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Étiquette : Jacob

Home / Jacob
29novembre
2023

Vayishla’h ou les angoisses de Jacob – par Jean-Pierre Winter, psychanalyste

29/11/2023
admin
Parasha & haftarah de la semaine, Vidéos & audios
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Dans la parasha Vayishla’h, Jacob, de retour de son séjour chez Laban, envoie des messagers auprès de son frère Esaü pour sonder ses intentions ; ils reviennent en lui annonçant que celui-ci vient à sa rencontre à la tête de 400 hommes. Pensant que son frère vient le tuer, Jacob sépare ses biens et sa famille en deux camps, afin qu’en cas d’affrontement, au moins une partie survive. Il prie D.ieu de lui venir en aide et envoie des présents à Esaü.

La nuit venue, il rencontre « un homme », avec lequel il lutte jusqu’au matin et qui le blesse, avant de lui annoncer que son nom sera désormais Israël, car il a lutté avec D.ieu et avec les hommes.

La rencontre avec Esaü se passe mieux que Jacob ne l’avait anticipé : les deux frères se réconcilient, et chacun s’installe dans un territoire distinct.

A Sichem, où Jacob dresse son camp, sa fille Dinah est enlevée par le prince de la ville. Siméon et Lévi persuadent les Sichémites de se circoncire pour que le mariage soit scellé. Profitant des jours de douleur consécutifs à une telle opération, ils entrent dans la ville et en massacrent la population, à la grande fureur de leur père.

Jacob retourne à Bethel, où il eut jadis le songe de l’échelle, et il y érige un sanctuaire. D.ieu se manifeste à lui et lui confirme son nouveau statut d’Israël. Peu après, Rachel meurt en donnant naissance à son second fils, Benjamin. Isaac meurt également ; Jacob et Esaü se retrouvent une fois encore pour ensevelir leur père à Hébron.

https://akadem-vod.streaminternet.com/vod/1701_WINTER.mp4

Illustration : Aliaksei Lepik – Unsplash

angeBenjaminEsauGenèseIsaacJacobRachel
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29novembre
2022

Parasha Vayetse : aller vers un ailleurs – par Gabriel Farhi

29/11/2022
admin
Parasha & haftarah de la semaine, Vidéos & audios
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Jacob fuit la colère de son frère Esaü. Il s’arrête en chemin dans un lieu appelé Louz, où lui apparaît en rêve une échelle qui touche les cieux, et que parcourent des anges. Il aperçoit au sommet l’Eternel, qui lui promet de l’accompagner en exil. A son réveil, Jacob dresse une pierre et renomme le lieu Bethel.

Jacob parvient à Haran, chez son oncle Laban, où il rencontre sa cousine Rachel, près d’un puits (comme Eliezer, qui avait rencontré Rébecca près d’un puits; mais alors que Rébecca avait donné à boire à Eliezer, c’est Jacob qui fait rouler la pierre du puits pour permettre à Rachel de boire). Jacob accepte de travailler sept ans pour Laban afin d’obtenir la main de Rachel mais après la noce, il se rend compte qu’il a été trompé et qu’il a, sans le savoir, épousé la soeur aînée de Rachel, Léa. Au prix de sept années de labeur supplémentaires, il obtient également Rachel. Mais celle-ci demeure stérile, contrairement à Léa. Les deux femmes donnent chacune à Jacob l’une de leurs servantes comme concubine. Ce n’est qu’après la naissance de dix fils et d’une fille que Jacob a enfin un enfant de Rachel : Joseph. Décidant de rentrer en Canaan, Jacob doit encore échapper à Laban, à qui Rachel a dérobé des idoles.

Illustration :  Mohamad Babayan – Unsplash

GenèseJacobLabanLeaRachelVayetse
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22Décembre
2021

Vaye’hi : Israël est vivant

22/12/2021
Gérard Feldman
Parasha & haftarah de la semaine
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Par Gérard Feldman

Cette paracha termine le livre de Bereshit sur une triste note : le premier verset annonce la fin de la vie de Yaacov-Israël à 147 ans (47, 28). Le dernier verset signe la mort de Iosseph à 110 ans (50, 26). Le livre de Bereshit se ferme. Il nous conduit tout droit vers le second livre de la Torah : Shemot.

Deux décès coup sur coup ! Et le début du livre de Shemot sera encore moins rassurant. Nous y apprendrons avec stupeur que Iosseph est oublié en Egypte, après seulement une génération ! Pire encore, le nouveau Pharaon et son peuple vont craindre et détester les Hébreux. Pour mieux les contenir, ils vont s’empresser de les réduire à une rude servitude. Grandeurs et illusions perdues de l’exil !!!

Pourquoi parler de la vie  (וַיְחִי ) quand tout semble mourir autour de vous ?

Après une parenthèse apaisée de dix-sept ans, le peuple hébreu subit. On se pose alors la question : pourquoi ce titre –וַיְחִי (vaye’hi/Il vécut) ? C’est un titre qui parle de la vie pour une paracha qui annonce bien des malheurs!

Nos Sages nous répondent par la voix de Rachi dans son commentaire du 49.33 : « Il expira et fut ajouté à ses pères ». Le mot « mort » n’est pas employé à son sujet, de sorte que nos maîtres ont enseigné : « Notre patriarche Yaacov n’est pas mort ! » (Ta‘anith 5b). Yaacov n’est pas mort pour une bonne raison : sa vie est indispensable, hier comme aujourd’hui, à l’existence même du peuple hébreu puis juif.

Ne pas mourir, comment cela se peut-il ?

Nous qui arrivons quatre mille ans après, nous avons tout loisir de vérifier pratiquement cette vérité. Malgré les terribles persécutions, malgré la Shoah, Israël est toujours vivant. Soixante seize ans plus tard, démographiquement nous commençons à retrouver les chiffres d’avant le génocide.  עם ישראל חי,(Am Israël ‘haï). Oui, le peuple d’Israël est toujours vivant comme le dit la chanson.

Yaacov lui-même le dit quand il va confier à ses fils ses derniers jugements et volontés : « Yaacov rassemble ses fils et il dit : ajoutez-vous que je vous raconte ce qui vous appellera dans les jours d’après. »

Yaacov-Israël a donc connaissance de ce que seront les jours d’après. Il y accompagne ses fils.  C’est bien pourquoi, chaque Shabbat nous bénissons nos fils, comme l’a fait notre patriarche, en leur disant : « Que ha Shem te mette au même niveau que Éphraïm et Manassé ».

Comment c’est possible ?  

Pas besoin d’une quelconque technologie sophistiquée. Pas besoin d’idéologie transhumaniste pour ce faire. Seulement deux conditions : un esprit pratique et une claire conscience du sens de la vie, et donc de l’histoire.

– L’esprit pratique ? Yaacov-Israël l’assume complètement en organisant la division du travail selon les compétences de ses fils qui sont annoncées par la signification de leurs noms. Le nom est un projet de vie. C’est un aspect très important de ses dernières paroles.

– Le sens de la vie ? Il se concentre dans les paroles adressées à Yéhoudah : le bâton ne s’écartera pas de Yéhouda dont le nom peut se traduire par « Judéen » ou « Juif » ou « celui qui dit merci à ha Shem ». C’est le premier Juif de la Torah, avant que ce nom apparaisse, en tant que peuple dans le Livre des Rois II (16, 6 ), et non dans le Livre d’Esther comme on le répète trop souvent.

Que dit Yaacov-Israël à Yéhoudah ? Qu’il tiendra le sceptre pour son peuple, lui et sa descendance, jusqu’à l’arrivée de Shilo, (un nom du Messie). Celui-ci réconciliera toutes les nations de la terre autour de ha Shem. La guematria de Shilo est 345. Elle peut associer à משה (Moshe/Moïse) ou à השמ (ha Shem) Lui-même. C’est aussi un nom pour définir un projet :  שמה (shamah veut dire « là-bas », c’est-à-dire,  « se projeter »).

Nous avons là une perspective historique très claire. La tâche du peuple juif est de faire progresser l’histoire vers l’entente des nations par la reconnaissance de ha Shem et de ses valeurs éthiques.

La guematria de Yéhoudah est 30. On peut la rapprocher de  הוּא־חי (hou ‘haï)   qui signifie : «  il est vivant ». Yaacov a-t-il su le rôle de Yehoudah dans le stratagème qui lui a fait croire à la mort de Iossef, quand ses frères ont ramené sa tunique trempée dans le sang d’un chevreau (37,31) ? Très possible car il lui dit : « lionceau de lion, de la lacération, mon fils, tu es monté »(49,9 ). Mais, finalement,  le sang se transforme en jus de raison. « on lavera son vêtement dans le vin, et dans le sang des raisins de la tunique » (49,11). Le sang se transforme en vin : il pardonne.

Iossef lui-même pardonnera. Il dira à ses frères : je ne suis pas Elohim pour vous juger, et Elohim a transformé le mal en bien. (50, 19 et 20). On apprend, au passage, que toute conception manichéiste du monde est étrangère au judaïsme.

Nous avons là un renversement extraordinaire de situation !!!  Yéhoudah était au plus bas dans la paracha « vayechev » ( c.38). Il serait même mort, seul, ignoré de tous, sans descendance, hors l’intervention décisive de sa belle-fille Tamar qui va défier toutes les lois pour sauver l’avenir du peuple hébreu !

Iosseph, de son côté, réussissait merveilleusement en exil. Il n’exprimait aucun désir de retourner en Kenaan, cette terre donnée par ha Shem. Il préfigurait ainsi le Juif assimilé à son pays d’accueil. L’Alliance entre ha Shem et le peuple hébreu se délitait donc de toute part.

Et maintenant les frères autrefois ennemis se rassemblent autour de Iosseph. La réconciliation dure. Iosseph se rappelle alors  Kenaan. Il veut que ses os y soient ramenés. Moshe (Moïse) se chargera de sa dépouille en sortant d’Egypte.  Iéoshouah (Josué), un descendant de Iosseph, le ramènera en Kenaan : « Quant aux ossements de Joseph, que les enfants d’Israël avaient emportés d’Egypte, on les inhuma à Sichem, dans la pièce de terre que Jacob avait acquise, pour cent kecita, des fils de Hamor, père de Sichem, et qui devint la propriété des enfants de Joseph. » (Yéhoshouah, 24,32 – trad. rabbinat)

Ni la déchéance de Yéhoudah, ni l’exil de Iosseph n’ont dissous le peuple hébreu et son alliance avec ha Shem, De même, beaucoup plus tard, ni l’assimilation dans l’Emancipation, ni la Shoah n’empêcheront la renaissance de l’Etat d’Israël. Mieux encore la tradition annonce un Messie de Iosseph et un Messie de David (et donc de Yehoudah, qui se succéderont et se compléteront (Soucca, 52a).

L’humanité a besoin d’un peuple hébreu fort pour vivre. Ha Shem nourrit son Alliance au-delà des défaillances de ceux qui la portent.

IsraelJacobJosephVaye'hi
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21novembre
2021

Vayéchev : La sagesse du mouvement

21/11/2021
Bonnie Buckner
Parasha & haftarah de la semaine
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Par Bonnie Buckner, membre de Kehilat Kedem

 

“Et Jacob s’installa dans le pays où son père avait séjourné, dans le pays de Canaan.”

Notre parasha commence par ce qui ressemble à une fin. Après toutes les épreuves au pays de la tromperie, le long service rendu à Laban à Paddan-Aram pour l’acquisition de ses femmes, et après toutes les épreuves du voyage de retour – la rencontre effrayante avec son frère, la débâcle avec Dinah à Shechem, la perte de Rachel et la naissance douce-amère de Benjamin, et la mort de son père Isaac – Jacob s’installe enfin. Le sentiment de soulagement après les défis déchirants de la parasha précédente est palpable. Nous, le lecteur, soufflons avec lui.

Cela ressemble à une fin, mais cela devrait être un début. Dans le style classique de la Torah, la parasha précédente se termine par la généalogie de la lignée d’Ésaü après la mort d’Isaac. Ce qui devrait venir ensuite, c’est l’irruption sur la scène d’une nouvelle lignée – pas simplement un récit d’enfants, mais une nouvelle ligne de pensée, d’être, d’agir de Jacob, l’autre fils. Parce que la généalogie dans la Torah n’est pas simplement un document historique, elle est un présage. D’un maillon de la chaîne de l’histoire à l’autre, par la généalogie, la Torah trie et discerne entre énergies et impulsions, faux départs et vrais chemins, désherbe, sème et cultive le jardin de l’humanité.

Que veut dire s’installer ?

Le premier exemple se  trouve dans Bereshit, qui clôt les événements décevants de l’expulsion du jardin, et celui des frères meurtriers Caïn et Abel, en concluant d’abord l’histoire de Caïn avec sa brève généalogie qui est ensuite rapidement suivie d’un récit de la lignée d’Adam, à travers Sheth, qui nous amène à Noach, la graine d’un nouveau commencement de l’humanité. Dans la parasha Noach, la « fin » de cette histoire est la généalogie de Shem qui nous mène à Avram (Abraham), la semence et le début du peuple juif. La parasha Haye Sarah se termine par la généalogie de Ismaël, fermant cette lignée, de sorte que la parasha suivante, Toledot, commence par une nouvelle généalogie, celle d’Isaac, à travers Abraham, qui est le début de la lignée.

Pas Caïn et Abel, mais Sheth, créé à « l’image » d’Adam (Genèse 5,3). Non pas l’humanité qui a mal tourné, mais Noach, la relève, celui qui a marché avec Dieu. Pas Yishmael, qui s’est rebellé contre la voie d’Abraham, mais Isaac qui s’est sacrifié pour elle. Pas Esaü, qui a ignoré les enseignements, mais Jacob qui est venu des tentes de l’apprentissage (Genèse 25,27).

Et maintenant, avec la mort d’Isaac dans la parasha de la semaine dernière Vayishlach et la généalogie finale d’Ésaü, nous devrions arriver au début de la lignée suivante : Jacob. Jacob, le troisième patriarche, qui a travaillé si dur contre vents et marées avec Laban pour générer (et qu’est-ce que la généalogie sinon la génération), et qui est sur le point de récolter les fruits de son travail. Et pourtant, Jacob s’installe.

Qu’est-ce que ça veut dire quand on s’installe ? Le Sanhédrin (106a) nous dit que le terme vayeishev, « installé », “préfigure toujours le deuil/le chagrin”. Partout où l’on trouve l’établissement et la tranquillité, Satan accuse. Le commentaire de Rachi rappelle le midrash qui dit,  lorsque les justes attendent avec impatience la tranquillité du Saint-Béni soit-Il : « Les justes ne sont-ils pas satisfaits de ce qui leur est réservé dans le monde à venir et s’attendent à vivre à l’aise dans ce monde, également !’

Quelque chose ne va pas dans l’installation de Jacob. La phrase est encore plus curieuse : on nous dit que Jacob s’installe alors que son père avait séjourné. S’installer, c’est s’arrêter; séjourner, c’est se déplacer. S’arrêter apporte du chagrin, un potentiel de mal, voire une riposte de Dieu. Le séjour, le mouvement, cependant, est inscrit dans le plan de notre peuple. Notre premier patriarche, Abraham, a reçu l’ordre de quitter tout ce qui lui était familier – sa patrie, son lieu de naissance et la maison de son père. Sa vie est une vie de voyage, vers le pays et à travers le pays, jusqu’en Égypte et retour. Isaac, lui aussi, doit partir à Gerar pendant la famine ; Dieu lui dit « séjourne dans ce pays et je serai avec toi (Gen 26,3) ». La valeur du mouvement est implicite.

Mais quelle valeur ? Le mouvement est semé d’embûches. Abraham risque sa vie pour faire la guerre aux rois dans le nouveau pays et manque de perdre Sarah aux mains de Pharaon et Avimelek en Égypte et à Gerar. Isaac s’affronte à Avimélek au sujet de Rebecca puis des puits. C’est peut-être cet aspect même qui rend le mouvement si important. C’est à travers ces mouvements que les Patriarches rencontrent des épreuves. Les épreuves nous poussent à nous développer, éliminant le doute et l’arrogance, l’hésitation et la surenchère. Comme la pierre à aiguiser, les mouvements dans le monde extérieur, et toutes les rencontres qu’ils engendrent, évoquent des mouvements dans notre « moi » intérieur, aiguisant et affinant notre caractère.

Joseph, un rêveur qui bouge

Jacob, dont le voyage depuis son lieu de naissance, la maison parentale, les bras de sa mère et la portée du père est appelé par les sages un « deuxième Lekh-Lekha », s’est déplacé. Mais il s’est ensuite installé/fixé. Contrairement à son père et son grand-père, il s’est arrêté avant d’aller jusqu’au bout, s’installant avant de générer le fruit de ces voyages laborieux. Aller jusqu’au bout est essentiel. Abraham est littéralement celui qui franchit les frontières. Son fruit, Isaac, se pose sur le bois de l’autel, prêt à aller jusqu’au bout en sacrifice. Aller jusqu’au bout génère quelque chose de nouveau. S’arrêter avant d’y arriver est un voyage incomplet. Rien de nouveau ne se crée, rien ne continue. Peut-être même que quelque chose meurt (le deuil mentionné dans la parasha).

“Ce sont les descendants de Jacob: Joseph (Genèse 37,2).” Dans une brève déclaration qui laisse perplexe, juste après celle de l’installation de Jacob, il nous est dit que Jacob a des descendants. Mais un seul est mentionné : Joseph. Joseph, le fils préféré, le fils que Jacob aime, le fils de sa vieillesse (Genèse 37,3). Nous entendons dans cette description, l’écho de la manière dont Dieu a décrit Isaac à Abraham quand il lui a ordonné de l’emmener au mont Moriah pour le sacrifier. Nos oreilles se tournent vers le rôle de Joseph: Joseph doit être sacrifié, abandonné, renvoyé (Genèse 37,13). Grâce à Joseph, Jacob sera arraché à son confort établi. Comme dans un film d’ombres chinoises, nous voyons, sur fond de ressentiment grandissant de la part des frères, Jacob appeler Yossef et lui dire : «Vas-y ! Je t’enverrai vers eux (Genèse 37,13) ». Dans un pathos poétique et dramatique, nous lisons le cri de Jacob lorsqu’il apporta le manteau ruisselant de sang : « Une bête sauvage l’a mangé ! Joseph a été déchiré ! Déchiré! Et Jacob déchira ses vêtements (Genèse 37,33- 34) ». Déchiré, déchiré, déchiré. Arraché à son étreinte par les dents tranchantes d’un animal sauvage (1).

Qui est Joseph sinon un rêveur ? Et un rêve, qu’est-ce que c’est sinon les imaginations à l’état brut de la plus grande passion de notre cœur, ce que nous osons réaliser, au-delà des limites que nous nous fixons ?

« La famille de Jacob sera un feu et la famille de Joseph sera une flamme. (Ovadiah 1,18). » Les braises, qui brulent lentement et qui ont coutume de s’installer et de mourir en Jacob, comme du charbon, lorsqu’elles sont agitées par le rêveur, s’allument à nouveau dans une flamme et bondissent dans le monde. Prêt à partir, même quand cela signifie affronter la sauvagerie – à la fois les terreurs extérieures et les énergies sauvages des possibles qui nous arrachent à la complaisance.

Jacob s’installe, mais Joseph s’en va. Le rêveur avance, s’élançant dans le monde pour nous amener, nous qui sommes en retard, pour nous mettre en face de nos destinées, même si nous sommes réticents à les affronter. Par Joseph, Jacob ira enfin en Egypte, où la graine d’un destin national germera, celle d’une lignée familiale, tribale. Et où, parce que tout est cyclique, nous nous retrouverons à nouveau bloqués, attendant qu’une autre semence, Moïse, nous libère.

  1. Avivah Gottlieb Zornberg met l’accent sur le terme « déchiré » dans l’histoire de Joseph dans son commentaire sur la Genèse. Genesis: The Beginning of Desire (1995). Jewish Publication Society.

English version

“And Jacob settled in the land where his father had sojourned, in the land of Canaan.”

Our parasha begins with what sounds like an ending. After all the travails in the land of deceit, the long service to Laban in Paddan-Aram for the acquisition of his wives, and after all the travails of the journey home – the fearful meeting with his brother, the debacle with Dinah at Shechem, the loss of Rachel and the bittersweet birth of Benyamin, and the death of his father Isaac – Jacob finally settles. The sense of relief after the heart-wrenching challenges of the previous parasha is palpable. We, the reader, exhale with him.

It sounds like an ending, but it should be a beginning. In classic Torah style the previous parasha ends with the genealogy of the line of Esau following the death of Isaac. What should come next is the bursting onto the scene of a new line – not simply a recounting of children, but a new line of thinking, being, acting, vis-à-vis Jacob, the other son. Because genealogy in the Torah is not simply historic record, it is portend. From one link in the chain of history to another, through genealogy the Torah sorts and discerns between energies and impulses, false starts and true paths, weeding and sowing and cultivating the garden of humanity.

The first example we find in Beresheit, which closes the disappointing events of the expulsion from the garden, and that of the murderous brothers Cayin and Hevel, by first concluding the story of Cayin with his brief genealogy which is then quickly followed with a recounting the line of Adam, through Sheth, that takes us to Noach, the seed for a new beginning of humanity. In parasha Noach, the ‘end’ of that story is the genealogy of Shem bringing us to Avram (Abraham), seed and beginning of the Jewish people. Parasha Chaye Sarah ends with the genealogy of Yishmael, closing that line, so that the next parasha, Toledot, begins with a new genealogy, of Isaac, through Abraham, which is the beginning of lineage.

To settle is to stop, to sojourn is to move

Not Cayin and Hevel, but Sheth, made in the ‘image’ of Adam (Gen. 5:3). Not humanity gone awry, but Noach, the relief, the one who walked with God. Not Yishmael, who rebelled against Abraham’s way, but Isaac who sacrificed himself to it. Not Esau, who disregarded the teachings, but Jacob who came from the tents of learning (Gen. 25:27).

And now, with the death of Isaac in last week’s parasha, Vayishlach, and the concluding genealogy of Esau, we should come to the beginning of the next line: Jacob. Jacob, the third patriarch, who worked so hard against so many odds with Laban to generate (and what is genealogy but generation), and who is at the very point of fruiting from such work. And yet, Jacob settles.

What does it mean when one settles? The Sanhedrin (106a) tells us that the term vayeishev, settled, ‘always foreshadows grief’ – wherever one finds settling and tranquility the Satan accuses. Rashi’s commentary includes the midrash that when the righteous look forward to tranquility the Holy One, Blessed be He says ‘Are the righteous not satisfied with what is stored up for them in the World to come that they expect to live at ease in this world, too!’

Something is amiss in Jacob’s settling. The sentence is even more curious: we are told that Jacob settles while his father had sojourned. To settle is to stop; to sojourn is to move. Stopping brings grief, the potential for evil, even a retort from God. Sojourning, movement, however, is written into the blueprint of our people. Our first patriarch, Abraham, is told to leave everything familiar – out of homeland, birthplace, and house of the father. His is a life of journeying, to the land and through the land, down to Egypt and back. Isaac, too, has to leave to Gerar during famine; God tells him “sojourn in this land and I will be with you (Gen. 26:3)”. Value is implied in movement.

But what value? Movement is fraught with danger. Abraham risks life to war with the Kings in the new land, and nearly loses Sarah to both Pharaoh and Avimelech in Egypt and Gerar. Isaac skirmishes with Avimelech over Rebecca and then the wells. Perhaps it is this very aspect that makes movement so important. It is through these movements that the Patriarchs encounter trials. Trials cause us to develop, chiseling away doubt and arrogance, hesitancy and over-reaching. Like stone sharpening stone, movements in the outside world, and all the encounters they engender, evoke movements in our inner self, sharpening and honing our character.

Jacob settles, but Joseph goes

Jacob, whose journey from his birthplace, parental home, mother’s arms and father’s reach is called by the sages a “second Lekh-Lekha”, did move. But then he settled. Unlike his father and grandfather, he stopped before going all the way, settling before generating the fruit of these laborious journeys. Going all the way is critical. Abraham is the literal boundary crosser. His fruit, Isaac, sets himself on the wood of the altar, ready to go all the way as sacrifice. Going all the way generates something new. Stopping before you get there is an incomplete journey. Nothing new is created, nothing continues. Perhaps, even, something dies (the grief mentioned in the parasha).

“These are the descendants of Jacob: Yosef (Gen. 37:2).” In a brief, perplexing statement following just after the one of Jacob settling we hear that Jacob has descendants. But, only one is mentioned: Yosef. Yosef the favored son, the son Jacob loves, the son of his old age (Gen 37:3). We hear in this description echo of how God described Isaac to Abraham in his call to take him to Mount Moriah to sacrifice. Our ears tune to the role of Yosef: Yosef must be sacrificed, let go of, sent away (Gen. 37:13). Through Yosef Jacob will be torn from his settled comfort. Like a shadowed movie we see, against the backdrop of building resentment by the brothers, Jacob calling Yosef and telling him to “Go! I will send you to them (Gen. 37:13)”. In dramatic poetic pathos we read Jacob’s cry when brought the coat dripping in blood: “A wild beast has eaten him! Yosef has been torn! Torn! And Yaakov tore his garments (Gen. 37:33-34)”. Torn, torn, tear. Ripped from his grasp by the cutting teeth of a wild animal (1).

Who is Yosef, but a dreamer? And a dream, what is it if not the wild imaginings of our greatest heart passion, what we dare to achieve, beyond the limits we set for ourselves?

“The family of Jacob will be a fire and the family of Joseph will be a flame.. (Ovadiah 1:18).” The slow burning embers that have wont to settle and die down in Jacob, like coal, when stirred by the dreamer spark again into a flame and leap forward into the world. Ready to go, even when it means facing the savage – both the terrors without and the wild energies of possibility that rip us from complacency.

Jacob settles, but Joseph goes. The dreamer advances, flaming forth into the world to bring us who lag behind into our destinies, however reluctant we are to face them. Through Joseph, Jacob will finally go to Egypt, where the seed of a national destiny will sprout from that of a family, tribal lineage. And where, because everything is cyclical, we will again get stuck, waiting for another seed, Moses, to pull us free.

  1. Avivah Gottlieb Zornberg emphasizes the wording of ‘torn’ in the Joseph story in her commentary on Genesis. Genesis: The Beginning of Desire (1995). Jewish Publication Society.

 

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