Yom Hashoah 5783 : lecture des noms

Au cours d’une lecture publique ininterrompue de 24 heures, les noms de chaque homme, femme et enfant juifs déportés de France sont prononcés un à un. Cette année sont lus les noms des Juifs de France déportés par les convois 74 à 85,puis la liste des Juifs morts dans les camps d’internement en France, la liste des Juifs exécutés comme résistants, comme otages ou exécutés sommairement (listes 90 et 91) et les Juifs déportés par les convois 1 à 21.

Sous l’égide de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, Judaisme en Mouvement contribue, en partenariat l’association des Fils et filles des déportés Juifs de France (FFDJF), le Consistoire de Paris et le Consistoire de France, à l’organisation de la lecture en distanciel. Cette lecture aura lieu dans la nuit du 17 au 18 avril, entre 0h55 et 06h12, et concerneral es listes 90 et 91 et les convois 1 à 4. 

Renseignements et inscription pour participer à la lecture des noms: yomhashoah@judaismeenmouvement.org

 

Parasha Shemini : du magique au symbolique, une sainteté qui tue – par le rabbin Yeshaya Dalsace

Une fois terminée l’initiation d’Aaron et de ses fils, le Mishkan est inauguré. Aaron bénit le peuple et un feu céleste embrase les offrandes. Nadav et Abihou, deux des fils d’Aaron, décident alors d’exécuter une offrande non prescrite; un feu divin les dévore alors mais les kohanim se vient interdire de marquer le deuil. D.ieu interdit ensuite aux prêtres d’officier en état d’ivresse et leur ordonne de consommer certaines chairs animales issues des offrandes. Il prescrit ensuite la consommation de viande pure pour tous les Israélites, en énumère les signes et les espèces et établit les lois d’impureté liées aux charognes.

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La mezouza : écrire sur les murs, par Julien Darmon

Obéissance à un commandement mais également coutume, et bien souvent objet de superstition, la mezouza est l’une des pratiques juives que même les familles les plus éloignées de la religion rechignent à abandonner. D’où vient cette pratique ? Que signifie-t-elle ? Julien Darmon revient ici sur la mezouza et ses multiples significations.

Illustration : cottonbro studio

Had Gadia

Had Gadia (חַד גַדְיָא, «Un agneau») est le chant final de la fête de Pessah. Chanson à récapitulation prenant l’apparence d’une sorte de comptine enfantine, elle véhicule en réalité un symbolisme biblique profond : on considère en effet souvent qu’elle représente le mythe des quatre empires et illustre l’idée d’une histoire au cours de laquelle s’écroulent progressivement nations et royaumes, progressivement remplacés par d’autres, mais où, au final, D.ieu seul a le dernier mot : ainsi, l’agneau pourrait représenter le peuple juif; le chat serait l’Assyrie, le chien la Babylonie, le bâton la Perse, et ainsi de suite.

Quelques versions d’Had Gadia 

Photo : Bill Fairs – Unsplash

 

La chasse au hametz, ou les miettes du temps perdu – par Daniel Sibony, psychanalyste

La chasse au hametz n’est-elle qu’un grand nettoyage de printemps, ou ce rituel a-t-il une symbolique, religieuse ou psychologique, plus profonde ? Que signifie exactement le fait de refuser la fermentation, c’est-à-dire la croissance par le temps ? N’y a-t-il pas dans la traque de la levure un rapport au temps (sacré ou profane) fondamentalement juif ? Enfin, pourquoi le Talmud nous impose-t-il de rechercher le hametz même si nous savons qu’il n’y en a pas ? 

Photo de Patrick ForeUnsplash

La Hagada de Pessah en cinq questions

Cinq questions concernant la Hagada : pourquoi commencer et achever le rituel en araméen, et non en hébreu (réponse de Michaël Seban, traductuer du Zohar) ? Pourquoi Ma NIchtana est-il chanté au début et non à la fin du seder (réponse du rabbin Philippe Haddad) ? Comment comprendre l’image des quatre enfants (réponse d’Isabelle Cohen, historienne) ? Quels sens trouver à Daïenou (réponse du rabbin Claude Sultan) ? Pourquoi tant de violence dans le Shefo’h Hamatea’h (réponse par David Saada, écrivain) 

Les sacrifices humains dans la Bible, par Thomas Römer, du Collège de France

La pratique du sacrifice humain dans l’Antiquité hébraïque est attestée par l’archéologie, et confirmée par la Bible, que ce soit par la ligature d’Isaac ou le rachat des premiers-nés, coutume à mettre en relation avec les stèles d’offrande phéniciennes, qu’il était de coutume d’ériger pour remplacer l’immolation d’un enfant. Le Lévitique interdit les sacrifices humains, mais en les interdisant, il confirme bel et bien leur existence. Et, aussi étonnamment qu’il puissent nous sembler aujourd’hui, ces sacrifices s’adressaient initialement à D.ieu.

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Recette : le Haroset

Plat traditionnel de Pessah depuis fort longtemps (on en trouve des mentions dans la Mishna), le haroset (חֲרֽוֹסֶת‎) est une pâte brunâtre, dont l’aspect est supposé rappeler le mortier des temps de servitude en Egypte. Dès l’Antiquité, on le consomme avec de la laitue ou des endives ; la coutume, outre le fait qu’elle respecte le rituel de Pessah, pourrait être mise en rapport avec le symposium grec ancien, un type de repas dans lequel les conversations (théologiques ou philosophiques) s’accompagnaient de nourritures trempées dans des sauces sucrées composées de fruits écrasés.

 

Recette du Haroset

Ingrédients (pour un petit saladier)

  • 400g de dattes dénoyautées
  • 150g d’amandes
  • 100g de cerneaux de noix
  • Deux pommes
  • Une ou deux cuillerées à café de cannelle moulue
  • Un ou deux clous de girofle
  • Une ou deux cuillerées à café de poudre de gingembre
  • Un peu de poivre
  • Optionnel : deux verres de vin doux, kasher le Pessah

Préparation du Haroset

  • C’est simplissime : mettre tous les éléments sauf le vin dans un mixeur et mélanger grossièrement, de manière à obtenir une pâte pas trop fluide. Il est aussi possible de préférer couper ou râper les fruits, plutôt que de les mixer, et écraser les noix et amandes dans un mortier pour obtenir un mélange plus grossier.
  • Si vous ajoutez du vin, le verser dans un deuxième temps, en le mélangeant à la fourchette ou au fouet.

C’est prêt !

 

Recettes alternatives

Il existe bien entendu de très nombreuses variantes : en Afrique du Nord, on peut par exemple le trouver fait à partir de dattes, raisins secs et figues ; en Italie, on y ajoute des noisettes ; en Grèce, on remplace parfois les amandes par des amandes effilées, qui sont mêlées entières au mortier ; au Yémen, le haroset est préparé avec des figues et des dattes, auxquelles on ajoute du vinaigre doux et des graines de sésame, ainsi que de la valériane et de la marjolaine. En Europe du nord, ce sont souvent des pommes qui sont utilisées, avec des noix, des noisettes et surtout beaucoup de cannelle et on y ajoute du miel.

Pessah : sortez en ordre ! par le rabbin Philippe Haddad

La fête de Pessah célèbre l’événement fondateur et fondamental du peuple juif : la sortie d’Egypte, qui précède et permet le don de la Loi sur le mont Sinaï. Le rituel de Pessah est extrêmement précis, et même le repas de fête fait l’objet d’une organisation très spécifique. Dans cette courte vidéo à destination des débutants, le rabbin Philippe Haddad décrit les éléments essentiels à avoir en tête pour comprendre et observer Pessah.

Photo de cottonbro studio

La prière (7) : Accepter le règne divin, par Shmuel Trigano

Dans ce septième et dernier cours, qui conclue son séminaire consacré à la prière juive, Shmuel Trigano offre une conclusion de sa longue étude anthropologique, fondée sur la prière du matin. Comment peut-on saisir un être tel qu’Hachem ? Comment imaginer qu’un être aussi séparé de l’humain puisse être un objet d’amour ? Comment comprendre, même, l’idée d’amour envers le Créateur ?

Illustration : Bruno van der Kraan – Unsplash