2022
Doura Europos : premières images de la Bible
Premières images de la Bible : les peintures de la synagogue de Doura Europos à la lumière du dialogue judéo-chrétien (Syrie, IIe-IIIe siècles).
Conférence de Sonia Fellous, CNRS-IRHT, dans le cadre du cycle Art et archéologie du judaïsme du Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme.
En 1932, la découverte des vestiges d’une synagogue (c. + 170 et 245-246) dans la ville de Doura Europos, dans l’actuelle Syrie, révèle au monde les premières représentations figuratives du récit biblique. Le riche programme iconographique qui couvre ses murs remet immédiatement en question l’idée communément admise jusque-là de l’inexistence d’un art juif, fondée sur l’interdit de la représentation formulé dans le troisième commandement de l’Exode (Ex. 20:4 ; Deut. 5:8). Cette découverte permet désormais d’ancrer les origines de l’art paléochrétien dans le répertoire traditionnel juif et de tracer les jalons d’une transmission iconographique juive dans le monde méditerranéen. Le choix et l’agencement des scènes bibliques semble enseigner ou proclamer la profession de foi juive et souligne l’attente eschatologique dans laquelle se trouvaient les juifs de l’Antiquité après la chute de Bar Kokhba et la destruction de Jérusalem (+135). Vingt-six panneaux narrant cinquante-neuf épisodes bibliques, dont le choix et la mise en scène restent encore énigmatiques, forment le programme iconographique le plus riche qui nous soit parvenu à ce jour dans un contexte juif. Ce programme ne prend tout son sens qu’à la lumière des thèmes iconographiques développés dans le baptistère chrétien découvert au même moment (c. +232). Dans cet édifice, plus modeste, le premier dédié au culte chrétien avant la conversion de Constantin, se trouvent pour la première fois représentés sur les murs les miracles de Jésus. La lecture comparée de ces deux programmes iconographiques semble restituer le contenu d’un débat idéologique entre juifs et disciples de Jésus exposé pour la première fois par l’iconographie. Un débat qui suscita la polémique entre juifs et chrétiens de l’Antiquité et restera central dans les préoccupations intellectuelles et religieuses des sociétés médiévales.
En partenariat avec le Centre allemand d’histoire de l’art (DFK Paris) et l’Ecole du Louvre.
2022
Mizmor LeDavid – Psaume 29
Mizmor LeDavid (Psaume 29) est un chant couramment entonné durant les offices de Shabbat. Il repose sur une structure particulièrement précise et significative : ainsi, par exemple, la voix de l’Eternel (Qol Adonaï) revient sept fois dans le poème et suit symboliquement un itinéraire du nord au sud, du Liban au désert du Cadès, mais également des hauteurs aux plaines. Le poème lui-même évoque d’abord l’Eternel, puis Sa création, et enfin le Peuple.
L’air le plus souvent utilisé au sein de Kehilat Kedem pour Mizmor LeDavid :
Quelques autres versions de Mizmor LeDavid
Illustration : Roy Abi Saad – Unsplash
2022
Homosexualité féminine et Halakha
Si l’homosexualité masculine y est formellement proscrite, il n’y a pas trace, dans la Torah ni dans les écrits anciens, d’interdiction de l’homosexualité féminine : seules des sources rabbiniques tardives mentionnent cette interdiction. Il faut sans doute voir dans cette absence le fait d’un impensé, bien plus que d’une tolérance : pour les sources antiques, une sexualité féminine sans homme est tout simplement hors du champ des possibles et du conçu. Elle n’est donc pas interdite, puisque, dans l’esprit des législateurs, elle n’existe pas.
Conférence-débat avec Martine Gross (sociologue), Lise Gutmann (journaliste), Delphine Horvilleur (rabbin JEM), Liliane Vana (docteur en science des religions) et Sarah Weil (militante LGBT).
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Illustration : Ave Calvar – Unsplash
2022
Parasha Toledot : difficile filiation – par Yann Boissiere
Longtemps infertile, Rébecca est enfin enceinte. Mais ses enfants, des jumeaux, se battent déjà en son sein. Il lui est annoncé qu’il en sera ainsi toute leur vie, et même au-delà, au travers des peuples qui descendront d’eux. Le premier à naître, Esaü, est un chasseur vigoureux, aimé par son père Isaac. Le second, Jacob, aime l’étude et rester sous la tente, auprès de sa mère. Un jour qu’Esaü revient de la chasse affamé, il aperçoit Jacob cuisant un plat de lentilles, et les échange contre le droit d’aînesse.
Une famine advient et Isaac doit migrer chez les Philistins. Il y renouvelle le pacte avec eux et s’installe à Beer Sheva. Esaü épouse des femmes du pays, ce qui déplaît à sa mère. Isaac, sentant que la mort approche, souhaite donner sa bénédiction à Esaü mais Jacob, sur les conseils de Rébecca, usurpe sa place. Apprenant cela, Esaü se promet de tuer son frère, qui doit fuir chez son oncle Laban, frère de Rébecca.
Illustration : Alexander Grey – Unsplash