Shemot ou les vertus de l’exil, par le rabbin Yeshaya Dalsace
La parasha Shemot (qui porte le même nom que le livre qu’elle commence) s’ouvre avec l’énumération des noms des Israélites venus s’installer en Egypte.
Un nouveau pharaon, qui n’a pas connu Joseph, accède au pouvoir et s’inquiète du pouvoir grandissant des Hébreux. Il les réduit donc en servitude et condamne à mort leurs premiers-nés, afin de limiter leur nombre. Mais l’un de ces jeunes enfants est abandonné par sa mère et sur les flots du Nil, dans un berceau d’osier enduit de bitume. Sa soeur Myriam le suit de loin. L’enfant est recueilli par Bithiah, la fille de Pharaon, qui lui donne le nom de Moshé. Moïse grandit et est élevé comme un Egyptien. Bien des années plus tard, il assiste à une scène au cours de laquelle un esclave hébreu est battu par un Egyptien. Il prend la défense de l’Hébreu et tue l’Egyptien; il doit donc s’enfuir et se réfugie à Madian, auprès du prêtre Reuel. Il épouse Tsipora, la fille de Reuel.
Alors qu’il fait paître le troupeau de Reuel, Moïse reçoit une apparition divine dans un buisson ardent et D.ieu lui confie la mission de sauver les Enfants d’Israël. Après de nombreuses hésitations, Moïse finit par accepter la mission. Avec Aaron, son frère, qui lui sert d’intermédiaire avec le peuple, il va demander à Pharaon de laisser partir les Israélites pour trois jours dans le désert, afin d’y rendre un culte à l’Eternel. Pharaon refuse et augmente les corvées.
Illustration : La fille du Pharaon trouve Moïse sur le Nil, tableau d’Edwin Long.
2023
Qu’y a-t-il dans la Torah ? – par Yeshaya Dalsace
Parce que cette notion n’est pas toujours claire pour tout le monde et qu’il est parfois utile d’opérer des rappels, même pour des choses qui semblent évidentes à la plupart, le rabbin Yeshaya Dalsace nous propose, dans cette courte intervention, un rappel des éléments essentiels de la Torah.
Illustration : Taylor Flowe – Unsplash
2023
Juifs du monde arabe : pourquoi sont-ils partis ? Troisième partie
Suite du colloque que le Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme a consacré en juin 2022 aux multiples exils des Juifs du monde arabe au cours de la deuxième moitié du vingtième siècle.
Première partie visible ici
Deuxième partie visible ici
Quatrième session : trajectoires tunisiennes
Séance présidée par Claude Nataf, Société d’histoire des Juifs de Tunisie
- Première partie : exil ou rapatriement ? Interpréter le départ des Juifs italiens de Tunisie (1943-1967), entre religion, politique et intimité – Martino Oppizzi, Institut d’histoire du temps présent (CNRS)
- Deuxième partie : le rôle du sionisme dans l’émigration des Juifs tunisiens – Haïm Saadoun, Université ouverte d’Israël
Cinquième session : trajectoires yéménites et irakiennes
Séance présidée par Aomar Boum, University of California, Los Angeles
- Première partie : les Juifs du Yémen et leur processus migratoire. Nouvelles perspectives – Bat-Zion Eraqi Klorman, Université ouverte d’Israël (Communication en anglais)
- Deuxième partie : le poids des tensions économiques et sociales dans le départ des Juifs du Yémen – Mark Wagner, Louisiana State University (États-Unis) (Communication en anglais)
- Troisième partie : retour à Bagdad. Elargir le cadre de la migration des Juifs irakiens – Sasha Goldstein-Sabbah, Université de Groningue (Pays-Bas) (Communication en anglais)
Illustration : Fahd Ahmed – Unsplash
2023
Mythes et histoires du livre de l’Exode – par Thomas Römer, du Collège de France – Première partie
Le livre de Shemot (l’Exode) est la fondation d’un des récits identitaires hébraïques. Il fait le choix de l’allochtonie, en plaçant l’origine d’Israël hors de sa terre. Pourtant, le livre des Chroniques semble ignorer cette origine exodique, en indiquant que les Israélites ont toujours vécu en Canaan. Dans sa série de cours de 2014 au Collège de France, Thomas Römer (Chaire de Milieux Bibliques) aborde ces différentes origines mythiques, étudie la fonction de l’Exode dans la construction historique de l’identité juive et se penche sur les différentes versions des textes.
Cours introductif : entre allochtonie et autochtonie, invention de l’exode
L’oppression en Egypte : nouveau-nés et sages-femmes
Illustration : Nathan McBride – Unsplash
2023
Kehilat Kedem a dix ans !
Kehilat Kedem a fêté ses dix ans ! Passage à la dizaine, au YOD en hébreu !
Que nous dit le célèbre calligraphe Franck Lalou au sujet de cette toute petite lettre ?
« La plus petite lettre de l’alphabet qui les forme toutes » : c’est à partir du Yod, un point, un germe, que se déploient toutes les lettres. Qu’est-ce que le point ? Un trou, une origine ineffable, sans dimension, sur lequel repose pourtant la cohésion du monde et qui contient toutes les potentialités de développement. A partir du point, on trace une ligne, une surface, et même un cercle.
Alors oui, Yod est une toute petite lettre graphiquement parlant, 10 ans est un tout jeune âge pour une synagogue, mais l’un comme l’autre recèlent une puissance infinie de création, de renouvellement, de transformation et d’expansion. Alors oui, la toute petitesse de la lettre Yod, le tout jeune âge de Kehilat Kedem, nous invitent à une certaine humilité. Et pourtant, c’est la lettre qui renferme toute la puissance et la force de la Création ! Voilà un bel enseignement : prendre conscience de la force de notre petitesse, chacun d’entre nous, celle de Dieu aussi (le Tétragramme ne commence-t-il pas par un Yod ?), celle de notre peuple qui en dépit de son histoire souvent dramatique, est toujours là, debout, indestructible … c’est s’assurer d’un bel avenir !
Dix … le Mynian, qui signifie la communauté, les dix paroles de la Création, les dix paroles de la Révélation au Sinaï et même les dix plaies d’Égypte ; la Torah n’a de cesse de nous exhorter au perfectionnement en vue d’atteindre la sainteté, la plénitude si bien rendue par le dix.
Yod fait également référence à la main (au yad que nous utilisons pour lire dans le sefer torah comme pour mettre une distance nécessaire pour nous permettre d’interpréter toujours et toujours), la main qui fait, agit, façonne, la main tendue à l’autre, aux autres. Voilà déjà tout un programme pour notre chère association : prier, étudier, agir, accueillir et se soucier les uns des autres. Dès sa création, il y a 10 ans, ce programme était déjà inscrit dans l’ADN de Kehilat Kedem.Yod fait aussi un clin d’œil à la Connaissance « yada », une connaissance où le corps, l’âme et l’esprit sont harmonisés. La première fois que l’on parle de connaissance dans la Bible c’est pour parler d’amour, amour entre Adam et Eve !
Et quand on ajoute un yad à un autre yad, on obtient yedid, « une manière de nommer un ami, une main plus une main, l’amitié c’est une main qui tient une autre main : deux mains ensemble ».
Et pour les grammairiens novices, yod est la marque du futur, « Une lettre qui a de l’avenir » comme le dit le regretté rabbin Josy Eisenberg. C’est aussi cette ouverture au futur que signifie notre nom Kehilat Kedem qui conçoit la vie de notre communauté comme une aventure, orientée vers l’est, éclairée par la lumière qui chaque jour se renouvelle !
Il y aurait tant et tant à dire, et toujours plus à penser, au sujet cette toute petite lettre de valeur 10, et au sujet de Kehilat Kedem qui, en se rappelant de son origine regarde l’avenir avec joie, confiance et enthousiasme !
« LeHaïm » à chacun, à vous tous, et à notre belle communauté Kehilat Kedem dont la destinée est entre vos mains, chacun selon ce qu’il est et est amené à être ! Puisse-t-elle vivre jusqu’à 120 ans … au moins !
Et une excellent années 2023 à tous.
Margot Lévine,
présidente de Kehilat Kedem
Illustration : Nikhita Singhal – Unsplash
2023
Shalom Alekhem
Shalom Alekhem est sans conteste l’un des airs liturgiques juifs les plus connus. Il trouve son origine dans une ancienne croyance rabbinique, selon laquelle les anges descendraient, au moment de l’entrée en Shabbat, dans chaque foyer afin d’en vérifier la tenue et de rendre compte à l’Eternel de la kasherout de la famille en question. Aujourd’hui, il est entonné tous les vendredis soirs pour célébrer l’arrivée de Shabbat.
Shalom Alekhem en hébreu
שָׁלוֹם עֲלֵיכֶם מַלְאֲכֵי הַשָּׁרֵת מַלְאֲכֵי עֶלְיוֹן
מִמֶּלֶךְ מַלְכֵי הַמְּלָכִים הַקָּדוֹשׁ בָּרוּךְ הוּא
בּוֹאֲכֶם לְשָׁלוֹם מַלְאֲכֵי הַשָּׁרֵת מַלְאֲכֵי עֶלְיוֹן
מִמֶּלֶךְ מַלְכֵי הַמְּלָכִים הַקָּדוֹשׁ בָּרוּךְ הוּא
בָּרְכוּנִי לְשָׁלוֹם מַלְאֲכֵי הַשָּׁרֵת מַלְאָכִי עֶלְיוֹן
מִמֶּלֶךְ מַלְכֵי הַמְּלָכִים הַקָּדוֹשׁ בָּרוּךְ הוּא
צֵאתְכֶם לְשָׁלוֹם מַלְאֲכֵי הַשָּׁרֵת מַלְאָכִי עֶלְיוֹן
מִמֶּלֶךְ מַלְכֵי הַמְּלָכִים הַקָּדוֹשׁ בָּרוּךְ הוּא
Translittération de Shalom Alekhem
Shalom alekhem, malakhei ha-sharet malakhei Elyon, mi-melekh malkhei ha-melakhim HaKadosh Baroukh Hou.
Bo’akhem lèshalom, malakhei ha-shalom malakhei Elyon, mi-melekh malkhei ha-melakhim HaKadosh Baroukh Hou.
Barkouni lèshalom, malakhei ha-sharet malakhei Elyon, mi-melekh malkhei ha-melakhim HaKadosh Baroukh Hou.
Tze’etkhem lèshalom, malakhei ha-shalom malakhei Elyon, mi-melekh malkhei ha-melakhim HaKadosh Baroukh Hou.
Traduction
Paix sur vous, anges du Plus-Haut, du Roi des rois des rois, le Saint, béni soit-Il.
Venez en paix, anges du Plus-Haut, du Roi des rois des rois, le Saint, béni soit-Il
Bénissez moi en paix, anges du Plus-Haut, du Roi des rois des rois, le Saint, béni soit-Il.
Sortez en paix, anges du Plus-Haut, du Roi des rois des rois, le Saint, béni soit-Il.
Notre air habituel pour Shalom Alekhem
Quelques alternatives
Illustration : Julian Hanslmaier – Unsplash
2023
Ce que révèle le Livre de Haggai – par Jan Rückl – conférence au Collège de France
Le livre de Haggai ne fait pas partie des sections les plus étudiées des Neviim : avec trente-huit versets au total, il s’agit d’un passage très court, composé de quatre oracles (appel à la construction du Temple, gloire du Temple, impureté du peuple, anéantissement de l’ordre politique mondial) adressés par le prophète Haggai (Aggée) à Zorobabel (le gouverneur de la province de Juda) et au Kohen Gadol, durant la période de la construction du Second Temple. Cette série de cours de Jan Rückl, introduites par Thomas Römer, a été donnée au Collège de France en 2022, et propose une lecture et une étude historique du livre de Haggai.
Jan Rückl est Senior Lecturer au sein du département Ancien Testament de l’Université Protestante de Théologie de Prague.
Premier cours de jan Rückl sur le Livre d’Haggai
Deuxième cours de Jan Rückl sur le Livre de Haggai
Troisième et dernier cours de Jan Rückl consacré au Livre de Haggai
Illustration : Priscilla Du Preez – Unsplash
2022
Pourquoi manger kasher ?
La kasherout est un élément essentiel de la pratique juive au quotidien. Mais pourquoi, au juste, manger kasher ? Après tout, il existe un certain nombre de commandements anciens qui n’ont plus réellement cours aujourd’hui … pourquoi et comment rester attachés à cette pratique ? Une réponse du rabbin Philippe Haddad.
Document de référence à télécharger ici.
2022
Osse shalom
Inspiré d’un passage d’Isaïe, Osse shalom (עוֹשֶֹה שָׁלוֹם בִּמְרוֹמָיו, הוּא יַעֲשֶֹה שָׁלוֹם עָלֵינוּ,וְעַל כָּל יִשְֹרָאֵל וְאִמְרוּ אָמֵן : Que Celui qui établit la paix dans les hauteurs, l’établisse entre nous et sur tout Israël ; et dites, Amen.) est une phrase liturgique qui achève plusieurs prières, dont le Birkat Hamazon, le Kaddish et la Amidah. Cette phrase constitue aussi les paroles d’un chant qui fait certainement partie des plus célèbres du répertoire juif.
Note : comme de nombreuses synagogues libérales, nous avons l’habitude d’ajouter à la fin de Osse Shalom la mention vé-al kol béné Adam : Et sur tous les enfants d’Adam.
Osse Shalom tel que nous le chantons habituellement au sein de Kehilat Kedem19
Autres versions de Osse Shalom
Illustration : Yuriy Kovalev – Unsplash