Vayishla’h ou les angoisses de Jacob – par Jean-Pierre Winter, psychanalyste

Dans la parasha Vayishla’h, Jacob, de retour de son séjour chez Laban, envoie des messagers auprès de son frère Esaü pour sonder ses intentions ; ils reviennent en lui annonçant que celui-ci vient à sa rencontre à la tête de 400 hommes. Pensant que son frère vient le tuer, Jacob sépare ses biens et sa famille en deux camps, afin qu’en cas d’affrontement, au moins une partie survive. Il prie D.ieu de lui venir en aide et envoie des présents à Esaü.

La nuit venue, il rencontre « un homme », avec lequel il lutte jusqu’au matin et qui le blesse, avant de lui annoncer que son nom sera désormais Israël, car il a lutté avec D.ieu et avec les hommes.

La rencontre avec Esaü se passe mieux que Jacob ne l’avait anticipé : les deux frères se réconcilient, et chacun s’installe dans un territoire distinct.

A Sichem, où Jacob dresse son camp, sa fille Dinah est enlevée par le prince de la ville. Siméon et Lévi persuadent les Sichémites de se circoncire pour que le mariage soit scellé. Profitant des jours de douleur consécutifs à une telle opération, ils entrent dans la ville et en massacrent la population, à la grande fureur de leur père.

Jacob retourne à Bethel, où il eut jadis le songe de l’échelle, et il y érige un sanctuaire. D.ieu se manifeste à lui et lui confirme son nouveau statut d’Israël. Peu après, Rachel meurt en donnant naissance à son second fils, Benjamin. Isaac meurt également ; Jacob et Esaü se retrouvent une fois encore pour ensevelir leur père à Hébron.

Illustration : Aliaksei LepikUnsplash

Parasha Vayera : quand Abraham voit – par Delphine Horvilleur

Dans la parasha Vayera, Abraham, qui vient de se circoncire, reçoit la visite de trois hommes (ou trois anges) : l’un d’eux lui annonce la naissance prochaine de son fils Isaac, les deux autres sont là pour détruire les villes de Sodome et Gomorrhe. Abraham tente d’empêcher la catastrophe et plaide pour que l’Eternel épargne les deux cités. D.ieu accepte, à condition qu’il parvienne à y trouver dix justes mais seul Loth répond à ce critère. Loth est d’ailleurs le seul à accueillir les deux anges avec hospitalité, malgré l’opposition des hommes de Sodome. Les anges permettent à Loth et à sa famille de quitter la ville avant qu’un déluge de soufre et de feu ne s’abatte sur elle. La femme de Loth, qui s’est retournée pour voir le spectacle, est changée en statue de sel. Loth et ses filles se réfugient à Sohar, dans une caverne. Les filles de Loth l’y saoulent et ont de lui deux enfants : Ammon et Moab.

Abraham va s’installer chez les Philistins, où le roi Abimelek, à l’instar de Pharaon autrefois, convoite un temps Sarah.

Isaac naît et Sarah obtient le renvoi d’Hagar et de son fils Ismaël, qui sont sur le point de mourir dans le désert, quand D.ieu leur dévoile une source d’eau. Ismaël s’installe dans le désert de Paran.

D.ieu ordonne ensuite à Abraham de « faire monter à Lui » Isaac. Abraham obéit et lie son fils sur l’autel de sacrifice; mais alors qu’il est sur le point de le tuer, un ange arrête son geste.

Illustration : Bacila Vlad – Unsplash

Paracha Lekh Lekha : Quand la vision devient bénédiction – par le rabbin Yann Boissière

La parasha Lekh Lekha marque, dans la Bible, le début de l’histoire singulière d’Israël. D.ieu appelle abram et lui ordonne de quitter sa famille et sa patrie d’origine pour se mettre en route vers Canaan. Il lui promet une grande descendance et qu’il sera une bénédiction pour l’ensemble de l’humanité. Abram obéit et quitte Haran, accompagné de sa femme Saraï et de son neveu Loth. Etablissant son campement aux térébinthes de Mamré, Abram y reçoit l’augure que le pays sera possédé par sa descendance. Une famine le pousse cependant à quitter le pays et il va s’installer en Egypte, où Saraï, qui se présente comme sa soeur, est remarquée pour sa beauté et enlevée pour être intégrée au harem de Pharaon. Grâce à elle, Abram est couvert de dons par le souverain mais D.ieu inflige de fortes plaies à Pharaon et aux siens. Comprenant le subterfuge, le roi d’Egypte reproche à Abram de n’avoir pas révélé qu’il était l’époux de Saraï et le fait conduire hors du pays avec tous ses biens. Loth quitte ensuite la tribu pour s’installer à Sodome; les souverains de la région, vassaux du roi d’Elam, se révoltent contre leur maître et sont vaincus par Elam et ses alliés. Loth fait partie du butin de guerre et Abram, à la tête d’une troupe de 318 hommes armés, part combattre les rois ennemis pour le libérer. Au retour des combats, il prélève une dîme pour Melkhisedek, prêtre du D.ieu Suprême, et restitue le reste du butin à ses propriétaires d’origine. Saraï, qui n’a toujours pas d’enfant, donne à Abram sa servante Hagar, avec laquelle il conçoit Ismaël. Abram a 99 ans quand, enfin, D.ieu se révèle une nouvelle fois à lui, le renomme Abraham, lui ordonne de se circoncire et annonce que son épouse, renommée Sarah, va lui donner un fils.

 

Photo de Rubén Bagüés sur Unsplash

Parasha Noah : cessons d’être des voleurs – par le rabbin Floriane Chinsky

Dans la parasha Noah, nous voyons les premières générations de l’humanité, s’égarant moralement et spirituellement, corrompant les animaux, emplissant la terre de brutalité et de perversion. D.ieu décide d’effacer toute vie par un déluge mais charge Noah de construire une arche, afin de repeupler la terre d’humains et d’animaux après quarante jours et quarante nuits.

Après la fin des pluies, Noah et sa famille sortent de l’arche et D.ieu contracte avec eux une première alliance, leur promettant de ne plus chercher à détruire l’humanité dans soin ensemble et plaçant l’arc-en-ciel dans les cieux comme signe de cet engagement. Noah ayant bu du vin, son fils ‘Ham découvre sa nudité et est maudit, ainsi que son fils Canaan. Les enfants de Noah engendrent toutes les nations du monde.

Quelques générations plus tard, les humains se réunissent pour construire une tour pouvant s’élever jusqu’au ciel, mais D.ieu provoque la confusion des langages.

Photo de Elias Null sur Unsplash

L’une des fondatrices de Women Wage Peace otage à Gaza

Vivian Silver, qui fait partie des membres fondatrices de Women Wage Peace, est actuellement sans doute retenue comme otage à Gaza.

Ci-dessous : le communiqué (en anglais) de Women Wage Peace.

The broad and lingering smile, the determined voice and deep laugh, the clarity of purpose – even if you’ve only seen our beloved Vivian Silver at a distance, you surely know who she is and that she has devoted her life to co-existence and women’s empowerment. Speaking to the broadcaster Al Jazeera in Oct 2017 during our Journey to Peace, Vivian said, “We must reach a political agreement. We must change the paradigm that we’ve been taught for seven decades now, where we’ve been told that only war will bring peace. We don’t believe that anymore. It’s been proven that it’s not true.”

Vivian emigrated to Israel from Canada as a young woman 50 years ago. She quickly became a cornerstone of our movement after retiring as Executive Director of the Negev Institute for Strategies of Peace and Development (NISPED) and as Co-Director, with Amal Elsana Alh’jooj, of the Arab Jewish Center for Empowerment, Equality, and Cooperation (AJEEC). We know from the last WhatsApp message she was able to send this past Saturday morning, Oct. 7, 2023, that Hamas militants had entered her home in Kibbutz Be’eri on the Gaza border and that she was hiding in her safe room behind a door.

We are also deeply concerned about Ditza Heiman, 84, from Kibbutz Nir Oz, who repeatedly called for help and no one answered. Ditza is the mother of long time WWP member Neta Heiman-Mina.

Like Vivian and Ditza there are dozens of women, men, girls and boys, babies and elders. We call on all those who can act and impact this dire situation: keep Vivian, Ditza, and all other hostages safe and return them home now!

Listen to Vivian Silver talking about Women, Peace and Security, at the ALLMEP annual conference May 31, 2022.

Parasha Berechit : Adam, Eve, qui est arrivé la première ? par le rabbin Floriane Chinsky

La parasha Berechit ouvre la Torah par la création du monde. D.ieu ordonne la création du monde et des créatures qui le peuplent en six jours. Le sixième jour, il crée un couple d’êtres humains et parachève l’oeuvre par l’instauration du shabbat. L’être humain est installé en Eden, où il reçoit une seule consigne : ne pas toucher aux fruits de l’arbre de la science du bien et du mal. Après une discussion avec le Serpent, Isha y goûte cependant et partage le fruit avec son époux. Expulsée d’Eden, l’humanité fait l’expérience de la souffrance. Du couple originel naissent deux fils : Qayn le cultivateur et Hevel l’éleveur. Lors du premier rituel religieux exécuté par les deux frères, l’offrande de Qayn n’est pas agréée, tandis que celle d’Hevel l’est. D.ieu invite Qayn à s’améliorer, mais au lieu de cela il tue son cadet et cherche à dissimuler son crime. Il est condamné à l’errance et engendre une descendance, jusqu’à Lemekh. Le couple originel a d’autres enfants, dont Seth, dont la descendance peuple la terre, bien que chaque génération, un peu plus éloignée d’Eden que la précédente, se trouve également un peu plus dégénérée. D.ieu s’afflige de Sa création et se décide à la détruire. Seul Noé trouve grâce à Ses yeux.

Photo de Molly Blackbird sur Unsplash

Am Israel Hai

La guerre, une fois encore, frappe Israël.

Nous voyons les images, et elles sont terribles. A l’instant où j’écris ces lignes, le décompte macabre se monte à plus de 700 morts. Des civils pour leur très grande majorité. Des personnes massacrées non parce qu’elles représentaient une quelconque menace, ni protégeaient un objectif militaire, mais uniquement parce qu’elles étaient là et qu’elles étaient Israéliennes.

Si ces actes abjects ont fait l’objet de condamnations, partagées par une très grande partie de la communauté internationale, il s’est pourtant trouvé, en France ou ailleurs, certains pour minimiser les faits, laisser entendre qu’« ils l’ont bien cherché«  ou même s’en réjouir. Ceux qui, d’une manière ou d’une autre, justifient ou relativisent de tels actes estiment donc qu’il est loisible, pour qui s’aligne avec leurs convictions, de tuer des civils, de mitrailler des personnes âgées, de disloquer des enfants à la roquette, d’assassiner des ambulanciers, des pompiers, des infirmières. Ce n’est pas une simple prise de position : si les mots ont un sens, il s’agit de crimes de guerre, et les justifier revient à en faire l’apologie.

Dans le cadre de cette nouvelle guerre, la victoire militaire d’Israël ne fait guère de doute à terme, au regard des forces effectives en présence. Mais on ignore encore quel sera le prix de cette victoire. Combien de sang versé, combien de larmes, combien de familles brisées, de part et d’autre des lignes ? Combien d’enfants qui grandiront dans le ressentiment et la haine ?

Face au cycle sans cesse renouvelé de la violence, face au mal et à la cruauté manifestes dont nous sommes les témoins ici, il est difficile de ne pas céder à la colère, à la peur ou au désespoir. Il n’est pourtant pas dit que la noirceur triomphe. C’est alors qu’il vivait dans la clandestinité, après l’arrestation et la déportation de toute sa famille, que Jules Isaac a commencé la rédaction de Jésus et Israël, ouvrage lumineux de réconciliation et de compréhension mutuelle entre judaïsme et christianisme. Que cet homme, qui venait de perdre tous les siens, ait été capable d’une telle chose, plutôt que de céder à la haine, est à mon sens admirable, et la marque d’un authentique tzadik. En ces heures de choc, de larmes et de sang, je souhaite que son exemple nous inspire. Ce que nous pouvons faire de là où nous nous trouvons est mineur. C’est une goutte d’eau. Mais les océans ne sont composés que de gouttes d’eau.

Nous pouvons œuvrer pour la paix à notre niveau, humblement et dans la fidélité à nos principes. Principes qui, dans l’immédiat, nous appellent auprès des nôtres. Demain lundi 9 octobre, à 18h00, rendez-vous, à l’appel du CRIF, Place de la Comédie pour une manifestation statique en faveur d’Israël et une dénonciation des actes terroristes du Hamas. Pour ceux qui sont à Paris, une manifestation similaire se déroulera à partir de 18h30, Place d’Israël, dans le 17ème arrondissement.

Lors de notre office de vendredi prochain, nous rappellerons les noms des victimes. Plusieurs dizaines de ces noms ont déjà été publiés par la presse israélienne. D’autres suivront très certainement, hélas. Nous n’aurons pas une liste complète, bien entendu, mais peu importe : nous rappellerons ceux que nous pourrons rappeler. Si vous avez des amis ou des proches parmi les victimes, n’hésitez pas à me les signaler pour les ajouter à la liste.

Am Israel Haï ! 

Julien

 

Communiqué de l’EUPJ (en anglais)

The European Union for Progressive Judaism stands in solidarity with the residents of Israel who are under attack from Hamas. We call on all European governments to clearly condemn this attack on civilians and support the right of Israel’s government to defend its citizens and borders.

Our thoughts and prayers turn in particular to the members of our sister movement The Israel Movement for Reform and Progressive Judaism (IMPJ). Instead of being able to rejoice in Simchat Torah celebrations at one of 16 public, egalitarian Hakkafot (Torah processions) planned across the country, our movement had to turn its focus on supporting its members. We share their deep concerns, especially for the welfare of the members of the IMPJ congregation Sha’ar Hanegev, which includes several of the Kibbutzim under active attack.
What can you do?

  • Reach out to your twin congregations in Israel to let them know that you are thinking of them
  • Sign-up to our emergency WhatsApp group to get updates about upcoming webinars with the IMPJ: from your phone or WhatsApp-enabled device, click here: https://chat.whatsapp.com/Cx7UoFfxgay6l21fgaUsPQ
  • In addition to donating funds through your local fundraising efforts, consider donating directly to the IMPJ via https://reform.org.il/en/friends-of-impj/.

As we ask for God’s blessing for the safety of all civilians in Israel and for the soldiers of the Israel Defence Forces, we pray that God’s shelter of peace shall be spread over the land of Israel.

************
Rabbi Lea Mühlstein
Chair of the European Union for Progressive Judaism

Communiqué de JeM

Chers amis,
La guerre de nouveau, en ce jour saint de Sim’hat Torah. Pour assassiner et détruire.

Condamner bien sûr, dire l’horreur et la douleur de voir une nouvelle fois Israël compter autant de morts et de blessés.

Affirmer notre unité, notre solidarité, et aider. Penser à toutes ces familles extraites de chez elles comme otages.

Membres de Judaïsme En Mouvement au cœur de la communauté juive française, nous devons tous agir.

Ci-dessous vous trouverez un lien par lequel faire des dons qui seront affectés à des organisations humanitaires ou sanitaires en Israël.

Pour toutes autres initiatives, merci de nous contacter.
Am Israel Hai.

Le Conseil d’Administration de JEM

Faire un don

Les Kuki : une communauté juive menacée au Nord-Est de l’Inde

Au Manipur, Etat de l’Inde frontalier avec la Birmanie, une communauté juive comprenant plusieurs milliers de personnes appartenant à la tribu des Kuki est aujourd’hui prise au milieu de violences inter-ethniques qui sévissent depuis plusieurs mois dans la région.

Synagogue kuki, Kangpokpi, Manipur 2023 (Crédits : Sarah Combe)
Synagogue kuki, Kangpokpi, Manipur 2023 (Crédits : Sarah Combe)

Qui sont les Kuki ?

Les Kuki constituent un groupe tribal parlant une langue tibéto-birmane qui réside de part et d’autre des frontières entre l’Inde, la Birmanie et le Bangladesh. Parmi ce groupe, qui a été converti au christianisme introduit par des missionnaires protestants à la fin du XIXe siècle, des revendications d’une origine israélite émergent à partir des années 1950. Les Kuki convertis tissent des liens entre des récits bibliques et leur littérature orale et établissent
des parallèles entre des pratiques rituelles décrites dans l’Ancien Testament et celles qu’ils observaient avant leur conversion au christianisme. Persuadés d’être les descendants de Menashe, une tribu perdue d’Israël, certains Kuki se mettent à observer shabbat et à célébrer les fêtes juives à partir des années 1970. Ils entrent également en contact avec d’autres communautés juives en Inde et en Israël.

Synagogue kuki, Kangpokpi, Manipur 2023 (Crédits : Sarah Combe)

Une tribu pratiquant le judaïsme entre Inde et Israël

En 1975, le rabbin israélien Eliyahu Avichail fonde une organisation nommée Amishav (« notre peuple » en hébreu) qui se donne pour mission de retrouver les descendants des tribus perdues d’Israël. Il se rend plusieurs fois en Asie pour rencontrer des communautés juives « perdues » dont il accueille par la suite des représentants en Israël. C’est ainsi qu’en 1981, deux hommes appartenant à des groupes tribaux du nord-est de l’Inde (les Kuki et les Mizo) sont invités à séjourner en Israël pour approfondir leurs connaissances du judaïsme dans des centres d’études de la Torah et du Talmud (yeshivot) et diffuser ensuite ce savoir auprès de leurs communautés respectives en Inde.

 Cours d'hébreu dispensé au Rav Eliyahu Avichail Memorial Torah & Hebrew Learning Center (Churachandpur, Manipur, 2023)
Cours d’hébreu dispensé au Rav Eliyahu Avichail Memorial Torah & Hebrew Learning Center (Churachandpur, Manipur, 2023)

Depuis la fin des années 1980, près de 5000 Kuki et Mizo qui s’autodésignent par l’expression « Bnei Menashe » (les « descendants de Menashe »), se sont installés en Israël avec l’aide d’ONG dont la mission est de faciliter l’aliyah de juifs « perdus » disséminés à travers le monde. En Inde, environ le même nombre de Bnei Menashe attendent avec impatience de les rejoindre. Au Manipur comme au Mizoram, ils pratiquent le judaïsme orthodoxe dans leurs synagogues et certains d’entre eux apprennent l’hébreu.

Des synagogues brûlées et des milliers de personnes déplacées

Mais au Manipur, l’existence de cette communauté juive est aujourd’hui menacée. A la suite d’une manifestation organisée en mai dernier par les populations tribales de la région, des violences interethniques ont éclaté entre les Kuki et les Meitei, groupe majoritaire numériquement et dominant politiquement au Manipur. Des villages entiers ont été brûlés et de nombreux lieux de culte – églises et synagogues – n’ont pas été épargnés. Sajal, village kuki de 350 habitants dont la majorité pratiquent le judaïsme, a ainsi été entièrement rasé. La synagogue et la Torah de la communauté ont été réduites en cendres. Les villageois ont été contraints de fuir dans la jungle avant de trouver refuge dans un camp militaire.

Synagogue de Sajal, village kuki qui a depuis été brûlé (Manipur, janvier 2023, Crédits : Sarah Combe)

Depuis le début du conflit, de nombreuses personnes ont été tuées, mutilées, ou violées, et on compte actuellement près de 60.000 personnes déplacées. Certaines ont trouvé refuge dans des camps sous protection militaire, d’autres ont fui dans les Etats voisins. Plus de 10.000 Kuki ont trouvé refuge au Mizoram, Etat dominé par l’ethnie des Mizo qui accueille également de nombreux réfugiés politiques des tribus Chin et Kuki fuyant les violences exercées à leur encontre en Birmanie et au Bangladesh. Des Mizo pratiquant le judaïsme ont ainsi accueilli de nombreux Kuki ces derniers mois.
Au Manipur comme au Mizoram, ces personnes déplacées vivent dans des conditions très précaires, et ont besoin d’une aide d’urgence, incluant en particulier des distributions de nourriture et des soins médicaux. Si vous souhaitez agir, vous pouvez adresser vos dons à Degel Menashe, une ONG israélienne fondée par des Kuki juifs en 2019, qui vient en aide aux familles kuki du Manipur touchées par les violences interethniques.

Mayan Kahn

>> LE SITE DE DEGEL MENASHE