ainsi décrits, et notamment l’Arche d’Alliance, son couvercle orné de chérubins, l’autel, le chandelier et ainsi de suite. Dans ce commentaire, Jean Pisané, psychologue, livre une analyse de ce que cette parasha signifie en termes d’identité juive. Il se penche aussi longuement sur les chérubins : étranges créatures, et surtout exception à l’interdiction de représentation, par ailleurs formelle.

Photo : Birmingham Museums Trust – Unsplash

La pide : recette kasher d’origine turque

La pide se situe quelque part entre la pita et la pizza. Elle est originaire du bassin égéen mais on la trouve sous différentes formes dans tout le bassin méditerranéen oriental. Elle est consommée en général avec un mélange de légumes et de fromage frais ou de chèvre. Elle peut aussi être parfaitement végétarienne, si elle doit accompagner un plat de viande. En ce cas, ne pas ajouter de feta. La pide se prépare en trois parties : la pâte, la garniture et enfin la cuisson de l’ensemble. Le tout prend environ deux heures : ça n’est donc pas exactement un plat qu’on peut improviser sur le pouce. Mais il est assez délicieux pour qu’un tel effort en vaille la peine !

Ingrédients pour la pide (4 à 6 personnes)

Ingrédients pour la pâte :

  • Un verre d’eau tiède
  • Un sachet de levure boulangère
  • 2 cuillerées à soupe de sucre roux
  • 300g de farine
  • Sel
  • 3 cuillerées à soupe d’huile d’olive

Ingrédients pour la garniture :

  • 2 cuillerées à soupe d’huile d’olive
  • 1 oignon
  • Un peu d’ail
  • 6 à 8 champignons de Paris
  • 1 poivron rouge (frais quand c’est la saison, sinon en conserve, mariné)
  • 3 grosses poignées d’épinards frais
  • 1 petite boîte de tomates concassées
  • Une cuillerée à soupe de sucre roux
  • 200g de feta
  • Sel, poivre

Ingrédients pour la finition :

  • 1 œuf
  • Un peu d’huile d’olive
On peut se montrer créatif quand à la finition de la pide : il est par exemple possible d’ajouter quelques éclats de noix ou des amandes effilées.

Préparation de la pide

  • Dans un grand saladier, verser la levure et le sucre. Ajouter une cuillerée à soupe de farine. Bien mélanger le tout.
  • Ajouter progressivement l’eau tiède. Bien remuer pour obtenir un ensemble souple et homogène.
  • Laisser reposer 10 à 15 minutes.
  • Dans un autre saladier, mélanger la farine, le sel et l’huile d’olive pour la pâte. Utiliser une cuillère en bois pour bien répartir la pâte dans toute la farine. Une fois cela fait, verser la farine huilée dans le mélange d’eau, de sucre et de levure.
  • Malaxer, puis verser sur un plan de travail légèrement fariné et pétrir pendant 5 minutes environ. Si la pâte est trop collante, ajouter encore un peu de farine ou d’huile d’olive. La pâte obtenue doit être souple et douce.
  • Couvrir la pâte d’un torchon et laisser reposer une heure.
  • Préparer la garniture : dans une poêle, faire chauffer l’huile d’olive. Faire revenir l’oignon, coupé en petits morceaux fins, ainsi que les champignons, eux aussi coupés fin, et l’ail. Quand l’oignon et les champignons commencent à être bien dorés, ajouter les poivrons et les cuire deux ou trois minutes, puis les épinards. Cuire les épinards une ou deux minutes, pas plus. Pour finir, ajouter la tomate. Laisser l’ensemble cuire quelques instants, avant d’ajouter le sucre, puis de laisser cuire à feu doux pendant encore deux ou trois minutes.
  • Sortir la garniture du feu. Si besoin est, retirer l’eau excédentaire.
  • Quand la pâte a fini de reposer, préchauffer le four à 210°C (Thermostat 7).
  • Séparer la pâte en deux boules. Les disposer sur un plan de travail fariné. Ecraser les boules de pâte au rouleau à pâtisserie, jusqu’à obtenir de longs losanges. La pâte doit faire 3 millimètres d’épaisseur environ.
  • Pincer les bords des ovales, afin d’obtenir des bordures surélevées. Donner un coup de rouleau supplémentaire au centre de chaque ovale pour creuser davantage le milieu.
  • Disposer les ovales sur une plaque de papier sulfurisée : ce sont les bases de vos pides.
  • Finition : battre l’œuf, avec un peu d’huile. Badigeonner les deux pides avec le mélange.
  • Mettre au four pendant cinq minutes environ, afin commencer à durcir la pâte.
  • Sortir les pides.
  • Garnir les pides en y ajoutant la garniture de légumes.
  • Emietter la pita au sommet des garnitures de légumes. On peut surmonter l’ensemble d’herbes de Provence ou de romarin. Remettre au four pour 20 à 25 minutes.
  • Sortir du four, laisser refroidir quelques minutes, découper et servir avec une salade.

La musique dans la Bible – par Thomas Römer, du Collège de France

La musique existe partout dans le monde : on ne connait pas de civilisation qui n’ait au moins une forme de tradition musicale. La Bible ne fait bien entendu pas exception : la musique et le chant y jouent un rôle important, et on remarque que ce rôle est souvent dévolu aux femmes. Dans le monde biblique, la musique semble présente dans tous les aspects de la vie et il semble même qu’en une occasion au moins on lui attribue des fonctions thérapeutiques.

 

Illustration : Inés Castellano – Unsplash

Hachkivenou

Hachkivenou (Accorde-nous le repos) est la deuxième bénédiction suivant le Shema, pendant l’office de Maariv (office du soir). Si le texte est approprié à la fin de chaque jour, il revêt bien entendu une importance particulière et sonne d’une tonalité spécifique les soirs de Shabbat. D’ailleurs la version pour Shabbat est plus longue que celle pour les jours de semaine.

Quelques airs pour Hachkivenou :

Photo de Andalucía Andaluía sur Unsplash

Peuple élu, mais pas supérieur, par David Saada

Que signifie l’expression de «peuple élu» ? De nos jours, on tend, trop souvent, à la confondre avec un fantasme de supériorité, voire de suprématie. Rien n’est plus faux. De telles considérations relèvent, au mieux, d’une mauvaise compréhension de la notion juive de peuple élu, et, au pire, de la calomnie. Le plus souvent, elles proviennent de l’incapacité des tenants de cette idée à faire la différence entre différenciation et hiérarchisation. Mais alors, qu’est-ce qu’être un «peuple élu» implique précisément ? David Saada présente ici, en une dizaine de minutes, les tenants et aboutissants de cette idée fondamentale du judaïsme.

Illustration : Adam Kring – Unsplash

Mythes et histoires du livre de l’Exode – par Thomas Römer, du Collège de France – Septième partie

Dans cette avant-dernière partie des cours consacrés par Thomas Römer (chaire de milieux bibliques au Collège de France) à l’étude historique du livre de l’Exode (Shemot) et de sa rédaction, sont évoqués les passages essentiels de ce livre que sont l’arrivée du peuple élu au Sinaï et la réception des Commandements.

Illustration : Seif Amr – Unsplash

Appel commun ERA/EUPJ/Arzenu/IMPJ : Choose democracy!

(Texte original en anglais, traduction ci-dessous)

Version en anglais

Show your support by adding your name below.

We are Jews who care about Israel, whose identities are bound up with Israel.

We want Israel to flourish as a homeland for the Jewish people and a democratic state that seeks to “ensure complete equality of social and political rights to all its inhabitants.” – as stated in Israel’s Declaration of Independence.

Our community often finds itself defending Israel from external attacks. But now, more than ever before, the threat comes from within. We cannot be silent as Israel’s new government seeks to:

  • Undermine the rule of law and curtail human rights
  • Limit the freedom of the press
  • Remove legal protections for minorities including LGBTQ people, migrant workers, and asylum seekers
  • Claim the Jewish people have exclusive rights to all the Land of Israel and the West Bank
  • Prevent the viability of a future two state solution
  • Rescind the legal status of non-Orthodox conversions undertaken in Israel, meaning these conversions cannot be used to obtain Israeli citizenship.
  • Deny those who have a Jewish grandparent but are not ‘halachically Jewish’ refuge in Israel
  • Erode religious freedom, pluralism, and freedom of choice
  • Endanger women and place restrictions on women’s role in public life

We have a choice.

We either remain silent or stand in solidarity with those across Israel fighting for democracy.

We choose to stand on the side of Israelis protesting against an extremist government.

>>> SIGNER LA PETITION

Traduction française

Montrez votre soutien en signant cette pétition. 

Nous sommes Juifs et nous soutenons Israël, notre identité juive étant inextricablement liée à Israël. Nous souhaitons qu’Israël prospère, en tant que patrie du peuple juif et en tant qu’état démocratique, cherchant à assurer une égalité sociale et politique complète à tous ses habitants. Notre communauté se trouve souvent en situation de défendre Israël face à des attaques extérieures. Mais aujourd’hui, plus que jamais auparavant, le danger vient de l’intérieur. Nous ne pouvons demeurer silencieux, alors que le nouveau gouvernement israélien : 

  • Menace l’état de droit et met en péril le respect des droits humains;
  • Limite la liberté de la presse;
  • Réduit les protections juridiques sont bénéficient les minorités, notamment les minorités sexuelles, les travailleurs immigrés et les demandeurs d’asile;
  • Déclare que le peuple juif jouit de droits exclusifs sur toute la Terre d’Israël, y compris l’ensemble de la Judée-Samarie;
  • Empêche la mise en place d’une future solution à deux états viable;
  • Revient sur le statut des conversions juives non-orthodoxes réalisées en Israël, ce qui signifie que ces conversions ne peuvent pas justifier l’obtention d’une citoyenneté israélienne;
  • Refuse à ceux qui ont un grand-parent juif mais ne sont pas «halakhiquement juifs» un refuge en Israël;
  • Met en danger la liberté religieuse, le pluralisme et la liberté de choix;
  • Met en danger les femmes et prétend limiter leur rôle dans la vie publique.

Nous avons le choix. 

Nous pouvons rester silencieux. Ou nous pouvons nous déclarer solidaires de ceux qui, en Israël, se battent pour la démocratie. 

Nous choisissons de soutenir les Israéliens qui s’opposent à ce gouvernement extrémiste. 

>>> SIGNER LA PETITION

Photo de Taylor Brandon sur Unsplash

Mishpatim : la Torah est-elle morale ? Par Noémie Issan-Benchimol

La parasha Mishpatim peut être comprise comme une élaboration de la théophanie décrite durant Yitro. Dans Mishpatim, D.ieu énonce à Moïse des lois visant à réguler la vie sociale : y sont promulgués des principes relatifs au serviteur, à la veuve, à l’orphelin, au shabbat, à la shemitta, aux fêtes de pélerinage, et ainsi de suite. D.ieu promet que les sept nations qui occupent Canaan seront expulsée et encourage les Israélites à ne pas se m^ler à elles, ni adopter leurs coutumes. Moïse rapporte les paroles de l’Eternel aux Hébreux, qui acceptent ces lois. Puis Moïse remonte sur le Sinaï, et y demeure quarante jours.

La vision de la Halakha que Noémie Issan-Benchimol développe ici peut, à l’occasion, être critique quant à une lecture trop libérale de la Halakha; elle propose une tentative d’établissement d’un équilibre entre la Loi et la morale.

Photo de Seif Amr sur Unsplash

La Techouva, ou l’éternel retour, par le rabbin Philippe Haddad

On traduit généralement Techouva par «repentance». Mais il s’agit d’une traduction maladroite. Pour centrale qu’elle soit dans le judaïsme, cette notion, en effet, est bien plus complexe, et n’appelle pas nécessairement l’autoflagellation. Dans cette courte intervention, le rabbin Philippe Haddad présente l’idée de Techouva, et expose en quoi elle s’inscrit en faux, tant face au fatalisme grec classique qu’au mektoub musulman, et constitue l’une des originalités essentielles du judaïsme.

Illustration : Jamie Street – Unsplash