2023
Visites et rendez-vous avec le rabbin Ann-Gaëlle Attias
A compter du mois de mai et pour, a minima, toute l’année 2023, Kehilat Kedem va avoir le plaisir de recevoir régulièrement la visite du rabbin Ann-Gaëlle Attias. En outre, elle assurera, durant cette période, notre encadrement rabbinique et sera donc, entre autres choses, notre première interlocutrice pour tout ce qui concerne mariage, brut-milah, conversion, deuil et autres.
Afin de pouvoir répondre aux besoins de la communauté, Ann-Gaëlle Attias a accepté, lorsque nous la recevons pour un shabbat, de rester à Montpellier la journée du dimanche également, journée durant laquelle elle pourra recevoir les personnes qui en expriment le besoin. Il lui est également possible de vous recevoir le jour de shabbat, mais uniquement pour des rendez-vous n’exigeant pas d’écrire, ni bien entendu de transgresser Shabbat d’une manière ou d’une autre.
Les demandes de rendez-vous pouvant être nombreuses, il est impératif de pouvoir les organiser, d’autant que, certains sujets abordés pouvant être personnels ou délicats, nous ferons tout pour que chacun puisse profiter d’un temps d’entretien suffisant, privé et serein. Aussi les inscriptions sont-elles obligatoires.
Pour demander un rendez-vous, merci de remplir CE FORMULAIRE.
2023
Atelier Tenou’a à Montpellier, le 27 avril 2023, avec Delphine Horvilleur
Qu’est-ce que L’Atelier Tenou’a?
L’Atelier Tenou’a est un cercle d’étude pour penser ensemble les textes de la tradition juive. C’est un moment convivial où se mêlent curiosité, dialogue et réflexion dans un esprit d’ouverture et d’échange.
Les séances se déroulent comme suit :
- Introduction par Delphine Horvilleur
- Présentation d’un ou plusieurs textes bibliques et/ou talmudiques
- Temps d’étude en ’Havrouta (groupes de 2 à 4 personnes)
- Temps d’échange entre le public et l’intervenante
- Interprétation et conclusion par Delphine Horvilleur
Lors de l’Atelier Tenou’a, Delphine Horvilleur aborde des textes issus de la Bible ou du Talmud, parfois la Parasha de la semaine ou des textes traditionnels, comme la Haggadah de Pessa’h, à l’occasion de certaines fêtes. Il s’agit toujours de relier les textes à des thématiques modernes.
L’Atelier Tenou’a est une expérience à la fois personnelle et collective. Après la phase d’introduction, le brouhaha s’installe naturellement pendant le temps de la h’avrouta : l’étude par petits groupes qui permet, à l’image de l’étude traditionnelle en yeshiva, de confronter ses idées avec l’autre pour faire émerger de nouveaux sens possibles.
Le public plonge alors dans des textes anciens, souvent assez hermétiques, afin de les réinterpréter dans un esprit moderne. Les participants ont alors l’occasion d’échanger leurs idées et développements avec l’intervenante qui passe parmi les groupes. La parole est ensuite donnée au public afin que les commentaires et interrogations des uns et des autres soit entendus de tous, en dialogue avec l’intervenante.
Enfin, les explications de Delphine Horvilleur ouvrent des perspectives inattendues, donnent de nouvelles pistes de réflexion et construisent des ponts entre les textes de la tradition et l’actualité.
L’Atelier Tenou’a est un moment convivial. Delphine Horvilleur aborde les thématiques avec humour, sans tabou et surtout sans dogmatisme. C’est l’occasion, pour tous les publics, de s’initier ou d’approfondir l’étude juive, dans un environnement où les participants peuvent questionner, débattre, critiquer… et découvrir que les textes de la tradition peuvent encore faire sens pour nous aujourd’hui.
Jeudi 27 avril, 19h15. Réservation obligatoire. INSCRIPTIONS & BILLETTERIE ICI
2023
Trois ans de présidence à Kehilat Kedem
Le 4 février 2020, Kehilat Kedem venait tout juste de fêter ses 7 ans, et je me proposais comme candidate à la présidence. Un mois plus tard, le premier confinement est décrété. La crise sanitaire officielle perdurera jusqu’à en mi 2022.
La septième année de Kehilat Kedem, relayée par les deux années suivantes, sera à quelques égards un tournant dans la jeune histoire de notre communauté :
- Inauguration d’une présidence qui n’est plus plus assurée par les fondateurs de notre communauté, Claude Bismut et Sophie Bismut, quoique leur présence et leur vigilance discrètes demeurent. Chaque jour, nous avons cherché à honorer leur travail, dont je découvre toujours la sagesse, le discernement et la prudence.
- Concomitance avec la pandémie qui nous a obligé à revisiter le fonctionnement de nos activités, tout en en assurant la continuité. Bienheureux les juifs qui, dans de telles périodes tumultueuses, disposent d’un calendrier propre, véritable socle et abri, avec ses shabbatot hebdomadaires et ses fêtes quasi-mensuelles ! Il nous a permis de résister et de continuer sans faille le rythme soutenu et imperturbable de nos rendez-vous qui ont rassemblé les fidèles de notre communauté.
- La crise sanitaire, éprouvante certes, n’a pas été qu’une épreuve difficile. Il nous a fallu composer avec l’incertitude, qui, parfois, peut aussi se présenter comme une invitation à ouvrir de nouvelles portes. Kehilat Kedem a spontanément choisi de profiter de l’imprévisible pour rebondir et exprimer sa vitalité et son dynamisme : augmentation de l’offre de ses activités et élargissement de sa diffusion, multiplication de liens, échanges et partage avec d’autres communautés d’ici et d’ailleurs), nouveaux partenariats avec la communauté juive montpelliéraine, ouverture encore timide sur la société civile, etc.
Rappelez-vous, cette période qui s’étale entre 7 et 10 ans (l’approche de la dizaine !), nous avions appris à lire, à compter et à raconter, nous partions à la rencontre du monde, courageux voire téméraires, poussés par le désir de découvertes et de nouvelles expériences ! Notre réponse, du haut de nos jeunes années, face à une situation inédite fut un formidable élan de créativité, et ce, grâce à l’ardeur enthousiaste des responsables (CA et bureau), eux-mêmes soutenus par tous les membres de la communauté elle-même. Ce soutien mutuel et solidaire s’est peut-être aussi avéré, pour chacun d’entre nous, être un pilier sur lequel s’ancrer, par lequel résister, autour duquel réunir nos solitudes et tirer la force d’affronter les difficultés.
- Kehilat Kedem a rejoint Judaïsme en Mouvement. Au-delà de différents soutiens et bénéfices (rabbiniques, études, transmission auprès des plus jeunes, logistiques, etc.), c’est le sentiment d’appartenir à une grande communauté en mouvement avec laquelle nous partageons les mêmes valeurs qui nous rend plus fort. En rejoignant JEM, nous nous engageons à faire connaître et reconnaître un Judaïsme inclusif, ouvert et sensible aux questions existentielles actuelles, un judaïsme acteur dans la Cité, nous rejoignons le combat pour une reconnaissance auprès des Institutions qui nous gouvernent, auprès de la société française dans son ensemble, afin que la voix du Judaïsme libéral compte et soit entendue.
Quelle belle aventure que ces trois années intenses : joie partagée, travail d’équipe, échanges, rencontres, difficultés -parfois- à surmonter, de bonne fatigue !
Alors, je formule le souhait que Kehilat Kedem continue à se développer et à s’épanouir grâce à une implication croissante de chacun de ses membres, chacun selon son rythme et sa conscience. Kehilat Kedem tout en s’enracinant dans son origine regarde l’avenir, du côté du soleil levant, ainsi que le proclame son nom. Un futur gros de promesses et d’ouvertures dont nous sommes chacun et chaque jour responsables.
Un grand Mazel Tov à Julien Taillandier, nouveau président de notre chère et précieuse communauté auquel je suis heureuse de laisser la place en toute confiance, Un grand Mazel Tov aussi à toute l’équipe qui compose le nouveau CA !
Margot Levine
Photo : Sixteen Miles Out – Unsplash
2023
Antisémitisme en France et dans le monde : les chiffres 2022
Fin janvier 2023, sont parus plusieurs rapports concernant l’évolution de l’antisémitisme (non en tant que sentiment ou opinion, mais bien en tant qu’acte), à la fois en France et dans le monde.
Antisémitisme en France
Pour ce qui concerne la France, les données proviennent du CPCJ et du Ministère de l’Intérieur. Elles semblent indiquer, pour 2022, une baisse des actes antisémites sur le territoire français (436 actes recensés en 2022, soit 26% de moins que l’année précédente). Il y aurait de quoi se réjouir si l’on était certain que cette baisse est réelle. Car ce qui est mesuré ici, ce sont uniquement les actes antisémites recensés par le Ministère de l’Intérieur. Autrement dit : ceux qui ont fait l’objet d’une plainte. Tous les autres, et ils sont nombreux, passent sous le radar. Combien ? Impossible à dire. Beaucoup de victimes, confrontées à un sentiment d’abandon par l’Etat et par la Justice, renoncent en effet à porter plainte pour les cas qui ne leur semblent pas pouvoir déboucher sur une condamnation des coupables. Aussi est-il utile de rappeler qu’il est impératif de porter plainte en tous les cas : aux yeux de l’administration française, si ça n’est pas dans les statistiques officielles, ça n’existe pas. On ne porte donc pas plainte que pour soi : on porte plainte pour que l’acte soit enregistré et qu’il entre dans le champ de connaissance de l’Etat.
Il faut ajouter à cela un autre fait : tous les actes de délinquance ou d’agression qui ciblent des personnes juives ne sont pas antisémites. Les Juifs sont victimes de la violence quotidienne, au même titre que tous les autres Français. Aussi le Ministère peut-il parfois se montrer prudent (certains diront peut-être frileux) dans la qualification d’un acte antisémite : les chiffres 2022 ne concernent donc que les actes pour lesquels la motivation antisémite ne fait aucun doute ou a été exprimée de manière explicite.
Éléments qui ont de quoi inquiéter : si les Juifs ne représentent, en gros, qu’1% de la population française, ils sont visés par 61% des actes expressément anti-religieux portant atteinte aux personnes. La majorité des actes antisémites contre des personnes sont des insultes, des propos menaçants ou des gestes provocateurs; mais près de 10% des actes antisémites sont des agressions physiques violentes (soit une quarantaine en 2022 : en moyenne, trois à quatre fois par mois en France) et une agression physique de ce type sur huit est commise avec une arme. On notera également pour 2022 un homicide au caractère antisémite établi : celui de René Hadjadj (זיכרונו לברכה); 89 ans, assassiné par défenestration par son voisin en mai 2022. Ce qui porte à 13 le nombre d’années, depuis 2000, durant lesquelles la France a vécu au moins un homicide antisémite.
Il est également à noter que la majorité des actes antisémites a lieu hors de la sphère publique : non dans la rue, mais dans la résidence, sur le lieu de travail ou autre. Il s’agit de harcèlement, de brimades, d’inscriptions menaçantes, de courriers anonymes … autant d’actes qu’il n’est pas toujours facile de qualifier, contre lesquels le dépôt de plainte n’est pas forcément efficace mais qui peuvent provoquer un sentiment d’abandon et de désarroi important chez les victimes, surtout les plus âgées. Face à de tels actes, il est important que les communautés se mobilisent pour apporter un soutien, y compris psychologique, à leurs membres les plus vulnérables. Si vous avez connaissance d’une situation de ce type, contactez immédiatement les autorités, mais aussi la synagogue : s’il est possible de faire quelque chose pour la victime, de l’aider ou de la soutenir, nous nous y emploierons.
Antisémitisme dans le monde
L’Organisation Sioniste Mondiale a elle aussi publié récemment son rapport pour 2022. La France semble s’inscrire dans un mouvement d’ensemble, puisque là encore, on constate un léger tassement des actes rapportés, en comparaison avec 2021. Une tendance dont on peut se réjouir mais qui ne veut rien dire tant qu’elle n’est pas confirmée plusieurs années d’affilée. Il faut ajouter que cette baisse est pour l’instant une exception : au cours des dix dernières années, la tendance était plutôt à une légère hausse. Il faudra donc attendre pour savoir si on a affaire à un simple «accident de parcours» dans un schéma général de hausse des actes antisémites ou si l’on peut espérer une baisse sensible et durable.
Au total, ce sont tout de même dix incidents antisémites qui sont signalés chaque jour dans le monde (et encore … uniquement dans les pays qui permettent le signalement de ce genre de plainte et reconnaissent une spécificité à la violence antisémite, ce qui est loin d’être le cas partout). On peut noter, avec le conflit en Ukraine, la recrudescence de théories du complot juif, ainsi que d’appels au boycott d’Israël, de la part d’organisations dont, bien souvent, l’antisionisme de façade cache mal un antisémitisme profond.
En termes de répartition : 46% des incidents antisémites ont eu lieu en Europe, contre 39% en Amérique du Nord, alors qu’il y a davantage de Juifs dans les seuls Etats-Unis que dans l’ensemble de l’Europe (pour rappel : on estime qu’il y aurait environ 6.5 millions de Juifs aux Amériques, dont 5.7 millions aux Etats-Unis; en Europe, la population juive, même élargie au maximum en incluant les personnes d’ascendance juive mais sans rapport avec le judaïsme depuis plusieurs générations, ne dépasse pas 1.2 millions, dont la moitié en France). La propagande occupe 39% des actes antisémites, le vandalisme 28%, les violences physiques 14%, les violences verbales 11% et la délégitimation 7%. Ces chiffres sont relativement en cohérence avec ceux concernant la France, qui ne se démarque donc pas particulièrement à ce niveau.
Le rapport de l’OSM comprend également quelques chiffres concernant non l’antisémitisme déclaré, mais l’antisémitisme vécu et perçu, au regard d’enquêtes menées auprès de la population juive : ainsi, en France
- 74% des Juifs interrogés disent avoir été victimes d’actes antisémites au moins une fois dans leur vie;
- 37% des Juifs interrogés s’estiment menacés en raison de leur judaïté;
- 41% des Juifs interrogés disent que la raison pour laquelle ils ne mettent pas de mezouza à leur porte est qu’ils ne souhaitent pas être identifiés comme Juifs par leurs voisins;
- 80% des Juifs interrogés qui déclarent avoir été victimes d’un acte antisémite disent ne pas voir porté plainte
Un point positif
D’autre part, il est intéressant de constater, dans l’enquête de l’OSM, que parmi les Français non-juifs interrogés, 73% estiment que l’antisémitisme est un problème pour l’ensemble de la société. C’est là un point dont on peut se réjouir : une vaste majorité de nos concitoyens n’est pas antisémite. Les actes antisémites sont le fait d’une minorité de personnes, au sein de la minorité constituée par les antisémites d’opinion (antisémites avoués, antisionistes réels ou prétendus, judéophobes…). Ils en viennent cependant à constituer une forme d’antisémitisme quotidien, qui dans certaines zones est entré dans les mœurs. Et certaines idées négationnistes entrent peu à peu, notamment par le biais des médias sociaux, dans l’esprit des plus jeunes.
Illustration : Alejo Reinoso – Unsplash