Recette : les Latkes

Hannukah approche ! Et qui dit Hannukah dit cuisine à l’huile, et notamment les Latkes. Petite histoire d’une grande recette…

Histoire des Latkes

Etymologiquement parlant, un latke, en yiddish, ça n’est jamais qu’une galette. Les latkes d’Hannukah sont l’un des grands classiques de la cuisine traditionnelle ashkénaze, et l’un des aliments inévitables en cette saison. Bien entendu à base de pommes de terre (ça n’est pas un plat d’Europe centrale pour rien), et bien entendu frits (Hannukah oblige), ils existent dans de nombreuses variantes. En réalité, le plat, qui est attesté depuis au moins le Moyen-Âge, n’a pas toujours utilisé des pommes de terre et peut être préparé à base de carottes ou de panais. D’autres versions étaient faites à base de ricotta ou de quark (un fromage allemand au lait écrémé) mais ces recettes pouvaient poser problème en termes de kasherout, et interdisaient en particulier la cuisson dans le schmaltz (la graisse de poulet ou d’oie, très usitée dans la cuisine ashkénaze) ; aussi, dès l’introduction de la pomme de terre en Europe, la recette à base de patates a-t-elle rapidement supplanté ses alternatives.

En hébreu moderne, on appelle les latkes לְבִיבָה (levivah, pluriel levivoth).

Recette des Latkès

Ingrédients pour 4/5 personnes

  • 3 œufs
  • 50g de farine
  • 4 à 6 grosses pommes de terre
  • 1 gros oignon
  • 1 grand verre d’huile de friture
  • Sel, poivre

Préparation

  • Eplucher les pommes de terre et l’oignon.
  • Râper les pommes de terre et l’oignon (vous pouvez aussi les passer ensemble au mixeur).
  • Mélanger les légumes râpés. Les saler, puis les laisser égoutter une dizaine de minutes dans une passoire. Presser pour évacuer l’eau excédentaire. Verser le mélange dans un saladier.
  • Ajouter la farine, les œufs, le poivre, éventuellement d’autres épices, selon votre goût. Malaxer pour obtenir une pâte homogène. Si l’ensemble reste trop humide, assécher avec davantage de farine ou un peu de fécule de pomme de terre.
  • Faire chauffer l’huile dans une sauteuse. Quand elle est bien chaude, abaisser à feu moyen.
  • Prélever de petites boules de mélange avec une cuillère (à café ou à soupe, selon que vous souhaitiez obtenir de grandes ou de petites galettes). Laisser frire chaque galette 4 à 5 minutes sur un côté, puis 1 à 2 minutes sur l’autre.
  • Quand une galette est cuite et bien dorée, la sortir de l’huile et la poser sur du papier absorbant, type Sopalin, pour la débarrasser des excès d’huile.
  • Quand toutes les galettes sont cuites, saler et servir.

Options et compléments

On sert souvent les Latkes avec une compote de pomme. Ce mélange sucré-salé est délicieux.

Vous pouvez, selon votre goût, faire varier la proportion oignon/pomme de terre. Pour que la recette se tienne, il vaut mieux garder au moins 50% de pommes de terre.

On peut préparer les Latkes avec d’autres légumes : carottes et courgettes, en particulier, s’y prêtent très bien. Attention en ce cas à bien faire dégorger les courgettes, car une pâte trop liquide ne se tiendra pas dans l’huile : il peut être utile, une fois les courgettes râpées, de les saler et de les laisser reposer une heure dans une passoire pour qu’elles rendent une partie de leur eau, avant de les presser.

Et parce que tout est meilleur avec une chanson…

‘Haye Sarah : un érotisme de la pudeur – par Mira Neshama, socio-anthropologue

La parasha ‘Haye Sarah (La vie de Sarah) nous présente la mort de Sarah, à l’âge de 127 ans. Abraham achète alors la grotte de Makhpela, qu’il consacre comme caveau familial. Il donne ensuite à son serviteur Eliezer l’ordre d’aller trouver une épouse pour son fils Isaac, dans sa famille restée à Haran. Eliézer fait la connaissance de Rébecca, près du puits de Haran. Rébecca se révèle non seulement généreuse, mais également fille de Bethuel, le neveu d’Abraham. La proposition de mariage est acceptée. Les jeunes mariés se rencontrent pour la première fois lors du retour d’Eliezer en Canaan et tombent amoureux. Abraham se remarie et a d’autres enfants mais il fait d’Isaac son unique héritier. Puis Abraham lui-même meurt, à l’âge de 175 ans. Il est enseveli par ses fils Isaac et Ismael.

Illustration : Katsiaryna Endruszkiewicz – Unsplash

Lekha Dodi

Lekha dodi (לכה דודי) est un cantique chanté le vendredi soir, afin d’acceuillir le shabbat, présenté comme une fiancée qu’on attend et qui vient enfin. Il fait écho à Qol Dodi, en présentant, ici encore, le rapport entre Israël et le Transcendant comme une relation amoureuse. Relativement récent en comparaison des autres textes liturgiques (il a été composé au XVIème siècle par Salomon Alkabetz, dont on retrouve d’ailleurs le nom en acrostiche des huit premières strophes), ce poème a rapidement connu un succès extraordinaire, dans toutes les parties du monde juif.

Version de Lekha Dodi couramment chantée lors des offices de Kehilat Kedem

Quelques autres versions de Lekha Dodi (attention : il y en a vraiment beaucoup, et dans tous les genres) :

 

Illustration : Alla Biriuchkova – Unsplash

Avraham Avinu – chant ladino

Avraham Avinu (également appelé Kuando el rei Nimrod) est un chant traditionnel en ladino, et l’un des grands classiques du répertoire musical séfarade. Il ne semble cependant pas dater du Moyen-Âge, mais avoir été composé plus tard, au sein des communautés séfarades exilées d’Espagne et vivant au Maghreb et dans l’Empire Ottoman. La chanson a été plusieurs fois remaniée au fil du temps; la version que nous connaissons aujourd’hui a été composée à Tangers par un musicien anonyme entre 1880 et 1890.

Paroles d’Avraham Avinu

Kuando el rei Nimrod al kampo salia
mirava en el sielo i en la estreyeria
vido una lus santa en la juderia
Ke avia de naser Avraham Avinu.

Avraham Avinu, Padre kerido
Padre bendicho, lus de Israel.

Luego a las komadres enkomendava
Ke toda mujer ke prenyada kedara
si paria un ijo, al punto la matara
Ke avia de naser Avraham Avinu.

La mujer de Terah kedo prenyada
i de dia en dia el le preguntava (or demandava)
«¿De ke teneix la kara tan demudada?»
Eya ya savia el bien ke tenia.

En fin de mueve mezes parir keria
iva caminando por kampos i vinyas,
a su marido tal ni le descubria
topo una meara, ayi lo pariria

En akella ora el nasido avlava:
«Anda vos, la mi madre, de la meara,
yo ya topo kien m’alechara,
Malah de sielo me acompanyara
porke so criado del Dio bendicho.»

En fin de veinte dias lo fue a visitar,
lo vido d’enfrente, mansevo saltar,
mirando al cielo y bien atinar,
para conoser el Dio de la verdad.

«Madre, la mi madre, ke buscaix aqui?
Un ijo presiado pari yo aki.
Vine a buscarlo, si se topa aqui,
si esta bivo me konsolare yo.»

«Madre, la mi madre, ke avlaix?
Un ijo presiado, komo lo dexaix?
A fin de veinte dias, como lo vizitaix?
¡Yo so vuestro ijo presiado!»

Mirad la mi madre, que el Dío es uno,
él crio los cielos uno per uno.
Dizedle a Nimrod que perdio su tino
porke no quiere creer en el Verdadero.

Lo alcanzó a saver el rey Nimrod esto,
«¡dixo que lo traigan aina y presto
antes que desreinen a todo el resto
y dexen a mi ya crean en el Verdadero!»

Ya me lo truxeron con grande albon
y el travó de la silla un buen travon.
«¿Di, raxa—por que te tienes tu por Dío?
¿Por que no quieres creer en el Verdadero?»

«¡Acendiendo un horno, bien acendido,
echadlo presto qu’es entendido!
Llevadlo con trabucos, qu’es agudo,
si d’aqui el Dío lo escapa, es el Verdadero.»

Echandolo al horno, iva caminando,
con los malakhim iva paseando,
y todos los lenyos fruto ivan dando;
d’aqui conocemos al Dío verdadero.

Grande zekhut tiene el senyor Avraham,
que por él conocemos el Dío de la verdad.
Grande zekhut tiene el senyor parido,
que afirma la mitsvá de Avraham Avinu.

Saludemos agora al senyor parido,
que le sea besiman-tov este nacido,
qu’Eliahu ha-Navi mos sea aparecido,
y daremos loores al Verdadero.

Saludemos agora al compadre [sandak] y tambien al mohel
que por su Zekhut mos venga
el Goel y Rahma a todo Yisrael,
cierto loaremos al Verdadero.

Quelques interprétations d’Avraham Avinu

Illustration : Claudette Bleijenberg – Unsplash

Comprendre la relation entre le judaïsme et Jérusalem

Si je t’oublie, Jérusalem…, chantent les Psaumes. Si le lien spécifique qui unit le judaïsme à la ville de Jérusalem est indéniable, il est complexe, multiple, et même parfois contradictoire. Dans cette courte présentation, le rabbin Philippe Haddad expose les points essentiels de la relation si particulière que les Juifs entretiennent avec la ville, tant d’un point de vue historique que d’un point de vue culturel ou liturgique.

Illustration : Sander CrombachUnsplash

Ma Tovou

מה טובו אוהליך יעקב, משכנותיך ישראל : «Qu’elles sont belles tes tentes, Jacob, tes demeures, Israël» (Ma tovou ohalé’ha Ya’akov, mishkenoté’ha Israël) est un verset biblique (Nombres 24:5) que l’on chante généralement à l’entrée dans la synagogue ou au tout début d’un office. Il s’agit de la malédiction ratée de Balaam qui, tentant de maudire le Peuple, ne parvient finalement qu’à le bénir. On ajoute au verset des Nombres un second verset, issu des Psaumes : «Et moi, dans la grandeur de Ta bonté, je viendrai à Ta maison, je me prosternerai vers ton sanctuaire saint et je serai dans Ta crainte» (Ps 5:8).

Dans nos offices, nous adoptons généralement l’air composé pour Ma Tovou par Louis Lewandowski mais il en existe bien entendu de nombreux autres, dont un composé par Jacques Offenbach.

Air habituel pour Ma Tovou au sein de Kehilat Kedem

Quelques airs alternatifs pour Ma Tovou

Illustration : Marvin Meyer – Unsplash

Parasha Lekh Lekha : un cheminement spirituel – par le rabbin Philippe Haddad

La parasha Lekh Lekha marque, dans la Bible, le début de l’histoire singulière d’Israël. D.ieu appelle abram et lui ordonne de quitter sa famille et sa patrie d’origine pour se mettre en route vers Canaan. Il lui promet une grande descendance et qu’il sera une bénédiction pour l’ensemble de l’humanité. Abram obéit et quitte Haran, accompagné de sa femme Saraï et de son neveu Loth. Etablissant son campement aux térébinthes de Mamré, Abram y reçoit l’augure que le pays sera possédé par sa descendance. Une famine le pousse cependant à quitter le pays et il va s’installer en Egypte, où Saraï, qui se présente comme sa soeur, est remarquée pour sa beauté et enlevée pour être intégrée au harem de Pharaon. Grâce à elle, Abram est couvert de dons par le souverain mais D.ieu inflige de fortes plaies à Pharaon et aux siens. Comprenant le subterfuge, le roi d’Egypte reproche à Abram de n’avoir pas révélé qu’il était l’époux de Saraï et le fait conduire hors du pays avec tous ses biens. Loth quitte ensuite la tribu pour s’installer à Sodome; les souverains de la région, vassaux du roi d’Elam, se révoltent contre leur maître et sont vaincus par Elam et ses alliés. Loth fait partie du butin de guerre et Abram, à la tête d’une troupe de 318 hommes armés, part combattre les rois ennemis pour le libérer. Au retour des combats, il prélève une dîme pour Melkhisedek, prêtre du D.ieu Suprême, et restitue le reste du butin à ses propriétaires d’origine. Saraï, qui n’a toujours pas d’enfant, donne à Abram sa servante Hagar, avec laquelle il conçoit Ismaël. Abram a 99 ans quand, enfin, D.ieu se révèle une nouvelle fois à lui, le renomme Abraham, lui ordonne de se circoncire et annonce que son épouse, renommée Sarah, va lui donner un fils.

 

Illustration : Rita – Unsplash

Yedid Nefesh

Yedid Nefesh (ידיד נפש : amant de l’âme) est un poème liturgique, composé au XVIème siècle par Elazar Azikri, l’auteur du Sefer Haredim. Chaque verset du poème commence par l’une des lettres du Nom divin, et le thème général de l’œuvre est l’amour ressenti pour le Créateur. Nous chantons Yedid Nefesh lors de nos offices.

L’air que nous adoptons généralement pour Yedid Nefesh est celui-ci :

Quelques autres versions de Yedid Nefesh :

 

 

 

Illustration : Marek Piwnicki – Unsplash

Ann-Gaëlle Attias, sixième femme rabbin en France

Ann-Gaëlle Attias vient de recevoir l’ordination rabbinique à l’université de Potsdam. Rejoignant Pauline Bebe, Delphine Horvilleur, Floriane Chinsky, Daniela Touati et Iris Ferreira, elle devient la sixième femme rabbin en France. Elle officiera auprès de la communauté libérale de Toulouse, où elle était déjà présente comme stagiaire rabbinique ces dernières années.

Pour en savoir plus, voir ces articles qui lui sont consacrés :

Parasha Noah : détruire l’humanité pour sauver le monde ? Par Floriane Chinsky

L’idée d’une nécessite de détruire ou, à tout le moins, de limiter brutalement l’humanité dans son existence-même, et ce afin de sauver la Terre de nos déprédations, est devenue commune dans nos sociétés actuelles. Mais elle n’est peut-être pas si récente que cela : après tout, c’est, à bien des égards, la démarche que l’on peut attribuer à l’Eternel dans la parasha Noah.

Illustration : Jasper van der Meij – Unsplash