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Vaye’hi : Israël est vivant

22/12/2021
Gérard Feldman
Parasha & haftarah de la semaine
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Par Gérard Feldman

Cette paracha termine le livre de Bereshit sur une triste note : le premier verset annonce la fin de la vie de Yaacov-Israël à 147 ans (47, 28). Le dernier verset signe la mort de Iosseph à 110 ans (50, 26). Le livre de Bereshit se ferme. Il nous conduit tout droit vers le second livre de la Torah : Shemot.

Deux décès coup sur coup ! Et le début du livre de Shemot sera encore moins rassurant. Nous y apprendrons avec stupeur que Iosseph est oublié en Egypte, après seulement une génération ! Pire encore, le nouveau Pharaon et son peuple vont craindre et détester les Hébreux. Pour mieux les contenir, ils vont s’empresser de les réduire à une rude servitude. Grandeurs et illusions perdues de l’exil !!!

Pourquoi parler de la vie  (וַיְחִי ) quand tout semble mourir autour de vous ?

Après une parenthèse apaisée de dix-sept ans, le peuple hébreu subit. On se pose alors la question : pourquoi ce titre –וַיְחִי (vaye’hi/Il vécut) ? C’est un titre qui parle de la vie pour une paracha qui annonce bien des malheurs!

Nos Sages nous répondent par la voix de Rachi dans son commentaire du 49.33 : « Il expira et fut ajouté à ses pères ». Le mot « mort » n’est pas employé à son sujet, de sorte que nos maîtres ont enseigné : « Notre patriarche Yaacov n’est pas mort ! » (Ta‘anith 5b). Yaacov n’est pas mort pour une bonne raison : sa vie est indispensable, hier comme aujourd’hui, à l’existence même du peuple hébreu puis juif.

Ne pas mourir, comment cela se peut-il ?

Nous qui arrivons quatre mille ans après, nous avons tout loisir de vérifier pratiquement cette vérité. Malgré les terribles persécutions, malgré la Shoah, Israël est toujours vivant. Soixante seize ans plus tard, démographiquement nous commençons à retrouver les chiffres d’avant le génocide.  עם ישראל חי,(Am Israël ‘haï). Oui, le peuple d’Israël est toujours vivant comme le dit la chanson.

Yaacov lui-même le dit quand il va confier à ses fils ses derniers jugements et volontés : « Yaacov rassemble ses fils et il dit : ajoutez-vous que je vous raconte ce qui vous appellera dans les jours d’après. »

Yaacov-Israël a donc connaissance de ce que seront les jours d’après. Il y accompagne ses fils.  C’est bien pourquoi, chaque Shabbat nous bénissons nos fils, comme l’a fait notre patriarche, en leur disant : « Que ha Shem te mette au même niveau que Éphraïm et Manassé ».

Comment c’est possible ?  

Pas besoin d’une quelconque technologie sophistiquée. Pas besoin d’idéologie transhumaniste pour ce faire. Seulement deux conditions : un esprit pratique et une claire conscience du sens de la vie, et donc de l’histoire.

– L’esprit pratique ? Yaacov-Israël l’assume complètement en organisant la division du travail selon les compétences de ses fils qui sont annoncées par la signification de leurs noms. Le nom est un projet de vie. C’est un aspect très important de ses dernières paroles.

– Le sens de la vie ? Il se concentre dans les paroles adressées à Yéhoudah : le bâton ne s’écartera pas de Yéhouda dont le nom peut se traduire par « Judéen » ou « Juif » ou « celui qui dit merci à ha Shem ». C’est le premier Juif de la Torah, avant que ce nom apparaisse, en tant que peuple dans le Livre des Rois II (16, 6 ), et non dans le Livre d’Esther comme on le répète trop souvent.

Que dit Yaacov-Israël à Yéhoudah ? Qu’il tiendra le sceptre pour son peuple, lui et sa descendance, jusqu’à l’arrivée de Shilo, (un nom du Messie). Celui-ci réconciliera toutes les nations de la terre autour de ha Shem. La guematria de Shilo est 345. Elle peut associer à משה (Moshe/Moïse) ou à השמ (ha Shem) Lui-même. C’est aussi un nom pour définir un projet :  שמה (shamah veut dire « là-bas », c’est-à-dire,  « se projeter »).

Nous avons là une perspective historique très claire. La tâche du peuple juif est de faire progresser l’histoire vers l’entente des nations par la reconnaissance de ha Shem et de ses valeurs éthiques.

La guematria de Yéhoudah est 30. On peut la rapprocher de  הוּא־חי (hou ‘haï)   qui signifie : «  il est vivant ». Yaacov a-t-il su le rôle de Yehoudah dans le stratagème qui lui a fait croire à la mort de Iossef, quand ses frères ont ramené sa tunique trempée dans le sang d’un chevreau (37,31) ? Très possible car il lui dit : « lionceau de lion, de la lacération, mon fils, tu es monté »(49,9 ). Mais, finalement,  le sang se transforme en jus de raison. « on lavera son vêtement dans le vin, et dans le sang des raisins de la tunique » (49,11). Le sang se transforme en vin : il pardonne.

Iossef lui-même pardonnera. Il dira à ses frères : je ne suis pas Elohim pour vous juger, et Elohim a transformé le mal en bien. (50, 19 et 20). On apprend, au passage, que toute conception manichéiste du monde est étrangère au judaïsme.

Nous avons là un renversement extraordinaire de situation !!!  Yéhoudah était au plus bas dans la paracha « vayechev » ( c.38). Il serait même mort, seul, ignoré de tous, sans descendance, hors l’intervention décisive de sa belle-fille Tamar qui va défier toutes les lois pour sauver l’avenir du peuple hébreu !

Iosseph, de son côté, réussissait merveilleusement en exil. Il n’exprimait aucun désir de retourner en Kenaan, cette terre donnée par ha Shem. Il préfigurait ainsi le Juif assimilé à son pays d’accueil. L’Alliance entre ha Shem et le peuple hébreu se délitait donc de toute part.

Et maintenant les frères autrefois ennemis se rassemblent autour de Iosseph. La réconciliation dure. Iosseph se rappelle alors  Kenaan. Il veut que ses os y soient ramenés. Moshe (Moïse) se chargera de sa dépouille en sortant d’Egypte.  Iéoshouah (Josué), un descendant de Iosseph, le ramènera en Kenaan : « Quant aux ossements de Joseph, que les enfants d’Israël avaient emportés d’Egypte, on les inhuma à Sichem, dans la pièce de terre que Jacob avait acquise, pour cent kecita, des fils de Hamor, père de Sichem, et qui devint la propriété des enfants de Joseph. » (Yéhoshouah, 24,32 – trad. rabbinat)

Ni la déchéance de Yéhoudah, ni l’exil de Iosseph n’ont dissous le peuple hébreu et son alliance avec ha Shem, De même, beaucoup plus tard, ni l’assimilation dans l’Emancipation, ni la Shoah n’empêcheront la renaissance de l’Etat d’Israël. Mieux encore la tradition annonce un Messie de Iosseph et un Messie de David (et donc de Yehoudah, qui se succéderont et se compléteront (Soucca, 52a).

L’humanité a besoin d’un peuple hébreu fort pour vivre. Ha Shem nourrit son Alliance au-delà des défaillances de ceux qui la portent.

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