Women Wage Peace à Montpellier
Quelques images de la manifestation
Un mot de Kehilat Kedem
Bienvenue dans notre soucca de la paix !
Ce soir, dernier soir de souccot, fête de l’hospitalité qui célèbre aussi l’espoir et le renouvellement permanent est en parfaite résonnance avec ce moment de rencontre et d’échange avec les femmes de Women Wage Peace.
Parce que Kehilat Kedem s’inscrit dans la tradition d’un judaïsme ouvert, progressiste, qui fait une large part à l’autre, et à l’autre moitié de l’humanité, les femmes, nous avons choisi de vous faire entendre la voix, les voix, du mouvement « Nachim ossot Shalom », les femmes œuvrent pour la paix.
Faire connaître ce mouvement israélien qui fait entendre les voix des femmes – des épouses, des mères, des sœurs -, faire connaître ses actions concrètes sur le terrain, son travail à la fondation d’un dialogue pour la paix est, pour nous, synagogue libérale, une façon de respecter et de matérialiser notre engagement, celui de « notre soutien et notre défense indéfectibles au droit à l’existence et à la sécurité de l’Etat d’Israël ».
Que disent elles ? Les premières voix se sont élevées après l’opération Bordure protectrice en 2014 : celles de mères inquiètes de l’avenir réservé à leurs enfants. Ces voix sont devenues clameur, dont l’onde s’est propagée dans tout le pays, portée par les voix de femmes de toute religion et origine, religieuses et laïques, à l’image de la mosaïque des peuples d’Israël. Elles sont aujourd’hui plus de 40 000 membres de WWP et tellement d’autres sympathisantes. Et pourtant elles sont si peu entendues, si peu écoutées par ces hommes qui nous gouvernent, en Israël comme en Palestine.
Que réclament-elles ces voix, d’aussi inentendables ? Tout simplement le droit pour les prochaines générations d’israéliens et de palestiniens à vivre en paix. Elles exigent le retour à la table des négociations. Pas de position a priori sur la solution au conflit mais la certitude que la solution est dans le dialogue politique.
Ce mouvement, dans sa diversité, le démontre : il est possible et joyeux de vivre ensemble !
Pour conclure, je laisse la parole à Claire Marin, que je cite ici (in « Être à sa place: Habiter sa vie, habiter son corps ») : « Mais parce qu’on parle aussi parfois à notre place, il a aussi été question de parler en voix propre, de revendiquer sa place, d’affirmer son existence, d’« être dans la place », de l’occuper. (…) Là où je peux parler, où j’impose ma voix, j’affirme mon droit à une place, je m’en fais une, je la conquiers.»
Margot Levine, présidente de Kehilat Kedem
Nathalie Assouline, membre du bureau de Kehilat Kedem
Un mot de France-Israël
Nous devons la réalisation de cette manifestation au soutien chaleureux de plusieurs institutions : Ville et métropole de Montpellier,Conseil Départemental, Ambassade d’Israël,Judaïsme en Mouvement.
L’Ambassade d’Israël en France a conforté le choix de cette rencontre avec des femmes israéliennes du mouvement Women Wage Peace., organisée par l’association France-Israël, la synagogue libérale de Montpellier Kehilat Kedem et le Centre Culturel Juif Simone Veil.
France-Israël, qui œuvre pour le renforcement des liens entre le peuple de France et le peuple d’Israël, est une organisation d’hommes et de femmes persuadés que l’amitié entre la France et Israël est un impératif d’ordre moral fondé sur des valeurs communes. Elle s’efforce entre autres de défendre devant l’opinion publique l’image d’Israël si souvent déformée. C’est le sens de notre présence auprès du mouvement « Nachim ossot Shalom » car ces femmes sont la preuve qu’Israël est un pays vivant, agité de conflits d’interprétations et d’influences diverses qui connait des périodes de remise en question et de re-création. N’oublions pas que le sionisme fut d’abord une fédération de rêves ; il y avait les rêveurs d’une coexistence entre Israéliens et Palestiniens dans un État bi-national, ceux d’un pays marxiste, ceux d’un univers tolstoïen, ceux d’un paradis religieux, ceux d’un pays où seulement oublier … et bien d’autres encore… Chacun de ces rêves a réussi à créer une société pluraliste confrontée à la complexité du réel. Les 40000 femmes de ce mouvement en sont la plus belle des preuves car elles sont issues des diverses communautés de cette société comme cela va être souvent rappelé.
En cette journée, nous voudrions rappeler combien nous espérons, et ce dans l’intérêt de nous tous, connaître la paix, le partage et la douceur de vivre dans les différences qui nous enrichissent. Nous cheminerons en allant à la rencontre de qui souhaite entendre cette espérance, laissant à chacun la part de sens qu’il souhaite lui donner…
Et, si ces mots sont difficiles à prononcer en ces temps où la guerre sévit si près de nous, où le monde semble dériver, Il nous faut croire que la réalité sur le terrain peut être changée au rythme d’avancées historiques patientes et tenaces. En ce qui concerne Israël, nous croyons par exemple dans la force des Accords d’Abraham, dont nous venons de célébrer le 2e anniversaire, le 15 septembre dernier. Ainsi entendons nous défendre l’universalisme éthique du message biblique qui enseigne que nous sommes une humanité une au-delà de nos singularités.
Sans naïveté nous savons aussi que l’histoire ne répond pas toujours à nos attentes et qu’il faut beaucoup de persévérance. La parole de paix ne peut se proférer qu’à distance du défaitisme et de l’attente d’un horizon trop lointain. Mais il est certain qu’elle se profère tout près de l’audace de faire en un présent dont nous n’ignorons pas les impératifs historiques.
Pour terminer je voudrais évoquer l’écrivain Amos Oz qui a souvent rappelé que la paix n’adviendrait pas par un amour improbable entre tous les hommes mais par la poursuite de l’idéal de justice qui s’inscrit dans l’histoire en donnant au mot loi tout son sens. C’est ainsi que sous le soleil méditerranéen, il l’a imaginée. Il n’a jamais dit que ce serait une tâche facile mais que la patience, la tolérance et le compromis dont elle dépendait ouvraient le possible. La paix est tâche humaine, donc imparfaite et il est impossible d’oublier qu’Il y a aussi des guerres qui sont des questions de vie ou de mort.
Nous voudrions dédier d’une seule voix cette rencontre à Mahsa Amini et au courage de toutes les Iraniennes qui résistent au péril de leur vie et qu’on assassine parce qu’elles veulent être libres. Leur combat est un combat universel.
Brigitte Claparède Albernhe, Présidente de France Israël, Montpellier.