Parasha Vayishla’h : une histoire d’entre-deux, par le rabbin Delphine Horvilleur

Dans la parasha Vayishla’h, Jacob, de retour de son séjour chez Laban, envoie des messagers auprès de son frère Esaü pour sonder ses intentions ; ils reviennent en lui annonçant que celui-ci vient à sa rencontre à la tête de 400 hommes. Pensant que son frère vient le tuer, Jacob sépare ses biens et sa famille en deux camps, afin qu’en cas d’affrontement, au moins une partie survive. Il prie D.ieu de lui venir en aide et envoie des présents à Esaü.

La nuit venue, il rencontre « un homme », avec lequel il lutte jusqu’au matin et qui le blesse, avant de lui annoncer que son nom sera désormais Israël, car il a lutté avec D.ieu et avec les hommes.

La rencontre avec Esaü se passe mieux que Jacob ne l’avait anticipé : les deux frères se réconcilient, et chacun s’installe dans un territoire distinct.

A Sichem, où Jacob dresse son camp, sa fille Dinah est enlevée par le prince de la ville. Siméon et Lévi persuadent les Sichémites de se circoncire pour que le mariage soit scellé. Profitant des jours de douleur consécutifs à une telle opération, ils entrent dans la ville et en massacrent la population, à la grande fureur de leur père.

Jacob retourne à Bethel, où il eut jadis le songe de l’échelle, et il y érige un sanctuaire. D.ieu se manifeste à lui et lui confirme son nouveau statut d’Israël. Peu après, Rachel meurt en donnant naissance à son second fils, Benjamin. Isaac meurt également ; Jacob et Esaü se retrouvent une fois encore pour ensevelir leur père à Hébron.

Illustration : Aliaksei LepikUnsplash

Recette : les sufganiyot

Origine étymologique des sufganiyot

Le terme hébreu sufganiya (ou sufganiyot au pluriel) est une hébraïsation du mot grec soufgan, signifiant “frit”. A l’origine, il s’agissait d’une préparation basée sur deux pièces de patisserie séparés, puis assemblées en une sorte de sandwich à la confiture et frite. A l’heure actuelle, les sufaniyot sont des beignets sphériques, frits d’abord puis éventuellement emplis de crème, de confiture ou de compote. Les sufganyiot sont l’un des desserts typiques d’Hannukah.

Ingrédients (pour une douzaine de personnes)

  • 500g de farine
  • 3 oeufs
  • 2 ou 3 cuillerées à soupe d’huile
  • 2 sachets de levure boulangère
  • 4 ou 5 cuillerées à soupe de sucre-glace pour la préparation, et autant pour l’accompagnement
  • un verre d’eau tiède
  • une pincée de sel
  • huile de friture pour la cuisson

Préparation des sufganiyot

  • Mélanger la farine, le sucre et la levure; bien mélanger.
  • Ajouter les oeufs, l’huile et l’eau tiède. Pétrir pendant plusieurs minutes, jusqu’à obtenir une pâte souple et élastique.
  • Placer la pâte dans un saladier; la couvrir de film plastique et la laisser à température ambiante; s’il fait trop froid, ne pas mettre de film plastique mais placer le saladier dans un four à 30°C.
  • Laisser lever la pâte au moins une heure : elle doit doubler de volume.
  • Etaler la pâte sur un plan de travail. L’abaisser avec un rouleau à pâtisserie, jusqu’à ce qu’elle atteigne environ 2 cm d’épaisseur.
  • Découper, avec un verre ou un emporte-pièce, des cercles de quelques centimètres (3 à 5) de diamètre. Saupoudrer d’un peu de farine, recouvrir avec un torchon.
  • Laisser lever à nouveau pendant au moins 30 minutes : les cercles doivent gonfler.
  • Faire chauffer l’huile de friture à 180-200°C.
  • Faire frire les beignets dans l’huile, 3 minutes environ par beignet. Une fois qu’ils sont cuits, les sortir de l’huile et les poser sur du papier absorbant.
  • Option : avec une poche à douille, il est possible de farcir les beignets avec de la compote, de la marmelade ou de la crème anglaise.
  • Saupoudrer les beignets de sucre-glace. Il est également possible d’y mettre un glaçage.
  • Savourer chaud ou froid.

Illustration : CC BY-SA 2.5 

Parasha Vayetse : le long chemin vers l’intégrité – par le rabbin Philippe Haddad

Jacob fuit la colère de son frère Esaü. Il s’arrête en chemin dans un lieu appelé Louz, où lui apparaît en rêve une échelle qui touche les cieux, et que parcourent des anges. Il aperçoit au sommet l’Eternel, qui lui promet de l’accompagner en exil. A son réveil, Jacob dresse une pierre et renomme le lieu Bethel.

Jacob parvient à Haran, chez son oncle Laban, où il rencontre sa cousine Rachel, près d’un puits (comme Eliezer, qui avait rencontré Rébecca près d’un puits; mais alors que Rébecca avait donné à boire à Eliezer, c’est Jacob qui fait rouler la pierre du puits pour permettre à Rachel de boire). Jacob accepte de travailler sept ans pour Laban afin d’obtenir la main de Rachel mais après la noce, il se rend compte qu’il a été trompé et qu’il a, sans le savoir, épousé la soeur aînée de Rachel, Léa. Au prix de sept années de labeur supplémentaires, il obtient également Rachel. Mais celle-ci demeure stérile, contrairement à Léa. Les deux femmes donnent chacune à Jacob l’une de leurs servantes comme concubine. Ce n’est qu’après la naissance de dix fils et d’une fille que Jacob a enfin un enfant de Rachel : Joseph. Décidant de rentrer en Canaan, Jacob doit encore échapper à Laban, à qui Rachel a dérobé des idoles.

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Parasha Toledot : les lentilles de la transmission – par le rabbin Yann Boissiere

Longtemps infertile, Rébecca est enfin enceinte. Mais ses enfants, des jumeaux, se battent déjà en son sein. Il lui est annoncé qu’il en sera ainsi toute leur vie, et même au-delà, au travers des peuples qui descendront d’eux. Le premier à naître, Esaü, est un chasseur vigoureux, aimé par son père Isaac. Le second, Jacob, aime l’étude et rester sous la tente, auprès de sa mère. Un jour qu’Esaü revient de la chasse affamé, il aperçoit Jacob cuisant un plat de lentilles, et les échange contre le droit d’aînesse.

Une famine advient et Isaac doit migrer chez les Philistins. Il y renouvelle le pacte avec eux et s’installe à Beer Sheva. Esaü épouse des femmes du pays, ce qui déplaît à sa mère. Isaac, sentant que la mort approche, souhaite donner sa bénédiction à Esaü mais Jacob, sur les conseils de Rébecca, usurpe sa place. Apprenant cela, Esaü se promet de tuer son frère, qui doit fuir chez son oncle Laban, frère de Rébecca.

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‘Haye Sarah : le voyage de Rebecca – par le rabbin Floriane Chinsky

La parasha ‘Haye Sarah (La vie de Sarah) nous présente la mort de Sarah, à l’âge de 127 ans. Abraham achète alors la grotte de Makhpela, qu’il consacre comme caveau familial. Il donne ensuite à son serviteur Eliezer l’ordre d’aller trouver une épouse pour son fils Isaac, dans sa famille restée à Haran. Eliézer fait la connaissance de Rébecca, près du puits de Haran. Rébecca se révèle non seulement généreuse, mais également fille de Bethuel, le neveu d’Abraham. La proposition de mariage est acceptée. Les jeunes mariés se rencontrent pour la première fois lors du retour d’Eliezer en Canaan et tombent amoureux. Abraham se remarie et a d’autres enfants mais il fait d’Isaac son unique héritier. Puis Abraham lui-même meurt, à l’âge de 175 ans. Il est enseveli par ses fils Isaac et Ismael.

Illustration : Katsiaryna Endruszkiewicz – Unsplash

Parasha Vayera : quelle voix écouter ? par le rabbin Floriane Chinsky

Dans la parasha Vayera, Abraham, qui vient de se circoncire, reçoit la visite de trois hommes (ou trois anges) : l’un d’eux lui annonce la naissance prochaine de son fils Isaac, les deux autres sont là pour détruire les villes de Sodome et Gomorrhe. Abraham tente d’empêcher la catastrophe et plaide pour que l’Eternel épargne les deux cités. D.ieu accepte, à condition qu’il parvienne à y trouver dix justes mais seul Loth répond à ce critère. Loth est d’ailleurs le seul à accueillir les deux anges avec hospitalité, malgré l’opposition des hommes de Sodome. Les anges permettent à Loth et à sa famille de quitter la ville avant qu’un déluge de soufre et de feu ne s’abatte sur elle. La femme de Loth, qui s’est retournée pour voir le spectacle, est changée en statue de sel. Loth et ses filles se réfugient à Sohar, dans une caverne. Les filles de Loth l’y saoulent et ont de lui deux enfants : Ammon et Moab.

Abraham va s’installer chez les Philistins, où le roi Abimelek, à l’instar de Pharaon autrefois, convoite un temps Sarah.

Isaac naît et Sarah obtient le renvoi d’Hagar et de son fils Ismaël, qui sont sur le point de mourir dans le désert, quand D.ieu leur dévoile une source d’eau. Ismaël s’installe dans le désert de Paran.

D.ieu ordonne ensuite à Abraham de “faire monter à Lui” Isaac. Abraham obéit et lie son fils sur l’autel de sacrifice; mais alors qu’il est sur le point de le tuer, un ange arrête son geste.

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Paracha Lekh Lekha : Quand la vision devient bénédiction – par le rabbin Yann Boissière

La parasha Lekh Lekha marque, dans la Bible, le début de l’histoire singulière d’Israël. D.ieu appelle abram et lui ordonne de quitter sa famille et sa patrie d’origine pour se mettre en route vers Canaan. Il lui promet une grande descendance et qu’il sera une bénédiction pour l’ensemble de l’humanité. Abram obéit et quitte Haran, accompagné de sa femme Saraï et de son neveu Loth. Etablissant son campement aux térébinthes de Mamré, Abram y reçoit l’augure que le pays sera possédé par sa descendance. Une famine le pousse cependant à quitter le pays et il va s’installer en Egypte, où Saraï, qui se présente comme sa soeur, est remarquée pour sa beauté et enlevée pour être intégrée au harem de Pharaon. Grâce à elle, Abram est couvert de dons par le souverain mais D.ieu inflige de fortes plaies à Pharaon et aux siens. Comprenant le subterfuge, le roi d’Egypte reproche à Abram de n’avoir pas révélé qu’il était l’époux de Saraï et le fait conduire hors du pays avec tous ses biens. Loth quitte ensuite la tribu pour s’installer à Sodome; les souverains de la région, vassaux du roi d’Elam, se révoltent contre leur maître et sont vaincus par Elam et ses alliés. Loth fait partie du butin de guerre et Abram, à la tête d’une troupe de 318 hommes armés, part combattre les rois ennemis pour le libérer. Au retour des combats, il prélève une dîme pour Melkhisedek, prêtre du D.ieu Suprême, et restitue le reste du butin à ses propriétaires d’origine. Saraï, qui n’a toujours pas d’enfant, donne à Abram sa servante Hagar, avec laquelle il conçoit Ismaël. Abram a 99 ans quand, enfin, D.ieu se révèle une nouvelle fois à lui, le renomme Abraham, lui ordonne de se circoncire et annonce que son épouse, renommée Sarah, va lui donner un fils.

 

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Parasha Noah : détruire l’humanité pour sauver le monde ? Par le rabbin Floriane Chinsky

L’idée d’une nécessite de détruire ou, à tout le moins, de limiter brutalement l’humanité dans son existence-même, et ce afin de sauver la Terre de nos déprédations, est devenue commune dans nos sociétés actuelles. Mais elle n’est peut-être pas si récente que cela : après tout, c’est, à bien des égards, la démarche que l’on peut attribuer à l’Eternel dans la parasha Noah.

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Parasha Bereshit : traverser l’obscurité pour que vienne un jour nouveau, par le rabbin Delphine Horvilleur

Première parasha de la Torah, Bereshit met en scène la création par D.ieu du monde et des créatures qui le peuplent, dont le premier couple de l’humanité. D.ieu parachève Son oeuvre par l’instauration du Shabbat. L’être humain est placé dans le Gan Eden, avec un seul commandement : ne pas toucher aux fruits de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Sur les conseils du Serpent, Isha y goûte cependant et en fait goûter à son mari Ish. Ils sont tous deux expulsés du jardin d’Eden. Plus tard, leurs deux enfants, Qayn et Hevel, consacrent des offrandes à l’Eternel. Le sacrifice de Qayn n’étant pas agréé alors que celui de son frère l’est, Qayn tue Hevel et l’enterre, refusant d’assumer ses fautes. Qayn est condamné à l’errance. Le couple originel a d’autres enfants, dont Seth. Les générations se succèdent, chacune s’éloignant davantage de la perfection originelle. D.ieu s’afflige et décide d’effacer Sa création de la surface de la terre. Mais Noah trouve grâce à Ses yeux.

 

Paracha Vayelekh : la Torah est un chant ! – par le rabbin Floriane Chinsky

Dans la parasha Vayelekh, Moïse parle de son âge avancé et de Josué, son successeur. Il ordonne de lire la Torah à tout Israël assemblé une fois toutes les sept ans, pour Sukkot. D.ieu indique à Moïse que le peuple ne tardera pas à être infidèle à l’Alliance et lui dit de préparer sa mort. Mais Il lui promet également que la Torah ne sera pas oubliée et que l’exil finira par s’achever. Moïse Confie la Torah aux Kohanim pour qu’ils la placent dans l’Arche.

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